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Mini-leçon – Le pouvoir des archives

Mini-leçon – Le pouvoir des archives

Mini-leçon – Le pouvoir des archives

Mini-leçon – Le pouvoir des archives

Âge : de 15 à 17 ans

Le pouvoir des archives, Hayley Gray et Elad Tzadok, offert par l'Office national du film du Canada

Synopsis: Dans les communautés de la Colombie-Britannique, des gardiennes et gardiens du savoir s’appuient sur les archives pour façonner une histoire plus inclusive à l’échelle locale. Grâce à un collage composé d’entrevues personnelles, de plans d’archives et de souvenirs profondément enracinés, le passé, le présent et l’avenir se fondent pour faire émerger un espace où tout le monde est visible et où tout le monde a sa place. Car l’histoire devient ce que, ensemble, nous en faisons.

Synopsis pédagogique: Le pouvoir des archives se penche sur les archives « traditionnelles » de la Colombie-Britannique, celles qui s’enracinent dans les pratiques coloniales européennes et qu’entérinent l’État, les universités et d’autres institutions issues de la colonisation. Les documents conservés dans ces dépôts d’archives privilégient les récits de la culture dominante et perpétuent ainsi la répétition de récits biaisés. Ce film met en question les pratiques archivistiques habituelles. Il encourage le public à s’interroger sur ce qui n’est pas dit, à faire place à une pluralité de voix et à trouver de nouvelles façons de traiter les archives.

Mots-clés: Archives, documents, histoire, identité, visibilité, communauté

Question directrice:  Pourquoi est-il important de se reconnaître dans les archives historiques ? Pourquoi devrions-nous mettre en question le récit historique dominant ?

Activité 1 : Silences et lacunes

Extraits à visionner sur la Communauté de Paldi: 22:00-22:36 et 29:40-32:30

Discussion en classe:

Cet extrait présente le concept de « silences » ou de « lacunes » dans les archives historiques. Pensez à des exemples où cela pourrait se produire, lorsque les documents existants, qui excluent certaines personnes, ont façonné le récit commun d’une époque, d’un lieu ou d’un événement. Ainsi, les gouvernements des premiers colons se composaient-ils presque exclusivement de personnes blanches : en effet, les colons non blancs n’avaient pas le droit de vote. Dans le même ordre d’idée, l’histoire des femmes est difficile à étudier, et donc à diffuser, car les femmes étaient souvent enregistrées sous le nom de leur mari uniquement et ne figuraient pas sur les documents officiels, comme les titres de propriété foncière. En quoi notre compréhension du Canada serait-elle différente si toutes les personnes avaient une voix égale dans les archives historiques ? Que pouvons-nous faire aujourd’hui pour remédier à ces silences ?

Deux par deux ou individuellement, créez un document fictif qui donnera la parole à une personne ou à une communauté auparavant réduite au silence. Il peut s’agir d’un texte personnel — une lettre ou un extrait de journal intime ; d’un document gouvernemental — une demande de résidence permanente ; d’un document éphémère — une affiche pour un événement ou une invitation à une fête ; etc. Envisagez toutes les possibilités de documenter la vie des gens. Faites preuve de créativité !

Résumé:

Cette activité incite les élèves à se demander d’où provient l’information, qui en est à l’origine. Elle met en lumière le pouvoir des archives et le privilège qui en découle. Les documents sont par nature partiaux. Pour comprendre un document, nous devons non seulement définir sa nature — la photographie d’une personne, par exemple, ou un titre de propriété foncière — mais aussi savoir qui l’a créé et pourquoi. Qu’a voulu accomplir la personne qui a pris la photo, écrit l’article, rédigé le document, tracé les contours de la carte ? Lorsque la majorité des archives sont conçues par un petit sous-ensemble de la population, le récit historique penche invariablement en faveur de sa version des événements.

Activité 2 : Documenter pour l’avenir

Extrait à visionner sur les archives trans: 10:54-14:20

Magnus parle de son rapport avec différentes personnes à travers les archives, ses « transêtres », avec lesquelles il se sent plus d’affinités qu’avec ses parents biologiques.

Instructions pour les élèves:

Choisissez une personne de votre entourage à interviewer, une personne avec laquelle vous vous sentez des liens, une personne qui n’appartient pas à votre famille. Imaginez-vous des dizaines d’années dans le futur : quelles informations ou anecdotes voudrez-vous retenir sur cette personne ? Rédigez vos questions de manière à obtenir les informations qui vous intéressent le plus. Sélectionnez la méthode d’enregistrement qui vous convient le mieux : film, enregistrement audio, transcription écrite, photojournalisme, etc. Faites preuve de créativité !

