Le racisme antiasiatique : que nous apprend notre passé ?
Matières scolaires :
- Éducation civique et citoyenneté — Droits de la personne
- Histoire et étude des droits civils — Droits et libertés civils
- Études sociales — Politiques et programmes sociaux
En intégrant une approche antiraciste à leurs pratiques pédagogiques, les enseignants et enseignantes joueront un rôle fondamental pour faire échec aux tendances profondes à la haine et à l’intolérance.
Mots clés/sujets : Racisme antiasiatique, diversité, citoyenneté, internement des Japonais, loi sur l’exclusion des Chinois
Âge recommandé : 12 ans et plus
Placé sous le thème de la reconnaissance, de la résilience et de l’audace, le Mois du patrimoine asiatique 2021 offre à toute la population du pays l’occasion de reconnaître les réalisations des Canadiens et Canadiennes d’ascendance asiatique et leur contribution à la création de la société inclusive et multiculturelle dans laquelle nous vivons.
Le Mois du patrimoine asiatique permet aussi aux enseignants et enseignantes d’amener leurs élèves à comprendre que ce sont des critères comme le pays d’origine, l’apparence physique ou les politiques et mesures mises en œuvre par le gouvernement qui ont déterminé l’identité des Asiatiques. Les titres de l’ONF proposés plus bas présentent un aperçu de ce que signifie porter l’identité asiatique au Canada, en particulier durant les périodes marquées par une guerre mondiale, un racisme systémique ou une crise personnelle.
Les tranches de vie que racontent ces films jettent un éclairage particulièrement cru sur les pratiques d’oppression et de dénégation qui ont eu cours au pays par le passé. Elles illustrent les épreuves et les douleurs qu’engendrent le racisme structurel et les obstacles systémiques. Des gens sont devenus les boucs émissaires d’une guerre mondiale ou d’une crise économique, un scénario récurrent lorsque la peur prend le dessus sur la réflexion critique et rationnelle. Il y aurait lieu de discuter avec les élèves de ces scénarios qui jalonnent l’histoire et des solutions à apporter pour rompre ces cycles destructeurs.
Minoru : souvenirs d’un exil et À l’est des Rocheuses reviennent sur un chapitre particulièrement troublant et embarrassant de l’histoire du Canada. Ces deux œuvres qui se complètent parfaitement illustrent les conséquences de l’internement des Canadiens et Canadiennes d’origine japonaise durant la Deuxième Guerre mondiale. En établissant les causes et les conséquences, les élèves pourront constater que le déplacement des communautés canadiennes d’origine japonaise a entraîné une dysphorie culturelle chez les jeunes générations, lesquelles ont perdu leur langue et leur identité culturelle afin d’atténuer la douleur venue du passé.
Minoru : souvenirs d’un exil, Michael Fukushima, offert par l’Office national du film du Canada
Dans Minoru, le protagoniste et sa famille sont finalement rapatriés au Japon, où il constate non seulement qu’on le considère encore comme un étranger, mais qu’il représente par surcroît pour son entourage un motif de honte muette. Fondé sur les souvenirs de la période d’internement qu’a vécue Joy Kogawa à l’adolescence, À l’est des Rocheuses se penche sur la façon dont les survivants et survivantes ont franchi le difficile parcours qui sépare le souvenir de la réconciliation avec le passé. La réalité augmentée ajoute une dimension nettement intimiste au récit de Yuki, lequel se déroule durant l’internement de sa famille au camp de Slocan. À l’est des Rocheuses s’accompagne d’un guide pédagogique offert aux abonnés et abonnées de CAMPUS.
Soldats de seconde classe comporte des points d’entrée très pertinents pour amorcer une enquête sur le thème de l’engagement civique. Le documentaire lève le voile sur la participation volontaire des Canadiens d’origine chinoise à la Deuxième Guerre mondiale : ces soldats ont dû faire face, non seulement à la résistance des officiers chargés de les enrôler, mais à la réaction de leur propre communauté, laquelle ne comprenait pas qu’ils puissent témoigner la moindre loyauté à un pays qui n’en manifestait aucune à leur égard.
Soldats de seconde classe , Jari Osborne, offert par l’Office national du film du Canada
L’année qui vient de s’écouler nous a montré à quel point il importe de célébrer la culture, de comprendre l’histoire et de s’élever avec fermeté contre toute forme de haine et de discrimination. Le recul historique nous donne l’objectivité de reconnaître les erreurs du passé. Dès lors, une question se pose : nous est-il possible, individuellement et collectivement, de nous tenir responsables et de nous assurer que de pareils dérapages ne se répètent plus à l’avenir ?
Appliquez les leçons retenues ici pour évaluer les conséquences des obstacles systémiques qui marginalisent des groupes au sein de la société. Ces ressources donneront lieu à des discussions profondes avec les élèves sur l’importance de l’histoire et sur la nécessité d’adopter une approche systématique pour contrer l’intolérance et l’injustice.
Si vous souhaitez obtenir d’autres ressources sur Minoru à utiliser en classe, cliquez ici pour accéder à la mini-leçon.
Mini-leçon – Minoru : souvenirs d’un exil
Jse-Che Lam vit à Toronto, où elle enseigne l’anglais, la politique et l’histoire au secondaire. Parmi ses centres d’intérêt figurent les récits sur les origines, les documentaires produits au Canada et la confection de dumplings maison inspirés de tous les horizons culturels possibles, un talent qu’elle s’emploie à parfaire.
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