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La jeunesse rebelle des années 1960 à travers les films de l’ONF

La jeunesse rebelle des années 1960 à travers les films de l’ONF

La jeunesse rebelle des années 1960 à travers les films de l’ONF

Ils sont jeunes. Ils ont soif de liberté et la broue dans le toupet. Ils n’ont pas froid aux yeux et défient l’autorité. Ils ont foi en l’avenir et sont habités par la fureur de changer les choses. Voici quelques films de notre collection, soigneusement sélectionnés, qui rendent hommage à cette jeunesse téméraire.

Rouli-Roulant

« Quel est donc ce mal qui se propage de ville en ville, qui traque les populations, les paralyse et les affole? Quelle épidémie, quelle invasion, quel fléau, quelle fureur, quelle nouvelle apocalypse? »

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Ce mal à roulettes fait l’objet de ce formidable court métrage de Claude Jutra, qui décrit avec humour la pratique de la planche à roulettes dans les années 1960. Le film saisit sur le vif les jeunes planchistes dévalant à toute allure les pentes du quartier Westmount à Montréal. Parfois seuls, à deux ou à trois, assis, couchés, les uns sur les autres ou à la queue leu leu, rien n’arrête ces adeptes de la planche à roulettes, pas même la loi. On ne se lasse pas de ce petit chef d’oeuvre, considéré comme un des tout premiers documentaires sur le skate de l’histoire.

Dans la même foulée, allez faire un tour sur The Devil’s Toy remix, notre expérience interactive dans laquelle 14 cinéastes des quatre coins du monde revisitent à leur manière ce film de Claude Jutra, 50 ans plus tard.

Rouli-roulant , Claude Jutra, offert par l’Office national du film du Canada

Le chat dans le sac

« Je m’appelle Claude et j’ai 23 ans. Je suis Canadien-français, donc je me cherche. J’ai besoin d’énormément d’équilibre, énormément d’atouts pour réussir quelque chose. La société dont je suis ne me donne pas ce dont j’ai besoin pour vivre une vie intelligente. Alors j’aurais plutôt tendance à rechercher dans une espèce de solitude, à chercher en moi-même certaines vérités, je n’ai pas le choix. Je suis comme le chat dans le sac. » – Claude Godbout

Le chat dans le sacchatdanslesacchat

Barbara et Claude s’ennuient. Épris d’idéal et d’absolu, ils cherchent en eux pour trouver des vérités. Ils se nourrissent d’auteurs progressistes étrangers et cherchent à définir qui ils sont. Sur une musique envoûtante de John Coltrane, cet ultra grand classique de Gilles Groulx  pose la question de l’accession à la maturité politique du peuple québécois à travers l’idylle d’un jeune couple dans la vingtaine. Tourné à la manière du cinéma direct, ce premier long métrage de fiction du cinéaste n’est pas sans rappeler les grands crus de la nouvelle vague. Le casting composé d’acteurs non professionnels et les dialogues improvisés confèrent au film une spontanéité et une authenticité intemporelle. Le chat dans le sac est un film à voir absolument.

Le chat dans le sac, Gilles Groulx, offert par l’Office national du film du Canada

L’Acadie, l’Acadie?!?

« Qu’on le veuille ou non, ici nous les francophones du Nouveau-Brunswick, nous les francophones de la ville de Moncton, nous ne sommes pas respectés. Ils se moquent de nous les Anglais, c’est-à-dire, au moins la minorité dominante chez les Anglais, ils se moquent de nos revendications, ils se moquent de nos droits, ils se moquent de notre existence (…) Premièrement peut-être parce que nous-même nous nous respectons pas. » – Jean Cormier

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« L’Acadie, colonie française pendant plus d’un siècle, est cédée en 1713 à l’Angleterre qui déporte ses habitants. L’Acadie, mot disparu de la carte du monde, en dépit du retour des Acadiens sur la terre natale…»

