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Mini-leçon — Le déplacement de Hebron

Mini-leçon — Le déplacement de Hebron

Mini-leçon — Le déplacement de Hebron

Mini-leçon — Le déplacement de Hebron

Matières scolaires :

  • Études sociales — Politiques et gouvernements canadiens
  • Études autochtones — Enjeux et défis contemporains
  • Histoire — Le Canada de 1946 à 1991

Âges recommandés : 15 à 17 ans

Le déplacement de Hebron, Holly Andersen, offert par l'Office national du film du Canada

Mots clés/sujets : Inuit, déplacement, Labrador, histoire du Canada, Autochtones

Avertissement : Personnes inuit arrachées à leurs foyers et à leurs terres ; déception envers les actions du gouvernement et les initiatives missionnaires et la mention du suicide.

Question directrice: Quelles ont été les conséquences à court et à long terme du déplacement des communautés inuit de Hebron et de Nutak, au Labrador, par le gouvernement canadien ? Quelles sont les répercussions de ces événements encore aujourd’hui ?

Synopsis et objectifs pédagogiques: Le film présente le déplacement forcé, en 1959, des Inuit de Hebron et de Nutak, au nord du Labrador. Cette mini-leçon permet de mieux comprendre les conséquences graves qu’ont eues les interventions des autorités sur la vie des Inuit. Elle aborde aussi des concepts comme la subsistance et les divergences de perspectives en ce qui concerne les notions de civilisation et de progrès. Il y est également question des relations à l’environnement physique, notamment du lien entre les personnes déplacées et leur demeure, ainsi que des récits unissant l’humain à la terre. La mini-leçon offre à la classe un cadre pour accueillir les émotions intenses qui peuvent surgir lors du visionnement du film et pour réfléchir au deuil et à la façon dont il est vécu par différentes cultures. Les élèves ont aussi l’occasion de s’intéresser devant les témoignages qui lui sont confiés, et de réagir de façon créative à l’œuvre.

Activité préparatoire : À la découverte des mots

Afficher bien en vue différents mots, par exemple : relogement, deuil, communauté, Inuit, résidence, terre, subsistance, déplacement forcé, legs, autonomie politique, traumatisme intergénérationnel, attitudes sociales, influences traditionnelles, droits fonciers, politiques économiques, culture.

Les élèves forment de petites équipes. Chaque équipe choisit quelques mots et trouve leur définition. Elle communique ensuite ses résultats à l’ensemble de la classe.

Activité 1 : Déplacement et deuil

Remarque : Avant le visionnement du film, l’enseignante ou l’enseignant en contextualise le contenu en communiquant aux élèves les renseignements suivants.

Les Inuit de Hebron menaient une vie axée sur la subsistance et fondée sur la chasse, la pêche et la relation à la terre. Cette vie leur convenait. Toutefois, le gouvernement terre-neuvien ne valorisait pas ce mode de vie et cherchait à satisfaire ses propres intérêts, orientés vers la centralisation et la volonté de « civiliser » les Inuit. Vous en découvrirez plus sur ce déplacement forcé du point de vue de Holly, la réalisatrice du film, qui vit maintenant dans la demeure d’une des personnes relogées.

Écoutez le film Le déplacement de Hebron au complet

Retirer un terme : Le déplacement de Hebron Le déplacement de Hebron

Discussion avec l’ensemble de la classe 

Le deuil est perçu et vécu différemment selon les cultures.

  • Quelle signification le deuil a-t-il pour vous ?
  • Par quels moyens les gens peuvent-ils composer avec la perte ?
  • Quels deuils les personnes forcées de se déplacer ont-elles dû faire, selon vous ?

Les élèves marquent une pause, réfléchissent et notent leurs idées.

Puis, en équipes de deux, ils et elles discutent des questions suivantes :

  • Quelles tâches du quotidien les personnes déplacées devaient-elles encore accomplir pour prendre soin de leur famille et de leur communauté ?
  • Comment faire preuve de résilience, individuellement et collectivement, quand on doit composer avec le deuil ?

Chaque élève contribue à une carte d’organisation collective des idées.

Cette carte peut prendre la forme d’un tableau à deux colonnes, tracé sur du papier quadrillé ou sur un tableau blanc électronique, où seront indiquées, à gauche, diverses façons dont les gens composent avec le deuil, et, à droite, des façons saines de vivre cette situation.

Résumé

Les élèves réfléchissent à la force qui peut habiter une personne. Ils ont ainsi l’occasion d’entrevoir ce qu’ont subi de nombreuses générations d’Inuit du nord du Labrador qui ont été relogées et la façon dont elles ont réagi. La classe se penche sur la manière dont les communautés inuit ont composé avec la nécessité d’affronter l’adversité malgré les nombreuses émotions qu’elles ressentaient, dont le deuil associé à l’obligation d’abandonner leur patrie. L’enseignante ou l’enseignant et les élèves reconnaissent, d’une part, les difficultés et les dures émotions entraînées par la déportation et, d’autre part, toute la résilience et la force de la communauté inuit.

