L’ONF s’engage à respecter votre vie privée

Nous utilisons des témoins de navigation afin d’assurer le bon fonctionnement du site, ainsi qu’à des fins publicitaires.

Si vous ne souhaitez pas que vos informations soient utilisées de cette manière, vous pouvez modifier les paramètres de votre navigateur avant de poursuivre votre visite.

En savoir plus
L’utilisation des archives dans les films de l’ONF

L’utilisation des archives dans les films de l’ONF

L’utilisation des archives dans les films de l’ONF

Dans le cadre de mon travail à la cinémathèque de plans d’archives de l’ONF, j’ai souvent l’occasion de visionner des chutes de tournage, des « rushes » comme on les appelle  dans le jargon technique. Puisque le montage est une étape essentielle à la création d’un film, il est normal que certaines images captées au tournage soient finalement rejetées au montage, pour des raisons de durée ou d’esthétique, par exemple. Par contre, cela ne signifie pas pour autant que ces images ne sont pas intéressantes, bien au contraire!

C’est pourquoi un processus d’évaluation a été mis en place et que ces chutes de tournage sont visionnées, évaluées, montées, préservées et archivées pour en assurer la pérennité et  les mettre à la disposition d’une clientèle professionnelle qui pourra les réutiliser pour la production d’un film, d’une série télé, d’un spectacle, ou même à des fins pédagogiques. Certaines de ces chutes peuvent d’ailleurs être visionnées à partir du site ONF Images. Puisque les archives ont la cote ces jours-ci, et qu’elles me passionnent depuis toujours, je vous propose trois films composés entièrement d’archives, de chutes de tournage ou d’extraits de films et de reportages existants.

A Trip Down Memory Lane, Arthur Lipsett (1965)

Lorsque j’ai découvert le travail d’Arthur Lipsett en voyant pour la première fois son chef-d’œuvre Very Nice, Very Nice, ma perception du cinéma en fut transformée à jamais. Si Lipsett travaillait surtout à partir de chutes de tournage trouvées dans les salles de montage de l’ONF, il s’est plutôt tourné vers les archives d’actualités internationales pour la réalisation de son cinquième film.

Le cinéaste manipule ces images d’archives avec brio, les juxtaposant de façon parfois incongrue, ironique ou déstabilisante, afin d’en faire surgir un sens nouveau. Dès le départ, le ton est donné; une musique militaire accompagne des images d’un concours de beauté Miss Monde. Collage cinématographique expérimental, A Trip Down Memory Lane propose une réflexion existentielle et philosophique sur la notion de progrès, sur la condition humaine à l’ère de la modernité. Une réflexion qui demeure encore bien pertinente en 2015.

A Trip Down Memory Lane, Arthur Lipsett, provided by the National Film Board of Canada

Le plan sentimental, Jacques Leduc (1978)

Après avoir complété sa magistrale série documentaire Chronique de la vie quotidienne, Jacques Leduc s’aperçoit que plusieurs plans qu’il avait tournés ont été coupés au montage, pour une raison ou une autre. Toujours attaché à certaines de ces images, il décide d’en faire un film collage un peu plus abstrait, sans sujet précis, qu’il intitule Le plan sentimental. Avec ce film, on croirait que Leduc s’amuse à nous montrer certaines choses qui n’étaient peut-être pas supposée être vues au départ; des hockeyeurs nus en train de prendre une bière  au vestiaire, un jeune joueur de baseball un peu trop timide et maladroit à la remise d’un trophée ou encore de jeunes garçons qui fument la cigarette aux abords d’un chemin de fer.

À la fois poème audiovisuel et ode au quotidien, ce court métrage de 10 minutes nous fait découvrir une autre facette de l’œuvre de Leduc. Le montage sonore est tout aussi intéressant, puisqu’il s’apparente plus à une pièce de musique concrète qu’à une trame sonore documentaire traditionnelle. Une belle introduction au cinéma vérité de Jacques Leduc.

Le plan sentimental, Jacques Leduc, offert par l'Office national du film du Canada

La mémoire des anges, Luc Bourdon (2010)

Probablement LE film entièrement composé d’archives le plus populaire de la collection ONF. À travers des extraits et des chutes de tournages de plus de 120 films, Luc Bourdon nous invite à visiter le Montréal des années 1950 et 1960. Le réalisateur a passé des semaines entières terré dans la pénombre de la cinémathèque de plans d’archives à éplucher les rushes de la collection, à la recherche de perles rares et d’images inédites. Son travail de moine a porté fruit, puisque le film fut une réussite totale tant au niveau de la critique que du grand public. Un incontournable pour les amateurs d’histoire, d’urbanisme, de cinéma et de nostalgie.

La mémoire des anges, Luc Bourdon, offert par l'Office national du film du Canada

Bon cinéma!

Ajouter un commentaire

Commenter