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Mon oncle Antoine | Regard différent sur le Québec d’après-guerre

Mon oncle Antoine | Regard différent sur le Québec d’après-guerre

Mon oncle Antoine | Regard différent sur le Québec d’après-guerre

Vendredi dernier, nous avons mis de l’avant une œuvre majeure sur ONF.ca. Je parle bien sûr de Mon oncle Antoine de Claude Jutra, sacré Meilleur film canadien de tous les temps par le Festival international de films de Toronto (TIFF). Un honneur amplement mérité vu les qualités filmiques et narratives du film, mais aussi pour sa manière d’illustrer habilement le Québec des années 1940 et ses symboles, marqués par le conservatisme d’après-guerre et le règne de Duplessis.

Réalisé au début des années 1970, alors que la société québécoise vivait de profonds changements face à ses valeurs et à sa cinématographie, Mon oncle Antoine porte un regard différent sur cette période de « grande noirceur ». Il nous montre une société en quête de liberté et d’identité. Une quête qui donnera bientôt l’élan nécessaire à la Révolution tranquille.

Le film raconte l’histoire de la population d’une ville minière, qui, à la veille de Noël, se rassemble au magasin général pour célébrer et pour oublier, le temps de quelques heures, sa pauvreté. Aux aguets, Benoît, un garçon de 15 ans : il découvre le monde des adultes, celui des sensations, de la souffrance et des petites folies, qui, pour un instant, prennent un air de bonheur.

Mon oncle Antoine, Claude Jutra, offert par l'Office national du film du Canada

Sous la sensibilité et l’impudence de Jutra, qui joue également le rôle de Fernand (le vicieux!), on observe une démystification du folklore de la campagne québécoise : les hommes deviennent le maillon faible de la famille, des pères absents; les ouvriers francophones se révoltent contre leurs patrons anglophones; et l’on assiste tranquillement à une nouvelle forme de liberté des mœurs : infidélité, alcoolisme, voyeurisme, désacralisation de l’église catholique…

Ainsi, sous l’effet de l’alcool, l’oncle Antoine (Jean Duceppe) se confie au jeune Benoît (Jacques Gagnon) sur sa vie malheureuse soumise aux volontés de sa femme Cécile (Olivette Thibault). Même s’il est un père adoptif présent pour Benoît et Carmen (Lyne Champagne), il ne réussit pas à redorer le blason paternel.

Chez les Poulin (Hélène Loiselle et Lionel Villeneuve), le père est carrément absent : en quête de liberté, il quitte sa famille – sa femme et ses 5 enfants – et son emploi à la mine pour aller travailler dans le bois.

Pendant ce temps-là, au village, on lance des balles de neige au riche propriétaire de la mine, tandis qu’à l’église, le curé boit son vin de messe en cachette. L’odeur de révolte est dans l’air.

À travers les yeux du jeune Benoît, on assiste à tous ces incidents de la vie et de la mort d’une société rurale étouffée, qui confine ses individus dans un monde sans rêve. On découvre la vie d’ouvrier à la campagne dépossédée de liberté, où le devoir prône sur l’accomplissement personnel. Mais par-dessus tout, on devient les premiers témoins d’un vent de changement.

Plus de 40 ans après sa sortie, Mon oncle Antoine continue de marquer les générations et gageons qu’il continuera à le faire avec celles de demain.

 

 

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  1. Quel fabuleux film en effet; une vision de l’imaginaire émotif tellement bien explorée ! Que sont devenus ceux qui interprétaient Benoît et Carmen ?

    — David Poirier,

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