Les nostalgiques du Printemps érables se retrouveront dans cet excellent documentaire signé par deux génies incontournables du cinéma : Pierre Perrault et Michel Brault. Tourné dans les coulisses de l’Université de Moncton (Nouveau-Brunswick), ce film nous plonge littéralement dans le feu de l’action. Caméra à l’épaule, les cinéastes se sont immiscés au coeur des manifestations et des assemblées générales afin de suivre pas à pas l’évolution des revendications du mouvement étudiant pour obtenir le bilinguisme dans les services municipaux (dans une province où 40 pour cent des gens s’expriment en français). Grâce aux nombreux témoignages, ce long métrage saisit avec brio la complexité des enjeux et rend hommage à la détermination des étudiants, qui s’étendra à une majorité d’Acadiens, après des siècles de défaitisme et de résignation.

L’Acadie, l’Acadie?!?, Michel Brault et Pierre Perrault, offert par l’Office national du film du Canada

Wow

« À n’importe qu’elle époque, ça toujours été extraordinaire, la jeunesse… » – Monique Simard

wowwow2monique_wowMoitié cinéma vérité, moitié fiction, ce classique de Claude Jutra, mettant en vedette Monique Simard, raconte les rêves et les préoccupations de la jeunesse québécoise de la fin des années 1960. Trois filles et six garçons partagent à la caméra leur point de vue sur diverses enjeux contemporains. Tour à tour, ils sont amenés à réaliser leurs rêves à l’écran, que soit de courir flambant nu sur la rue Ste-Catherine, de devenir une rockstar ou de pouvoir arrêter le temps.

Wow, Claude Jutra, offert par l’Office national du film du Canada

Solange dans nos campagnes

« Solange: 18 ans, célibataire, capricorne… orpheline… études chez les Soeurs du Bon-Conseil… plus belle que sur ma photo. J’habite une ferme. J’élève des poulets et des poules. J’accepterais de participer à votre émission sous certaines conditions… » – Solange

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Découvrez la toute première fiction du cinéaste Gilles Carle, dans laquelle il se moque gentiment du cinéma direct et de la pseudo-réalité créée par l’image. D’un côté, la jeune Solange (l’irrésistible Louise Marleau) rêve de devenir actrice. De l’autre, une animatrice de télévision cherche à présenter aux spectateurs la fermière idéale. Avec humour, Gilles Carle réussit bien à montrer que le cinéma vérité est à la fois fiction et réalité.

Solange dans nos campagnes , Gilles Carle, offert par l’Office national du film du Canada

Le temps perdu

« Je vais sûrement me marier pour faire comme tout le monde. Tout le monde se marie… » – Céline

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En plein hiver, une adolescente de 16 ans se rappelle les derniers moments de ses vacances d’été passées avec ses camarades et amis dans la région des Laurentides, au nord de Montréal. Réalisé par Michel Brault, ce court métrage documentaire rassemble les conversations philosophiques de ce groupe d’adolescents. Leurs discussions improvisées portent sur divers sujets existentiels comme la vie, la mort, l’amour, Dieu. Entre fragilité et insouciance, le film pénètre aux coeur de cette période de la vie.

« Y’a plus de temps à perdre…Il n’y a que du temps perdu. »

Le temps perdu, Michel Brault, offert par l’Office national du film du Canada

Ernie

« Souvent, j’ai pensé que j’étais un saint… » – Ernie

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Suivez les aventures du jeune Ernie, de retour en ville après un séjour en clinique psychiatrique, sans défense et encore mal préparé à affronter la vie. Recueilli par des amis, il multiplie les écarts de conduite et finit par être perdant à son propre jeu. Tourné à Montréal, ce classique de Don Owen, imprégné par une poésie psychédélique, explore le monde de la jeunesse des grandes villes. Au générique figurent quelques-uns des meilleurs comédiens de la nouvelle école d’art dramatique de Montréal. Portrait d’une génération à la recherche constante de stimulants et de modes de vie nouveaux.

Ernie, Don Owen, offert par l’Office national du film du Canada

Bon cinéma!

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