10 films à surveiller aux RIDM 2014
Le décompte est lancé! Plus que 5 dodos avant le début des 17e Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM), qui se tiendront du 12 au 23 novembre 2014. Avec une programmation de 141 films en provenance de plus de 44 pays, le festival compte encore une fois nous en mettre plein la vue avec une sélection de longs et de courts métrages documentaires plus que prometteurs. L’ONF sera de la partie avec six films en compétition, dont La marche à suivre de Jean-François Caissy et D’où je viens de Claude Demers, que vous pouvez découvrir ici.
Comme je l’avais fait précédemment pour le Festival du nouveau cinéma, j’ai survolé la programmation pour y dénicher quelques films à ne pas rater. Je partage ici mes coups de coeur avec vous :
Tout d’abord, le cinéaste québécois Kim Nguyen, dont le film Rebelle a été dans la course aux Oscars en 2014, aura l’honneur d’ouvrir le bal, le 12 novembre 2014, avec son documentaire Le Nez. Un voyage olfactif qui nous fait découvrir tous les secrets de l’un de nos sens les plus mystérieux, les plus puissants et les plus essentiels : l’odorat. Le cinéaste suisse Nicolas Wadimoff clôturera le festival avec son nouveau documentaire musclé Spartiates, qui nous transporte cette fois en banlieue de Marseille, où un enseignant d’arts martiaux mixtes, mentor et philosophe, se bat pour la survie de son école.
1. The Kingdom of Dreams and Madness de Mami Sunada
Le voyage de Chihiro (Spirited Away), Mon voisin Totoro, Princesse Mononoke…Voici une chance unique d’entrer dans les coulisses du prestigieux studio d’animation Ghibli. Depuis une trentaine d’années, le studio Ghibli fondé par les cinéastes Hayao Miyazaki et Isao Takahata est à l’origine des films d’animation les plus acclamés de l’histoire du cinéma. Pendant plus d’un an, la cinéaste Mami Sunada a introduit sa caméra au cœur de cette ruche créative pour suivre ces fondateurs, alors qu’ils travaillent sur Le vent se lève et Le conte de la princesse Kaguya. Un incontournable si vous êtes amateurs des films d’animation de ce studio qui a su repousser les frontières de l’imagination.
2. The Look of Silence de Joshua Oppenheimer
Deux ans après le controversé The Act of Killing (2012), qui levait le voile sur les meurtres de masse commis contre les « communistes » en Indonésie dans les années 1960, Joshua Oppenheimer est de retour avec ce film complément, situé cette fois du côté des victimes. Il décide de suivre la famille d’un jeune homme assassiné cinquante ans plus tôt, dont le frère décide de confronter les meurtriers. Grand prix du jury au Festival de Venise, The Look of Silence est une œuvre sur la nécessité de briser le silence.
3. The 50-Year Argument de Martin Scorsese et David Tedeschi
Avec ce nouveau documentaire, Martin Scorsese et David Tedeschi nous ouvrent les portes du New York Review of Books. Institution culturelle majeure, elle fut le témoin de l’histoire politique, sociale et culturelle des États-Unis depuis 1950. Tout en observant son fonctionnement, le tandem Scorsese-Tedeschi retrace les origines et les répercussions engendrées par la publication de nombreux articles signés notamment par Susan Sontag, Norman Mailer et Vaclav Havel.
4. National Gallery de Frederick Wiseman
À peine un an après avoir parcouru les couloirs de Berkeley, le grand Frederick Wiseman emporte sa caméra au sein d’une autre institution prestigieuse : la National Gallery de Londres. Des réunions animées du conseil d’administration autour de l’image de marque du musée au travail méticuleux des restaurateurs et des techniciens des salles d’exposition, le cinéaste nous convie une nouvelle fois à plonger au cœur d’un établissement en pleine remise en question.
5. Citizenfour de Laura Poitras
Vous vous rappelez d’Edward Snowden? Alors qu’elle préparait le troisième volet d’une trilogie sur les conséquences du 11 septembre (après My Country, My Countryet The Oath), consacrée cette fois à la surveillance des services de renseignements américains et aux «lanceurs d’alerte», la réalisatrice Laura Poitras fut contactée par courriel crypté par un mystérieux « Citizenfour ». Leur correspondance mena à une rencontre qui fait désormais partie de l’Histoire : les révélations d’Edward Snowden sur la National Security Agency (NSA), filmées dans une chambre d’hôtel à Hong Kong par Laura Poitras et publiées par les journalistes Glenn Greenwald et Ewen MacAskill. À la fois thriller documentaire à couper le souffle et portrait fascinant d’un homme qui a décidé de sacrifier sa vie pour dénoncer des abus, Citizenfour raconte aussi comment la vie et la carrière d’une cinéaste furent changées à jamais.
