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Mini-leçon — Dans l’ombre du Star Wars Kid

Mini-leçon — Dans l’ombre du Star Wars Kid

Mini-leçon — Dans l’ombre du Star Wars Kid

Mini-leçon — Dans l’ombre du Star Wars Kid

Matières scolaires :

  • Santé et épanouissement personnel — intimidation et discrimination, relations saines, identité
  • Éducation aux médias — documentaire, Internet, journalisme et actualités, culture populaire
  • Enseignement technologique — communications et technologie
  • Études sociales – enjeux contemporains, histoire sociale

Âge recommandé : 12 ans et plus

Dans l'ombre du Star Wars Kid, Mathieu Fournier, offert par l'Office national du film du Canada

Mots clés/sujets : Consentement, médias sociaux, technologie et innovation, cyberintimidation, identité, estime de soi, éthique des médias, vie privée, relations en ligne, environnement numérique

Question directrice : En quoi l’essor des médias sociaux et de la technologie numérique a-t-il reposé sur le divertissement et le sensationnalisme pour occulter la responsabilité, la dignité humaine et les droits de la personne ?

Synopsis pédagogique

« Je ne suis pas là pour venir faire une leçon… C’était loin de mon esprit, mais je voulais aller dialoguer. »

— Ghyslain Raza

Dans l’ombre du Star Wars Kid est une histoire humaine racontée en vue d’ouvrir le dialogue sur la relation complexe, en perpétuel changement, que nous entretenons avec les médias sociaux et la technologie numérique. En 2003, peu après la naissance du web, un garçon de 14 ans se trouve pris dans la montée du phénomène de la viralité. Aujourd’hui, près de 20 ans plus tard, nous suivons Ghyslain qui remonte aux origines de cette histoire tout en affrontant bravement la tourmente de son passé et en rendant à l’aspect humain toute la place qui lui revient. Ce film incite les élèves et leur enseignant ou enseignante à se pencher sur la façon dont ils ont eux-mêmes été désensibilisés aux vastes répercussions qu’entraîne le fait de partager, d’aimer et de publier du contenu en ligne. Le film dévoile aussi une à une les méthodes utilisées dans les plateformes médiatiques pour caricaturer le quotidien sans souci de responsabilité envers les personnes ainsi parodiées.

La viralité du web continue d’émousser la sensibilité de nombre d’entre nous aux effets profonds qu’ont les médias en ligne sur les personnes touchées. Nous avons très souvent entendu parler ou été témoins de jeunes auxquels les médias sociaux ont porté préjudice. Il importe de ne pas voir dans l’histoire de Ghyslain celle de mauvais garçons qui utilisent la technologie pour intimider. Trop de messages et de leçons sur la cyberintimidation mettent l’accent sur l’étiquetage des mauvaises conduites et non sur l’humanité autant de l’intimidateur ou l’intimidatrice que de sa victime.

Activité 1 : Vie privée et consentement

Dans cette première activité, les élèves explorent la notion de consentement et les droits dont nous disposons, en tant que particuliers, pour déterminer quand et comment sont utilisés nos renseignements personnels. Le premier extrait apprend aux jeunes l’origine du Star Wars Kid et les premières conséquences qu’a eues la manipulation médiatique de la célèbre vidéo de deux minutes.

Choix de citations et réflexion

Partie 1

Après avoir regardé l’extrait, affichez les citations dans la salle, ou encore, créez une colonne ou un jeu de diapositives où figureront les citations que vous partagerez virtuellement avec toute la classe. Demandez aux élèves de choisir une citation qui leur parle. En fonction de la citation choisie, regroupez les élèves dans des salles de sous-groupes virtuelles ou dans la classe pour discuter des questions que voici.

  • Qu’est-ce qui vous interpelle dans la citation ? Qu’y trouvez-vous d’intéressant ou de difficile ?
  • En quoi cette citation influence-t-elle votre perception de l’histoire de Ghyslain, à ce stade ?


Après les discussions en groupe, les élèves mènent une réflexion personnelle : fournissez-leur les citations ci-après tirées de sites de commissariats de protection de la vie privée et accordez-leur un peu de temps de réflexion.
 

