Sprint final pour les Jeunes pousses
Ça y est! L’heure est maintenant au bilan pour l’équipe des Jeunes pousses, après 9 semaines de stage riches en rebondissements et en apprentissages variés.
Au moment d’écrire ces lignes, nous apportons la touche finale au projet qui nous a occupés depuis notre arrivée à l’ONF en avril. Nous ne pouvons pas encore le présenter de façon exhaustive, mais nous pouvons en dire ceci : le projet proposera une expérience immersive déroutante, vécue dans le métro, mettant le son à l’avant-plan et présentant des points de vue différents sur Montréal. Cette expérience iOS sera lancée sur le AppStore en septembre.
D’ici là, voici un avant-goût pour satisfaire votre curiosité (montez le volume!) :
En rétrospective
Ce stage aura été à la fois formateur et déstabilisant pour des raisons bien différentes pour chaque membre de l’équipe. En quelques mots, que retiendrons-nous de notre expérience?
Vincent Cusson, concepteur interactif
L’aspect de «contamination» par les autres disciplines m’a exposé à des réflexions que je n’avais pas effleurées dans mes derniers travaux universitaires. Voir mes collègues buter autant sur le choix des mots, dans le travail de narration, m’a sensibilisé à la force du propos dans la conception d’un tel projet. J’ai aussi pris conscience des réalités administratives et légales qui sont inévitables dans une production encadrée par une institution comme l’ONF. Elles nous ont poussé à adapter nos choix de production, tant par rapport à la réalisation des entrevues dans des lieux privés qu’à la question des licences d’utilisation de logiciels de programmation.
Raphaëlle Joo, journaliste
L’expérience m’a permis d’acquérir une nouvelle vision de l’information et de comprendre l’apport qu’une journaliste peut avoir dans un travail plus créatif. Notre projet est «génératif» [où le contenu est généré en fonction des choix de l’usager], et j’ai trouvé ça très difficile au début de comprendre comment on pouvait structurer l’information dans un contexte non linéaire. Autant où j’avais des craintes pour la pertinence et la clarté du propos à la base, autant où je trouve ça sensé aujourd’hui.
Maïa Faddoul, designer graphique
C’était spécial de travailler dans un environnement totalement différent de la chaîne habituelle de production, qui ressemble généralement à un «pipeline» où chacun a son poste et s’en tient strictement à ses responsabilités. Notre manière de travailler a été plus inclusive et j’ai appris à donner mon opinion à chaque étape du projet, même celles qui n’avaient rien à voir avec le design.
Pascale Tétrault, conceptrice interactive
Ce projet nous a vraiment sortis de notre zone de confort ! Dans le programme de médias interactifs à l’UQAM, on est plutôt habitués de réaliser des projets d’installation. Pour programmer la structure générative d’une application mobile, nous avons été amenés à apprendre de nouveaux langages dès la phase de recherche, par essais et erreurs. En cours de production, nous avons d’ailleurs dû réajuster notre manière de travailler quand nous avons réalisé que le langage que nous avions choisi initialement s’est avéré problématique.
Étienne Gratianette, compositeur musical
Au delà du fait de tester mes apprentissages universitaires en milieu professionnel, le stage m’a fait découvrir comment les autres membres de l’équipe travaillent leur partie et construisent la narration du projet selon leurs compétences et leurs habitudes. Ce qui m’a fait progresser, ç’a été de découvrir les portes entre les différentes disciplines pour enrichir le récit et pouvoir discuter avec tout le monde tout le long du processus. Cet atout a également été un défi : le mélange de nos différentes approches et visions du projet a nécessité une adaptation pour produire quelque chose de cohérent, au final.
Félix Deschênes, journaliste
J’ai voulu faire partie de l’équipe des Jeunes pousses pour apprendre à penser différemment de la logique très normée et souvent linéaire du journalisme. J’ai été servi ! Rédiger les courts textes narratifs de l’application mobile dans une forme plus évocatrice qu’informative a été un grand défi pour moi. J’ai beaucoup appris sur la mécanique de travail propre à chaque discipline; j’ai surtout été fasciné par les réflexions étoffées de mes collègues designers derrière chacun de leurs choix esthétiques.
Fanny Huard, designer graphique
J’ai dû apprendre à aller droit au but ! Un projet interactif à réaliser en 9 semaines, ça passe vite et on n’a pas trop le temps de tergiverser ou de prendre autant de recul que pour nos travaux universitaires. Pour se mettre d’accord sur l’angle et les orientations du projet, il a aussi fallu éviter les termes techniques spécifiques à nos disciplines, parce qu’au début, on voulait souvent dire la même chose, mais on l’exprimait différemment. Après avoir travaillé de façon horizontale avec des gens aux profils différents, j’aurai plus de facilité la prochaine fois que je travaillerai avec d’autres professionnels.
Propos recueillis par Félix Deschênes.