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Monique Mercure, la femme fatale du cinéma

Monique Mercure, la femme fatale du cinéma

Monique Mercure, la femme fatale du cinéma

C’est en visionnant le magnifique film Ça n’est pas le temps des romans (1967) de Fernand Dansereau, qui s’inscrit dans notre programmation estivale, que j’ai eu l’idée d’écrire ce billet sur Monique Mercure.

En 60 ans de carrière, la comédienne québécoise a accumulé les petits et les grands rôles, tant au théâtre qu’à la télévision et au cinéma. À l’ONF, on la retrouve dans une dizaine de productions. Et pas n’importe lesquelles! Des fictions réalisées par certains des plus grands cinéastes de chez nous, dont Claude Jutra, Anne Claire Poirier, Fernand Dansereau et Francis Mankiewicz. Voici une courte incursion dans la longue et fructueuse carrière cinématographique de Monique Mercure.

Monique Mercure et Jean Beaudin dans J.A. Martin photographe
Monique Mercure et Jean Beaudin dans J.A. Martin photographe

Née pour la comédie

Née Monique Émond en 1930, Monique Mercure a été initiée au monde des arts à un très jeune âge par ses parents. Après avoir pris des cours de diction, de musique et de danse à l’adolescence, elle se joint à la troupe de théâtre du Collège Saint-Laurent. C’est à ce moment qu’elle décide de devenir comédienne.

Après s’être fait la main au théâtre, l’actrice se voit offrir son premier rôle au cinéma en 1952 dans l’adaptation cinématographique de Tit-Coq, la célèbre pièce de Gratien Gélinas. Simple rôle de figuration, on l’aperçoit rapidement de dos.

Elle tiendra ensuite quelques petits rôles au cours des années 1950 et 1960. On l’a voit entre autres dans Félix Leclerc troubadour (1958) – encore de dos! – et dans À tout prendre (1963) de Claude Jutra. Elle apparaît aussi dans Le festin des morts (1965) de Fernand Dansereau, où elle incarne une jeune Amérindienne. Elle apparaît brièvement dans l’une des scènes les plus torrides du film : une cérémonie sensuelle célébrant l’amour et l’union entre deux Hurons (vers 58:55).

Le festin des morts, Fernand Dansereau, offert par l’Office national du film du Canada

Quelques années plus tard, son ami Claude Jutra lui offre un rôle marquant dans ce qui deviendra l’une des plus grandes œuvres cinématographiques canadiennes : Mon oncle Antoine (1971). Elle y joue Alexandrine, une femme fatale mariée au médecin du village. Dans une scène très sexy, elle se dénude partiellement pendant que le jeune Benoît l’observe en cachette derrière une porte.

Mon oncle Antoine, Claude Jutra, offert par l’Office national du film du Canada

Monique Mercure fait également une courte apparition dans Le temps d’une chasse (1972) de Francis Mankiewicz. Elle y joue la femme de Richard, l’un des trois hommes qui partent à la chasse le temps d’un week-end. On la voit au tout début du film alors qu’elle donne un mauvais quart d’heure à son mari.

Le temps d’une chasse, Francis Mankiewicz, offert par l’Office national du film du Canada

La même année, elle incarne l’une des 24 femmes du court métrage Françoise Durocher, waitress (1972) d’André Brassard, écrit par Michel Tremblay. Elle partage ainsi l’écran avec les comédiennes Luce Guilbeault, Rita Lafontaine, Angèle Coutu, Véronique Le Flaguais et plusieurs autres (avancez à 13:28 pour la voir).

Françoise Durocher, waitress, André Brassard, offert par l’Office national du film du Canada

La consécration

Après avoir connu le succès populaire avec Deux femmes en or (1970) de Claude Fournier, Monique Mercure obtient l’un des plus grands rôles de sa carrière dans J.A. Martin photographe (1976) de Jean Beaudin. La comédienne y interprète le rôle de Rose-Aimée Martin, la femme d’un photographe qui, après 15 années de mariage, l’amène avec lui sur la route pour prendre et vendre des photos sur les routes du Québec. Cette grande histoire d’amour lui vaudra le Prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes, rien de moins.

J.A. Martin photographe, Jean Beaudin, offert par l’Office national du film du Canada

Une carrière qui se poursuit

Que ce soit pour ses interprétations, son intensité ou sa beauté intemporelle, Monique Mercure a marqué à sa façon l’histoire du cinéma. En 2010, elle a même reçu le titre de Grand officier de l’Ordre national du Québec.

Aujourd’hui âgée de 84 ans, la comédienne continue de nous divertir à la télévision (Providence, Mémoires vives), au théâtre (Jocaste Reine) et sur grand écran (La brunante, où elle retrouve Fernand Dansereau et son émouvant personnage de Madeleine, 40 ans plus tard) avec la même fougue qu’à ses 20 ans.

Dans le projet interactif Une histoire du cinéma – 61 portraits vivants (2014), elle raconte avec beaucoup d’humour et d’autodérision ses débuts au cinéma. Je vous invite, en terminant, à visionner le court extrait :

Une histoire du cinéma : Monique Mercure, Denys Desjardins, offert par l’Office national du film du Canada

*Image d’en-tête tirée du film La quarantaine d’Anne Claire Poirier.

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  1. Quelle merveilleuse comedienne! Le l’ai vraiment apprécié dans le film J.A. Fortin photographe.

    — Monique Pellizzari,
    1. Merci d’avoir partagé vos impressions avec nous Monique!

      — Emilie Nguyen,

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