Une version simplifiée de cette activité consisterait à demander aux élèves d’interroger un de leurs pairs.

Résumé:

Tisser des liens avec différentes personnes par l’entremise d’archives recèle une grande puissance, surtout pour quelqu’un qui ne s’est pas toujours perçu comme étant vu ou représenté dans les espaces d’information ou de patrimoine. Créer un dossier sur un mentor vivant ou une personne respectée pourrait contribuer à combler les lacunes des archives. Peut-être, à l’avenir, ce dossier touchera-t-il quelqu’un profondément.

Activité 3 : Cartographier le passé

Extrait à visionner sur Cumberland: 37:08-42:02

Dans cet extrait, Dre Lim montre que le territoire témoigne de la vie des personnes qui y ont résidé. Divisez la classe en petits groupes et promenez-vous dans le quartier de l’école. Invitez les élèves à voir le quartier d’un œil neuf, à la recherche d’indices sur la façon dont les gens habitaient la communauté par le passé. Ainsi, un arbre fruitier pourrait indiquer qu’un verger se trouvait sur la propriété. Un portail ou une haie abandonnée témoignent de l’existence d’anciennes limites d’un domaine. Demandez à la classe de réfléchir à la manière dont on utilisait la terre il y a 10, 50 ou 100 ans. Encouragez les élèves à prendre des photos et des notes sur les traces de l’histoire humaine dans la région, à faire attention aux plantes, aux arbres, aux sentiers, aux structures — clôtures, ponts, édifices, etc. —, car chaque objet raconte une histoire sur la communauté. En classe, chaque groupe créera une carte du quartier et indiquera les traces qu’il a trouvées dans le paysage.

Les élèves se feront chercheurs et chercheuses, et utiliseront les archives découvertes dans la nature pour ensuite rédiger une description de leurs trouvailles sur la façon dont ce quartier et ses habitants vivaient.

Résumé:

La définition communément admise d’un document ou d’une archive au Canada provient de la tradition européenne selon laquelle la documentation textuelle (écrite) est privilégiée par rapport à tous les autres formats. Cependant, pour de nombreuses communautés, le patrimoine culturel immatériel revêt une importance égale ou supérieure à celle de l’écrit. Ce patrimoine se manifeste de nombreuses façons, entre autres par les traditions et expressions orales, les connaissances et les pratiques touchant la nature et l’artisanat traditionnel. On observe souvent les expressions de ce type dans la nature et dans notre environnement quotidien, plutôt que dans un dépôt institutionnel. En général, toutefois, nous avons tellement l’habitude de voir certaines choses tous les jours que nous ne pensons pas aux récits qu’elles recèlent.

Passer à l’action : Créer des archives personnelles

Instructions pour les élèves:

Commencez à créer vos propres archives. Gardez à l’esprit que les archives comportent des documents, et qu’un document correspond à toute forme d’information consignée. Votre dossier peut s’articuler autour d’un seul support ou de plusieurs supports textuels, photographiques, cartographiques et audiovisuels. Il peut s’agir d’un dossier numérique ou d’un objet physique comme un classeur ou une boîte à chaussures.

Les documents personnels se créent et s’accumulent tout naturellement. Ils illustrent souvent un intérêt ou une activité. Quel aspect de votre vie documenteriez-vous naturellement ? Ainsi, des lettres, des courriels, des messages instantanés, des photographies partagées gardent la trace d’une relation. On peut documenter sa participation aux activités d’une organisation grâce à des documents d’adhésion, des rapports, des affiches d’événements, entre autres choses.

N’hésitez pas ! Personnalisez vos archives. Compilez vos documents d’une manière qui vous semble logique et naturelle. La façon dont le créateur ou la créatrice utilise et ordonne au départ les documents constitue l’un des éléments qui rendent les archives personnelles uniques et véridiques.

Pour finir, analysez votre dossier. Qu’est-ce qu’un chercheur ou une chercheuse apprendrait sur vous à partir des documents que vous avez créés ? L’image de vous-même qui se dégage de vos archives est-elle authentique ? Réfléchissez à l’impact de cette activité sur la façon dont vous percevez les autres à travers le prisme des archives historiques.

Pour aller plus loin : Explorer le patrimoine culturel immatériel

Partagez avec les élèves quelques exemples tirés du répertoire du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.

Invitez-les ensuite à travailler en petits groupes et à choisir un exemple à approfondir. Les élèves pourraient par la suite faire des présentations en classe.

Un guide d’accompagnement pour les excursions est disponible ici.

Définitions

Archives

Les archives sont les sous-produits documentaires de l’activité humaine conservés pour leur valeur à long terme.

