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Je suis Caroline

Je suis Caroline

Je suis Caroline

Le 19 octobre dernier marquait mon retour au travail après une année en congé de maternité (merci à ma chère collègue Emilie pour son boulot remarquable pendant mon absence). Le 19, c’était aussi le premier anniversaire de naissance de mon fils. Une journée riche en émotions qui annonçait une nouvelle étape dans ma vie personnelle et professionnelle. Mon bébé n’est plus vraiment un bébé, et je me retrouve maintenant maman, conjointe et employée à temps plein.

Je suis Caroline.

Caroline, Clément Perron et Georges Dufaux, offert par l’Office national du film du Canada

« Et une gardienne pour une mère qui va abandonner son enfant. »

Dans ce court métrage de fiction signé Georges Dufaux et Clément Perron, on suit le personnage de Caroline, magnifiquement interprétée par Carol-Lynne Traynor, qui incarne la jeune femme lucide, mais trop sentimentale, qui doit conjuguer comme tant d’autres femmes le travail et la famille. Sollicitée à son bureau et à son foyer, elle tente d’accepter sa condition de mère professionnelle avec lucidité et amour, tout en tentant de satisfaire ses aspirations les plus profondes. Un combat de tous les jours pour de nombreuses mères qui, comme Caroline, doivent trouver un équilibre, s’il existe, entre leurs différents rôles et aspirations.

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50 ans plus tard, même sentiment de culpabilité

Le film a été écrit et réalisé en 1964. Pourtant, 50 ans plus tard, j’ai l’impression qu’il s’adresse directement à moi. Moi qui, comme plusieurs parents, dépose (abandonne?) mon enfant à la garderie chaque matin avec un léger pincement au cœur. Soyons honnêtes : même s’il est nécessaire, réfléchi et assumé, le choix de laisser sa progéniture dans les bras d’une autre personne – souvent de parfaits inconnus – pour 35, 40 voire 50 heures par semaine ne peut qu’être déchirant. Rien pour contrer notre sentiment de culpabilité de nouveaux parents travailleurs. En faits, 72 % des parents se sentiraient coupables quand ils priorisent leur emploi à leur famille. Heureusement, il nous reste encore les soirs (trop courts) et les week-ends (trop occupés) pour se rattraper.

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Je veux tout

Malgré tout, j’ai encore la naïveté de me sentir privilégiée. C’est vrai. J’ai tout ce que j’ai toujours voulu : une carrière, un conjoint et une famille. J’ai même un condo et mes propres électroménagers (le luxe, quoi). Blague à part, même si j’ai le sentiment d’enfin tout avoir en devenant parent, je ne peux m’empêcher de revoir mes priorités et de tenter de trouver le meilleur équilibre entre vie familiale et carrière. Et puis, si ça ne fonctionne pas, il y a toujours l’option de vendre le condo et de faire quelques sacrifices pour pouvoir rester à la maison. Mais avec un enfant, qui veut vraiment se priver de son ensemble laveuse sécheuse?

Et vous, comment vivez-vous l’équilibre travail-famille? Vous sentez-vous déchiré comme le personnage de Caroline ou assumez-vous pleinement vos choix?

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