Le peuple invisible | 10 ans déjà
En novembre 2007, la parution du documentaire Le peuple invisible de Richard Desjardins et de Robert Monderie créait une onde de choc. Levant enfin le voile sur le sort tragique de la population algonquine du Québec, les deux réalisateurs racontent l’histoire et expliquent la potentielle – pour ne pas dire inévitable – extinction d’une nation devenue étrangère sur son propre territoire.
10 ans plus tard, alors que la Commission de vérité et réconciliation du Canada s’interroge toujours sur la question des pensionnats autochtones, le sujet demeure d’actualité. De concert avec cet anniversaire, nous vous proposons de revisiter une œuvre essentielle, offerte gratuitement sur ONF.ca :
Le peuple invisible, Richard Desjardins et Robert Monderie, offert par l’Office national du film du Canada
La culture autochtone, cette valeur fragile qu’il faut protéger
Le documentaire fait partie du second volet de notre programmation spéciale Canada 150 : Ce que nous protégeons, qui s’intéresse à nos valeurs et institutions les plus précieuses en tant que Canadien(ne)s. En voyageant au cœur des neuf communautés algonquines du Québec, Richard Desjardins et Robert Monderie démontrent que, malheureusement, certaines semblent plus difficiles à sauvegarder que d’autres. Tous deux originaires d’Abitibi-Témiscamingue, ils incarnent d’ailleurs toute l’importance de ce discours, admettant de prime abord qu’eux-mêmes ignoraient quasiment tout de ce peuple avant d’entreprendre le tournage de leur film.
Le peuple invisible éveille les consciences. Il expose avec force et éloquence toutes les injustices vécues par les Autochtones depuis l’arrivée des Européens au XVIe siècle jusqu’à aujourd’hui. Pillés de leurs ressources, de leur territoire, de leur langue et de leurs traditions ancestrales, ils ne sont plus que 9 000 et peinent à faire respecter leurs droits fondamentaux. Un exemple criant de déculturation et d’assimilation forcée.
Bref, nous avons encore beaucoup de chemin à faire comme société pour atteindre l’harmonie. La première étape pour y arriver est toute simple : il faut ouvrir les yeux! Voilà ce que Desjardins et Monderie ont voulu accomplir. Rendre visible ce peuple invisible, donner une voix à ces hommes, femmes et enfants que l’on ignore trop souvent… Et même si rien ne pourra vraiment réparer les erreurs du passé, nous pouvons au moins les admettre et s’assurer, collectivement, de ne plus jamais les répéter.
Des images qu’on n’oublie pas de sitôt
En plus de dénoncer les conditions de vie actuelles des Algonquins, Le peuple invisible explore et immortalise la riche histoire de ce peuple vieux de plus de 5 000 ans. Véritable capsule temporelle, le documentaire donne tout son sens à l’expression « une image vaut mille mots »…
Envie d’explorer ces enjeux plus en profondeur? Consultez le blogue d’ICI ARTV pour une sélection de 5 films mettant en lumière la réalité et l’histoire des Autochtones.
Nous vous recommandons aussi deux autres documentaires virulents signés Richard Desjardins et Robert Monderie : L’erreur boréale (1999) et Trou Story (2011).