Activité 2 : En contact avec le passé

Réécoutez l’extrait suivant : 7:05-13:25

Bâtiment délabré et abandonné de Hebron. Image tirée du film – Avec la permission de l’Office national du film du Canada, 2022.

Discussion avec l’ensemble de la classe ou en petites équipes

  • Qu’avez-vous ressenti lors du visionnement ?
  • Pourquoi les autorités ont-elles choisi d’informer la communauté de Hebron du déplacement pendant qu’elle se trouvait à l’église ? Quelle incidence cette décision a-t-elle eue ?
  • Quelles promesses a-t-on faites aux personnes résidant à Hebron qui n’ont pas été tenues par la suite ?
  • Selon vous, qu’a voulu dire Holly lorsqu’elle a mentionné être reconnaissante de pouvoir entendre ces témoignages ?
  • Comment imaginez-vous la vie dans la maison d’une personne qui aurait été déplacée ? Quelles conséquences le fait d’habiter l’une de ces maisons a-t-il eues sur Holly ?

Présentation orale

Holly décrit le lien qui existe entre la façon dont elle vit dans sa maison et l’histoire derrière de nombreuses autres maisons bâties de la même manière.

Les élèves apportent en classe un objet ayant appartenu à une personne qui est venue avant eux et elles : il peut s’agir d’une personne d’une autre génération ou de quelqu’un ayant vécu dans leur collectivité précédemment. Chaque élève explique au groupe ce que l’objet représente à ses yeux et la raison pour laquelle il ou elle l’a choisi.

Les élèves peuvent aussi rédiger leurs explications d’abord, puis présenter l’objet à l’ensemble de la classe.

Résumé

Après avoir vu cet extrait du film, les élèves peuvent exprimer leurs émotions et amorcer une réflexion critique sur le choix des autorités d’annoncer la nouvelle du déplacement à l’église et sur les répercussions de cette décision. C’est aussi l’occasion de réfléchir aux promesses d’une vie meilleure que les autorités ont fait miroiter aux Inuit et qui n’ont pas été respectées.

Le dernier exercice aide les élèves à comprendre pourquoi Holly exprime toute sa gratitude à Gus pour son témoignage ainsi que l’évolution du rapport de la cinéaste avec sa demeure.

Activité 3 : Les effets et les implications du déplacement

Réécoutez l’extrait suivant : 00:13-01:20

Holly Andersen et Jessica Winters surplombent le paysage de Makkovik. Image tirée du film – Avec la permission de l’Office national du film du Canada, 2022.

Les élèves consultent de nouveau la liste de mots affichés au début de la leçon et répondent aux questions suivantes :

  • Qu’est-ce que ce film illustre à propos des mots définis dans l’activité préparatoire ?
  • Comment la compréhension qu’ont les autorités de la « civilisation » et du « progrès » a-t-elle influencé leurs gestes envers les Inuit ?
  • Qu’auriez-vous souhaité que le gouvernement comprenne plutôt ?
  • Quels ont été les effets à long terme des nombreux déplacements forcés ayant eu lieu sur le territoire, tant pour les Inuit que pour l’ensemble de la population canadienne ?

Projet de recherche

Les élèves effectuent des recherches sur les défis auxquels les communautés autochtones sont confrontées aujourd’hui.

  • Quelles injustices ces communautés vivent-elles et de quoi ont-elles besoin d’un point de vue matériel ?
  • Quels moyens les communautés autochtones utilisent-elles pour parvenir à guérir ?

Voici des idées de sujets de recherche pour les élèves :

  • la réappropriation des langues autochtones ;
  • les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation ;
  • les pratiques traditionnelles des Inuit du Labrador ;
  • l’histoire de la création du gouvernement régional du Nunatsiavut (voir : « Nunatsiavut », L’Encyclopédie canadienne,ca) ;
  • le retour aux pratiques traditionnelles (par exemple : la nuit du Nalujuk, le rituel de la pomme et des bougies à Noël, et l’affichage en inuktitut dans les lieux publics).

Résumé

Les élèves exercent leur esprit critique en réfléchissant aux répercussions des divergences de visions du monde et de conceptions des notions de progrès et de civilisation, ainsi qu’aux effets à long terme des gestes des autorités et du déplacement des Inuit. Ils et elles font appel à leur imagination pour réinventer l’histoire et les possibilités de créer de meilleures relations. Le groupe a aussi l’occasion de faire des recherches sur les réalités contemporaines des communautés autochtones et inuit, et sur les nombreuses pratiques traditionnelles qui réapparaissent sur le territoire qu’on nomme aujourd’hui le Canada. Au fil de leurs recherches sur ces pratiques et ces initiatives, les élèves peuvent juger de l’efficacité des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, et des répercussions de l’apprentissage par les jeunes de leurs pratiques et de leurs langues traditionnelles.

