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Les femmes et le Studio documentaire de l’ONF

Les femmes et le Studio documentaire de l’ONF

Les femmes et le Studio documentaire de l’ONF

Rencontre avec Colette Loumède, productrice exécutive du Studio documentaire

À l’occasion de la Journée des femmes 2017, et en lien avec l’engagement de l’ONF pour la parité, Colette Loumède nous parle de la place qu’occupent les femmes dans l’univers documentaire et dans le studio qu’elle dirige. Elle nous fournit aussi un bel aperçu de quelques documentaires à venir qui font appel à des talents féminins reconnus ou de la relève.

« Depuis mon arrivée en documentaire, je trouve que c’est un monde bien parcouru, traversé, habité et fabriqué par des femmes », estime Colette, en faisant autant référence au rôle historique du Studio D (premier studio féministe de l’ONF, créé en 1974) qu’aux femmes avec qui elle collabore aujourd’hui.

Et au cours de notre discussion, elle en citera plusieurs : des réalisatrices, bien sûr, mais également des productrices avec qui elle travaille en coproduction (Isabelle Couture, Sarah Spring, Sarah Mannering, Fanny Drew) ou encore des monteuses (Hélène Girard, Sophie LeblondAube Foglia), des conceptrices sonores (Catherine Van Der Donckt)… Le talent féminin en documentaire ne semble certainement pas manquer, mais est-ce que ça reste difficile de se tailler une place équitable?

« Je n’ai jamais senti que le documentaire était un monde de gars, ou que la place des femmes y était en danger. Mais historiquement, au cinéma, les hommes partaient avec une longueur d’avance, et c’est à ça que répondait le studio des femmes. C’est avec ce studio que plusieurs femmes ont démarré leur carrière, développé leur amour pour le documentaire. Leur influence est encore pertinente aujourd’hui. » – Colette Loumède

Colette n’hésite pas à évoquer ses propres débuts, en tant qu’assistante caméra, à une époque ou bien peu de femmes occupaient ce poste. Elle revient d’ailleurs sur le rôle crucial de la vidéo, une nouveauté qui remettait en quelque sorte les hommes et les femmes sur un même pied d’égalité. C’est ce qui a entraîné la création de centres de production (Groupe Intervention Vidéo, Vidéo Femmes) menés par des femmes « parce qu’elles étaient capables de contrôler l’outil technologique pour raconter leurs histoires ».

Si, en 1974, le Studio D visait avant tout à remplir un vide – c’est-à-dire donner la parole aux femmes et présenter leur regard sur des sujets les concernant –, il semble que les choses aient bien évolué. Du côté du nombre de femmes actives en documentaire, mais aussi par rapport aux sujets traités. Selon Colette, les cinéastes documentaires actuelles ne s’intéressent plus nécessairement au cinéma pour aborder des enjeux qui touchent la situation féminine dans le monde :

« Les réalisatrices s’intéressent à tout! C’est à partir de leur sensibilité de femme que les sujets se révèlent différemment. J’ai l’impression que les jeunes cinéastes aujourd’hui ne s’interdisent aucun sujet. Elles partent en disant : tout est aussi possible pour moi que pour un gars. » – Colette Loumède

Des nouveautés à surveiller

Parmi les 15 projets documentaires en cours dans son studio, dont 5 sont actuellement en phase de montage, les sujets sont en effet variés. Colette attire notre attention sur quelques nouveautés faisant appel à des femmes et dont on risque d’entendre beaucoup parler au cours de la prochaine année.

Pascale Ferland, réalisatrice, au travail avec René Roberge, monteur, pour le film Pauline.
Pascale Ferland et Dominique Quesnel, comédienne, en séance d’enregistrement de la narration de Pauline.

Pauline (Pascale Ferland)

« Pascale Ferland termine une œuvre sur une grande femme : Pauline Julien. Et on compte proposer une approche multiécran pour ce projet. Je suis certaine qu’un homme aurait pu faire un très bon film sur Pauline Julien, mais c’est intéressant de découvrir le regard que porte une femme sur une autre! Je pense que quand Pauline Julien parle d’être une chanteuse et d’avoir des enfants dans les années 1950, et que Pascale Ferland traite elle-même de conciliation travail-famille dans le film, il y a une sensibilité vraiment particulière. »

Image tirée du film 24 Davids de Céline Baril

24 Davids (Céline Baril)

« On se prépare aussi à lancer le documentaire d’une grande réalisatrice, Céline Baril. On s’est promenés dans une dizaine de pays, où Céline est allée à la rencontre de toutes sortes de personnes qui ont des idées sur comment réinventer le monde. C’est ambitieux, mais avec une facture très humble et poétique. La contrainte ludique que la réalisatrice s’est donnée est que chaque personne s’appelle David… comme dans David contre Goliath. »

La réalisatrice Céline Baril (photo: Anna Lupien)

L’initiative Repêchage

Colette chapeaute un projet destiné à la relève documentaire : l’initiative Repêchage, dans le cadre duquel trois « élèves étoiles » du baccalauréat en cinéma de l’UQAM sont « repêchés » par l’ONF. Cette année, le trio composé de Loïc Darses (réalisateur), Charlotte Lacoursière (directrice photo) et Philippe Lefebvre (monteur) réalisera le court métrage C’est à toé la shop. La directrice du studio se réjouit de ce projet et de la présence d’une femme à la caméra : « Charlotte a un défi très important à relever; elle travaillera avec une nouvelle technologie assez sophistiquée! Ce sera un documentaire introspectif qui interroge la conscience nationale de la première génération post-référendaire. » (Sortie : printemps 2018)

Les 3 participants de l’UQAM recrutés pour l’initiative Repêchage en 2017

3e édition du Projet 5 courts

Le Projet 5 courts, également initié par Colette, est de retour pour une troisième année. Après Québec et le Saguenay, la prochaine édition se déroulera en Abitibi-Témiscamingue et présentera quelques nouveautés. Contrairement aux deux premières éditions, le projet misera cette fois entièrement sur des talents de la relève, et les cinq cinéastes qui participeront sont des femmes. Leurs noms seront dévoilés bientôt!

« Il ne faut jamais baisser la garde et garder cet objectif que les femmes aient toujours leur juste place dans le milieu. Mais en réalité, il faudrait surtout qu’on n’ait plus besoin de mesures de parité. Que ça devienne un réflexe naturel et incarné. Et alors, ce sera la vraie réussite. »  – Colette Loumède

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