6. Altman de Ron Mann
Avec une carrière cinématographique de près d’un demi-siècle, incluant des classiques tels que M*A*S*H, Nashville, The Player et Gosford Park, Robert Altman s’est imposé comme l’un des cinéastes les plus talentueux et anticonformistes des États-Unis. Grâce à une grande quantité d’archives et des témoignages de sa famille et ses proches collaborateurs, le réalisateur canadien Ron Mann nous livre avec brio un portrait sur la vie et l’oeuvre de ce cinéaste infatigable.
7. Masse mystique de Karim B Haroun
Avant toute chose, visionnez la bande-annonce de ce film collectif mené par le très prometteur Karim B Haroun. Les images parlent d’elles-mêmes. Chaque année à Nabatieh au Liban, la cérémonie de l’Achoura réunit des milliers de chiites des quatre coins du monde qui commémorent la mort au combat de l’imam Hussein en l’an 680. Le village devient le théâtre d’immenses processions, de rites de flagellation et d’automutilation, et de reconstitutions du martyr. À travers des images graphiques et un montage renversant, ce film propose un regard ethnographique rare et intense de l’ensemble de la cérémonie durant 24 heures.
https://www.youtube.com/watch?v=FKXxWhyx-oI
8. Stop Making Sense de Jonathan Demme
Réalisé par Jonathan Demme en 1984 alors que les Talking Heads étaient au sommet de leur gloire, Stop Making Sense est un documentaire mythique qui fait assurément partie de la courte liste des meilleurs concerts filmés de tous les temps.
9. Maïdan de Sergei Loznitsa
Pour ceux et celles qui ont la fibre révolutionnaire : ce long métrage de Sergei Loznitsa, sélectionné au Festival de Cannes 2014, nous plonge au cœur des manifestations contre le régime du président Ianoukovitch, qui ont secoué la place principale de Kiev, en Ukraine. De décembre 2013 à février 2014, il enregistra patiemment le pouls d’une révolte populaire dont la répression donna le coup d’envoi à une véritable révolution populaire.
10. We Come as Friends de Hubert Sauper
Dix ans après Le cauchemar de Darwin, Hubert Sauper revient avec un film aussi coup de poing que le précédent. À bord de son minuscule avion « fait maison », le cinéaste parcourt un Soudan en plein déchirement, dont les riches ressources sont l’objet de nombreuses convoitises étrangères. On y rencontre les travailleurs chinois du pétrole et les missionnaires évangélistes américains, les seigneurs de la guerre et les soldats des Nations Unies. Préparez-vous à une odyssée terrifiante au coeur du néo-colonialisme.
Rétrospectives et hommages
Fasciné par le monde animal? Ne ratez pas Des hommes et des bêtes, une sélection composée de 23 courts et longs métrages choisis par Charlotte Selb, directrice de la programmation, qui dévoilera comment plusieurs cinéastes ont su réinventer et pousser les limites du documentaire animalier. À ne pas manquer : Vive la baleine du grand Chris Marker ; Le territoire des autres de François Bel, Michel Fano et Gérard Vienne, fruit de 7 ans de tournage ; La griffe et la dent de François Bel et Gérard Vienne, en compétition au Festival de Cannes en 1976 ; L’Oumigmag ou l’objectif documentaire de Pierre Perrault, une chance de voir le film sur grand écran ; ainsi que tous les petits chefs d’oeuvre de Jean Painlevé, qui dépeignent le monde animal de manière avant-gardiste avec humour, poésie et ironie.
À ne pas manquer aussi, les rétrospectives consacrées à James Benning, réalisateur expérimental américain, et à Kazuo Hara, légendaire cinéaste japonais, qui donneront tous deux une classe de maître. Sans oublier l’hommage au cinéaste allemand Harun Farocki.
Bon festival! N’oubliez pas de nous faire savoir quel film vous avez le plus hâte de voir et n’hésitez pas à nous faire part de vos coups de cœur!
Consultez la programmation complète.