Passer à l’action : Créer un lien avec Hebron

En s’inspirant du film et de l’importance de l’héritage intergénérationnel, les élèves peuvent envoyer à Holly ou à son voisinage des contenus numériques qu’ils et elles auront créés sur le sujet : œuvres visuelles, cartes, poèmes, ou liens vers des œuvres musicales ou cinématographiques de leur cru.

Envoyez le tout à cette adresse : hebronrelocationresponses@gmail.com

Découvrez d’autres films de l’ONF sur le déplacement forcé des Inuit :

Martha qui vient du froid

Les derniers jours d’Okak

Défenseurs de l’Arctique

Ressource additionnelle :
Lieu historique national du Canada de la Mission-de-Hebron

Katie Haye est une pédagogue inuk originaire de Nain, au Labrador. En 1982, elle s’est établie à Makkovik, où elle a commencé à travailler pour le conseil scolaire de Terre-Neuve-et-Labrador en 1993. Elle enseigne la langue inuit et est mère d’un garçon et d’une fille. Elle aime se plonger dans un bon livre, écouter toutes sortes de styles musicaux et passer son temps à pêcher — à la canne l’été, et sur la glace au printemps.

Glossaire des termes utilisés dans la mini-leçon Le déplacement de Hebron 

Déplacement : déménagement volontaire ou involontaire, en raison de circonstances favorables ou défavorables, vers un endroit autre que son lieu d’origine. Au nombre des circonstances favorables, on trouve notamment de meilleures occasions d’emploi, la possibilité de faire des études ou un rapprochement familial. La guerre, la famine, le racisme, la persécution, les changements climatiques et la violence sont au nombre des circonstances défavorables. 

Deuil : sentiment de tristesse et, parfois, de confusion que l’on ressent après avoir perdu quelqu’un ou quelque chose qui nous était cher. Il peut s’agir de la perte d’un proche, d’une demeure, d’un emploi ou d’un mode de vie traditionnel. 

Communauté : un ou plusieurs groupes d’individus ayant en commun une façon de vivre et de penser. 

Chez-soi : endroit où l’on a des racines — culturelles, affectives et parfois même spirituelles ; lieu intimement mêlé dans la mémoire à un sentiment de sécurité, de soins reçus et d’amour ainsi qu’à des expériences qui ont forgé notre existence. 

Territoire/terre : pour les communautés autochtones, il s’agit du lieu où leurs ancêtres ont vécu depuis des temps immémoriaux et où elles continuent de vivre, en prenant soin de l’eau, de l’air, de l’environnement et de toutes les créatures qui y vivent. La tradition autochtone accorde une grande importance au respect de la vie sous toutes ses formes, ce qui signifie notamment de ne prendre que ce dont on a besoin, de porter une attention particulière aux changements de saison et de pratiquer la réciprocité, en donnant quelque chose en échange de ce que l’on a reçu. 

Subsistance : activités et pratiques permettant à une famille ou à une communauté de subvenir à ses besoins, par exemple l’élevage, l’agriculture, la chasse et la cueillette de végétaux, notamment de plantes médicinales.  

Déplacement forcé : pratique gouvernementale raciste forçant le déplacement, dans le cas présent, de communautés autochtones pour les arracher à leurs terres ancestrales dans le but d’accéder à leurs ressources naturelles, de permettre une expansion de l’activité économique et d’opprimer ces communautés. Les réserves sont un exemple de déplacement forcé. 

Legs : héritage transmis ou laissé par les générations précédentes. Cet héritage comprend notamment les valeurs, les traditions, les bonnes habitudes de vie et les pratiques religieuses ou spirituelles. 

Autonomie politique : droit d’une communauté ou d’un groupe d’individus de choisir qui en son sein prendra des décisions et en sera tenu responsable, et de déterminer sa trajectoire sans aucune interférence extérieure.  

Attitudes sociales : manières dont on manifeste son approbation ou sa désapprobation envers quelqu’un ou quelque chose et qui sont basées sur les valeurs reçues, les croyances, et la façon de penser et de ressentir les choses. 

Influences traditionnelles : individus, histoires, valeurs, croyances et toutes formes d’expression culturelle qui régulent ou qui ont un effet sur la manière dont on se comporte. 

Droits fonciers : droit et responsabilité des peuples autochtones de prendre soin, de protéger, d’utiliser, d’occuper et de gouverner leurs territoires, en vertu de leur présence historique sur ceux-ci, une présence reconnue par les lois canadiennes et internationales. 

Politiques économiques : ensemble de lignes directrices établies par un gouvernement lui permettant de prendre des décisions en ce qui a trait à l’usage et à la distribution de l’argent, notamment pour la détermination des niveaux d’imposition et des taux d’intérêt et la redistribution de la richesse. 

Culture : manière dont un groupe d’individus ou une société établit et suit des normes sociales, des comportements, des valeurs, des usages, des lois, des traditions, des habitudes et des croyances, généralement dans une région ou un lieu donné. 

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