Trois films pour outiller les jeunes à l’occasion de la Journée internationale des droits de la personne

Lorsque l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé la Déclaration universelle des droits de l’homme le 10 décembre 1948, a-t-on mesuré et reconnu la signification de ce geste ? La Déclaration envoyait un message clair de dignité, de liberté et de justice pour toutes et tous. Si l’on considère les 75 années de progrès écoulées en matière de droits de la personne, on constate, certes, des améliorations dans les domaines des droits civils, de et de la liberté d’expression. On n’a qu’à penser à la joie ressentie dans le monde entier lorsque l’apartheid a pris fin en Afrique du Sud.

Les droits génésiques et l’accès des femmes à l’éducation se sont aussi améliorés. Il reste toutefois encore beaucoup à faire pour protéger les droits de la personne à l’échelle locale et mondiale. Ce 75^e anniversaire fournit l’occasion de dépoussiérer la Déclaration grâce à trois films de l’ONF qui invitent même les plus jeunes à réfléchir à leur influence sur leur environnement et leur communauté en matière de droits de la personne.

C’est lorsque je travaillais sur des projets avec des membres de différentes communautés – comme avec les Anishinaabe, dans le cadre d’un programme d’éducation en plein air, avec le groupe Community Living ou avec des vétérans de la Seconde Guerre mondiale – que j’ai vécu certaines des expériences les plus mémorables comme enseignante au primaire. Il y a quelque chose d’exaltant à observer les élèves résoudre des problèmes puis défendre les intérêts des autres. Lorsque les jeunes se rendent compte qu’ils et elles ont la capacité de régler une difficulté dans la vie réelle de façon positive, leur mobilisation et leur concentration s’en trouvent améliorées.

J’ai vu des élèves, de la troisième à la huitième année, qui hésitaient à prendre la parole pendant les travaux de groupe acquérir assez d’assurance pour participer aux assemblées scolaires. Les changements nécessaires à l’échelle de la planète nous paraissent parfois si énormes – aux élèves et à nous toutes et tous – que seules des interventions de grande envergure et dotées de ressources suffisantes semblent pouvoir infléchir la tendance. Pourtant, m’investir dans ces projets m’a montré une chose : les démarches des élèves qui développent les compétences requises provoquent un effet d’entraînement et améliorent les droits de la personne au niveau local.

Étudier les droits de la personne aide le corps enseignant à travailler dans l’optique d’un avenir meilleur. Idéalement, nous voulons approfondir les connaissances et la compréhension nécessaires pour pouvoir agir. Si les élèves du secondaire sont certainement en mesure de réaliser des analyses et des projets plus complexes à cet égard, le film Les porteurs d’espoir nous montre l’incroyable talent d’élèves de sixième année au Québec et la portée remarquable de leurs stratégies, tandis que L’orange et Pourquoi ? invitent les plus jeunes à se pencher sur la façon dont de simples actes de partage et de compassion peuvent produire des effets marquants. Avec des élèves plus âgés, on abordera les droits de la personne à l’échelle locale. L’objectif ici consiste à les outiller pour changer le cours des choses.

L’ orange, Diane Chartrand, offert par l’Office national du film du Canada

À première vue, L’orange vise à faciliter la compréhension des droits de la personne chez les plus jeunes. Cela dit, je recommanderais ce court métrage à des publics de tous âges, comme activité de réflexion. Cette œuvre sans paroles raconte une histoire touchante qui attirera l’attention des élèves et les préparera à un débat approfondi sur le droit d’accès à la nourriture. En moins de cinq minutes, elle montre un élève qui ressent faim, tristesse, manque de concentration et gêne devenir enjoué et plein d’énergie. Le film amènera les élèves à s’interroger sur les gestes simples à poser pour aider les autres. La discussion pourrait s’appuyer sur plusieurs ressorts : les raisons potentielles de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté, et des suggestions pour rendre les denrées abordables et accessibles dans la communauté.

La projection du court métrage d’animation Pourquoi ? préparera les élèves de quatrième année et des niveaux supérieurs à étudier les effets négatifs de la pauvreté, de la sécheresse et de la guerre sur les rêves d’un enfant. Les enfants du monde entier souffrent d’inégalités et voient leurs aspirations anéanties lorsque les droits de la personne passent au second plan. Ces enfants ont des projets d’avenir, mais les conflits armés, les déplacements de population et les catastrophes naturelles qui les éloignent du chemin de la réussite réduisent leurs espoirs à néant. Pourquoi ? pourrait servir à analyser des événements actuels ou passés au cours desquels des enfants ont perdu leur maison, connu la faim ou dû gagner de l’argent pour survivre. Dans le cadre des études sociales, les élèves canadiens et canadiennes pourront ainsi mieux comprendre les difficultés et les réalités d’enfants qui vivent dans d’autres parties du globe.

L’orange et Pourquoi ? sont tirés d’une série de courts métrages d’animation intitulée Droits au cœur. Cette série s’accompagne d’un guide pédagogique qui vous aidera à approfondir le contenu des films. Vous souhaiterez peut-être aussi explorer d’autres titres de la série.

Les porteurs d’espoir, Fernand Dansereau, offert par l’Office national du film du Canada

Les porteurs d’espoir se révèle tout aussi inspirant pour le personnel enseignant que pour les élèves qui souhaitent réellement favoriser un changement positif dans leur milieu de vie. Ce documentaire de 90 minutes nous présente une classe de sixième année au Québec dont les élèves mènent pendant des mois un projet de recherche sur l’action locale. Ce film Dès le début, toutes et tous sont très motivés et à l’affût de problèmes qu’ils pourraient résoudre dans leur ville.

Grâce à des discussions en classe, des travaux de groupe, des rencontres entre élèves et personnel enseignant et des interventions de personnes invitées, les jeunes élaborent un plan de lutte contre les graffitis. La classe monte une proposition de budget en vue d’une réunion publique, durant laquelle plusieurs élèves interviendront. Quand on observe la façon dont ces jeunes personnes interagissent entre elles, avec leur enseignant, le public et le maire, on découvre l’incidence incroyable de ce processus sur leur confiance et leur estime de soi. Grâce aux conseils et au soutien des adultes, les élèves résolvent les problèmes en faisant preuve d’esprit critique et développent de l’empathie pour les autres. Lorsque nous sommes témoins de l’humanité que chacun et chacune d’entre nous partage, il y a des raisons de croire en l’avenir.

Ces trois films de l’ONF nous aideront à célébrer les sept décennies et demie de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Le personnel enseignant pourra ainsi inspirer une nouvelle génération de Canadiennes et de Canadiens, et les inciter à défendre les droits de la personne, pierre angulaire d’une société diversifiée et inclusive.