« Un renseignement personnel représente tout renseignement consigné à votre sujet. Il peut s’agir de votre nom, de votre adresse, de votre sexe, de votre âge, de votre éducation ou de vos antécédents médicaux ou professionnels. » « La vie privée est un droit fondamental […]. Afin de protéger ce droit, la loi oblige les institutions publiques à protéger vos renseignements personnels, et à suivre des règles strictes concernant la collecte, l’utilisation et la divulgation de ces renseignements. »

Commissaire à l’information et à la protection de la vie privée de l’Ontario

« Tenez compte de la vie privée des autres et demandez leur autorisation avant de mettre en ligne leurs photos ou d’autres renseignements personnels. Si vous mettez en ligne une publication au sujet d’amis ou de membres de la famille, ou si vous les identifiez sur des photos, cela peut porter atteinte à leur vie privée. Lorsque vous publiez des photos montrant d’autres personnes, demandez-vous s’il est approprié de les afficher ou si cela pourrait avoir des conséquences négatives. »

Commissariat à la protection de la vie privée du Canada

À la lumière des énoncés qui précèdent, donnez aux jeunes 10 ou 15 minutes de réflexion sur les questions suivantes. L’enseignant ou l’enseignante peut aussi utiliser ce modèle, en faire une copie pour chaque élève et la partager avec eux dans la plateforme d’apprentissage en ligne.

  • En quoi l’absence de consentement de Ghyslain à l’affichage de la vidéo a-t-elle contribué à une histoire fausse propagée à son sujet ? En quoi les droits à la vie privée de l’adolescent ont-ils été bafoués ?
  • Si le « pouvoir » est la capacité d’influencer le comportement de quelqu’un ou les événements qui se produisent, qui détient le pouvoir dans l’histoire de Ghyslain, à ce stade ? Quels facteurs lui ont retiré le pouvoir sur sa propre histoire ?
  • Que peut-on faire pour protéger la façon dont sont racontées nos propres histoires ?

Partie 2

Affichez la question directrice dans la boîte de clavardage de la plateforme de vidéoconférence ou communiquez-la à toute la classe afin d’en discuter. Demandez aux jeunes de réfléchir aux diverses idées formulées dans les discussions et issues de leurs réflexions pour se faire une première idée de réponse à la question directrice :

  • En quoi l’essor des médias sociaux et de la technologie numérique a-t-il reposé sur le divertissement et le sensationnalisme pour occulter la responsabilité, la dignité humaine et les droits de la personne ?

Résumé

Le contenu numérique ainsi que les outils utilisés pour y accéder et en créer peuvent avoir des conséquences durables sur la vie d’autres personnes. Dans les discussions avec les élèves, il importe de souligner que tout le contenu en ligne s’est retrouvé sur le web parce que quelqu’un l’y a mis. C’est donc dire que le contenu en ligne représente aussi les préjugés et les points de vue de qui décide de l’afficher. Lorsqu’on accède à du contenu en ligne ou qu’on le partage, il est crucial de se poser des questions essentielles, par exemple : Qui partage ce contenu ? Quel but vise peut-être ce partage ? Qui profite de la publication du contenu ?

Nous pouvons en outre prendre les mesures suivantes pour protéger nos propres renseignements personnels et ceux des autres :

  • s’assurer d’obtenir le consentement voulu avant d’afficher un contenu ;
  • penser aux conséquences à long terme des vidéos et des photos d’autres personnes et de nous-mêmes que nous partageons dans les plateformes de médias sociaux, ou par messagerie ou texto ;
  • prendre conscience que, peu importe le public que nous choisissons pour nos publications, les plateformes médiatiques recueillent tout ce que nous publions ; même si nous utilisons des outils pour supprimer ou cacher des renseignements, les données publiées en ligne peuvent être conservées à différents endroits. Il sera peut-être difficile, voire impossible, de les supprimer à jamais.