Ces documents contemporains sont créés par des personnes et des organisations dans le cadre de leurs activités. Ils constituent une fenêtre directe sur des événements passés. Les archives se présentent dans une grande variété de formats : images en mouvement, documents écrits, photographiques, sonores, numériques, analogiques. Les archives sont détenues par des institutions publiques et privées, et par des particuliers dans le monde entier.

Les archives correspondent aussi à des espaces physiques (les édifices) dans lesquels ces documents sont conservés.

Archiviste

La personne chargée de conserver les documents dans tous leurs formats et de s’assurer de les rendre accessibles au public, soit en personne dans une salle de lecture, soit à l’aide de copies diffusées en mode virtuel.

Créateur, créatrice

Le créateur ou la créatrice de documents est la personne ou le groupe de personnes qui a créé un document qui sera finalement intégré à un dépôt d’archives. Il peut s’agir d’un individu, d’une famille, d’une organisation ou d’un bureau, par exemple un ou une photographe qui fait don de toutes ses photographies à un dépôt d’archives. Ou encore d’une usine de papier qui, à sa fermeture, fait don de tous ses documents, elle aussi, à un dépôt d’archives. L’ensemble des documents produits ou reçus par un créateur ou une créatrice s’appelle un fonds d’archives.

Fonds d’archives

L’ensemble des documents provenant d’un même créateur, d’une même créatrice.

Ordre initial

L’ordre initial correspond à l’ordre dans lequel le créateur ou la créatrice des documents les a préservés. Sauvegarder cet ordre aidera les équipes de recherche à comprendre comment et pourquoi les documents ont été créés et conservés ainsi. Par exemple, si une personne classe les lettres d’un ami dans le même dossier qu’une collection de billets de concert, l’équipe de recherche pourra supposer que le créateur ou la créatrice a assisté aux concerts avec la personne qui a écrit les lettres. Si un bureau garde des reçus de matériaux de construction dans un dossier où se trouvent aussi les plans architecturaux d’une nouvelle annexe, l’équipe de recherche pourra supposer que le bureau a utilisé les matériaux de construction pour bâtir l’annexe.

Document

Un document est une information enregistrée. Les documents se présentent sous différents formats et sont perçus par différents sens : on peut les lire, les voir, les entendre, les regarder.

Chercheur, chercheuse

Quiconque souhaite accéder à des documents conservés dans un fonds d’archives est un chercheur ou une chercheuse qui utilise des archives. La personne qui entreprend des recherches ou utilise les archives lit, visionne ou interroge les documents. Libre, elle interprète les preuves que livrent les documents comme elle l’entend. Le chercheur ou la chercheuse peut consulter les documents en se rendant physiquement aux archives et en obtenant l’aide d’une archiviste ou d’un autre professionnel de l’information. On peut aussi consulter des copies numériques des archives en ligne.

Parti pris personnel

Une attitude ou une hypothèse façonnée par l’expérience et fondée sur des associations apprises.

Patrimoine culturel immatériel

Le patrimoine culturel immatériel se compose des pratiques, représentations, expressions, connaissances, savoir-faire — ainsi que des instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés — que les communautés, les groupes et, dans certains cas, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est constamment recréé par les communautés et les groupes en fonction de leur environnement, de leur interaction avec la nature et de leur histoire. Il leur procure un sentiment d’identité et de continuité, favorisant ainsi le respect de la diversité culturelle et de la créativité humaine.

Le patrimoine culturel immatériel se manifeste de toutes sortes de manières.

  • Traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur du patrimoine culturel immatériel.
  • Arts du spectacle.
  • Pratiques sociales, rituels et événements festifs.
  • Connaissances et pratiques sur la nature et l’univers.
  • Artisanat traditionnel.

Sources

  1. Page de l’UNESCO sur le patrimoine culturel immatériel : https://ich.unesco.org/fr/accueil
  2. Encyclopedia of Archival Science. Luciana Duranti et Patricia C. Franks, eds. Lanham, MD : Rowman & Littlefield, 2015.
Genevieve Weber est archiviste et professionnelle du patrimoine à Victoria, en Colombie-Britannique. Au cours des 15 dernières années, elle a travaillé dans un certain nombre d’archives et d’institutions culturelles. Elle met l’accent sur la sensibilisation, la programmation publique et la souveraineté de l’information autochtone. Son poste de formatrice au département de l’éducation permanente de l’Université de Victoria lui donne l’occasion de côtoyer des apprenantes et apprenants d’horizons divers tous aussi passionnants les uns que les autres, et d’acquérir ainsi de nouveaux points de vue à partir de leurs expériences.

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