(Adaptation d’un texte tiré d’une page du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada)

Activité 2 : La cour d’école mondiale

Dans la cour d’école physique, l’intimidation découle souvent de l’inégalité du pouvoir entre les élèves, le personnel enseignant et l’administration de l’école. Puisque l’environnement numérique a étendu la cour d’école physique à l’échelle mondiale, l’inégalité du pouvoir entre la victime et l’intimidatrice ou l’intimidateur se trouve alors amplifiée par la participation d’entreprises ou d’organisations médiatiques qui n’auraient autrement pas d’intérêt dans les incidents locaux. L’activité qui suit guide les élèves dans l’analyse des incidences de la mondialisation de la cour d’école et de la responsabilité de toutes les parties prenantes au sein des communautés branchées.

En regardant l’extrait suivant, les élèves notent tous les rôles joués par d’autres personnes (p. ex., un journaliste) dans l’histoire du Star Wars Kid après son affichage en ligne.

Séance de remue-méninges avec la classe

Transmettez le tableau ci-dessous aux élèves et demandez-leur de collaborer virtuellement à un document ou à un tableau blanc virtuel (p. ex., Jamboard). Un modèle de Google Jamboard est fourni.

Invitez les élèves à indiquer le rôle (p. ex., journaliste), les gestes posés, les motivations possibles et les répercussions de ces gestes sur Ghyslain.

Résumé 

La source de l’activité 2 vient d’une citation tirée du film, où l’expert en culture pop Jean-Michel Berthiaume déclare :

« […] ce dont on se rendait compte, c’est que le web était cette cour d’école là, mais globale. […] est-ce que je vais tomber dans la sphère publique puis je vais devenir un paria, je vais devenir une joke ? Ça fait peur. Ça a fait très peur. »

Puisque nombre d’entre nous continueront d’être aspirés dans la vie d’autres personnes par l’expansion de la cour d’école dans l’espace numérique, nous pouvons aussi poser des gestes collectifs afin de valoriser la vie des gens mise à risque par d’autres. Ghyslain nous met au défi d’exercer l’« inaction bénéfique », par compassion, lorsqu’on est tenté de publier, de partager ou d’aimer un contenu potentiellement préjudiciable. Même si l’on n’a pas la certitude que le contenu est préjudiciable, l’inaction comme premier geste pourrait atténuer les conséquences néfastes.

Activité 3 : Internet et le droit à l’oubli ?

Dans cette activité, les élèves entendront deux spécialistes d’Internet parler — en termes divergents — de ce qu’a représenté pour eux le fait de grandir avec les médias. Ces deux points de vue présentent sous un angle différent le rôle d’Internet pendant les années de formation à l’adolescence. Les élèves se pencheront sur le « droit à l’oubli » et le rôle que joue Internet dans l’archivage de nos vies.

Points de vue différents

En 2014, l’Union européenne adopte une loi qui donne à toute personne le droit à l’oubli par la suppression de certains contenus en ligne. Une telle loi aurait pu changer énormément l’expérience vécue par Ghyslain. Devrait-on instituer le droit à l’oubli en Amérique du Nord ?

Dans cette activité de réflexion, les élèves sont invités à examiner les avantages d’un web qui respecte le droit à l’oubli et d’un web qui ne le fait pas. Donnez aux élèves le temps de travailler deux à deux ou individuellement pour réfléchir aux deux points de vue. Invitez-les ensuite à évaluer les avantages de l’un et de l’autre de manière à déterminer leur propre position sur cette question. L’enseignante ou enseignant est libre de demander aux élèves de partager leurs réflexions pour voir s’il est possible pour le groupe d’en venir à un seul et même point de vue.

Résumé 

Les relations humaines sont complexes et notre façon de socialiser continuera toujours d’évoluer. Malgré les difficultés et les blessures qu’a vécues Ghyslain, la scène finale recentre une réalité qui fait réfléchir aux écueils de la vie, tant dans un environnement physique que dans un environnement numérique.

« On peut tous se dire : “Non, je n’aurais pas fait ça.” […] Ultimement, on ne le sait pas. Si quelqu’un comme Andy, qui est une bonne personne, a pu faire une erreur, y a absolument aucune garantie qu’on n’aurait pas pu faire la même erreur. »

— Ghyslain Raza

Des histoires comme celle-ci mettent en question la binarité bien et mal ou bon et mauvais, et encouragent la compassion chez toutes les parties en cause. Comme l’auteure Kate Eichhorn le précise dans le film, « les responsables de la plateforme ne se soucient pas du contenu, pourvu que vous l’affichiez et que d’autres personnes y réagissent ». Il ne faut pas minimiser ni négliger les pressions que ressentent les jeunes d’aujourd’hui et qui les poussent à socialiser en créant, en publiant ou en partageant du contenu en ligne. Les plateformes des médias sociaux fabriquent des expériences sociales qui incitent à privilégier l’attention au détriment de la compassion. Ces plateformes ne vivent pas de l’inaction bénéfique, mais bien des réactions impulsives. Il faut insister plus souvent sur ce point.

Passer à l’action : élargir le dialogue

Christian Bouchard, un ami de Ghyslain, exprime cette idée dans le film : « Là où croît le péril, là aussi croît ce qui sauve. » C’est en participant à Dans l’ombre du Star Wars Kid que Ghyslain pose un geste pour reprendre le pouvoir sur sa propre histoire, au moyen des caméras et des plateformes mêmes qui lui ont porté préjudice, afin de lancer de nouvelles discussions.

Encouragez les élèves à suivre la voie tracée par Ghyslain. Quels gestes la classe, l’école ou la communauté pourrait-elle poser pour élargir le dialogue qu’il a amorcé ?

Étape 1 : Revenez à la question directrice de la leçon et demandez aux élèves d’étoffer les idées formulées dans l’activité 1.

En quoi l’essor des médias sociaux et de la technologie numérique a-t-il reposé sur le divertissement et le sensationnalisme pour occulter la responsabilité, la dignité humaine et les droits de la personne ?

Demandez aux élèves d’examiner les tactiques utilisées dans les plateformes médiatiques pour encourager les téléversements, les publications et le partage de contenu en vue de susciter l’intérêt.

Étape 2 : Invitez les élèves à réfléchir au dialogue que Ghyslain a entamé dans le film. Quelles discussions espérait-il engager ? Demandez-leur de préciser quels éléments de leur socialisation dans un environnement numérique leur semblent importants ou pertinents pour élargir le dialogue amorcé par Ghyslain. Comment les médias sociaux peuvent-ils favoriser la poursuite de discussions importantes sur la responsabilité et les droits de la personne ?

Étape 3 : En petites équipes, les élèves travaillent à recenser les gestes que la classe pourrait poser pour faire avancer les discussions sur les idées exprimées à l’étape 2. Évaluer si le recours aux plateformes de médias sociaux est approprié pour créer de nouvelles occasions de discussion. Les équipes partagent avec toute la classe leurs idées de gestes à poser pour « passer à l’action ».

Voici quelques exemples d’idées :

  • partager le film dans un compte de médias sociaux de l’école en y joignant des affiches ou des messages d’intérêt public créés par les élèves pour favoriser la propagation de l’histoire de Ghyslain ;
  • concevoir une campagne d’« inaction bénéfique » pour l’école afin d’encourager les élèves à déroger à leur habitude de publier ou de partager des messages sur les médias sociaux ;
  • diffuser les sujets de discussion importants dans toute l’école pour encourager d’autres classes à s’y engager.

REMARQUE : Le personnel enseignant ne doit pas inciter les élèves à créer des comptes de médias sociaux pour participer à cette activité. Les commissions ou conseils scolaires ont souvent établi des lignes directrices sur l’utilisation des médias sociaux en contexte pédagogique. Si l’utilisation d’un tel compte est pertinente pour l’activité, envisagez d’utiliser un compte de médias sociaux de l’école ou de la classe.

Passionné d’art et de design, Jon Lewis, l’auteur de cette mini-leçon, s’intéresse de près au rôle de la technologie comme moyen de multiplier les occasions d’expression offertes aux élèves. Il travaille depuis 15 ans dans le domaine de l’enseignement en Ontario et est actuellement coordonnateur des programmes, de la maternelle à la 12e année. Jon appuie le recours aux plateformes numériques dans un contexte pédagogique. Il habite Barrie et, en sa qualité de cofondateur d’un espace communautaire consacré aux arts et à l’éducation, il s’emploie activement à promouvoir les activités artistiques à l’échelle locale.

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