L’ONF s’engage à respecter votre vie privée

Nous utilisons des témoins de navigation afin d’assurer le bon fonctionnement du site, ainsi qu’à des fins publicitaires.

Si vous ne souhaitez pas que vos informations soient utilisées de cette manière, vous pouvez modifier les paramètres de votre navigateur avant de poursuivre votre visite.

En savoir plus
Les cinéastes d’animation d’origine asiatique à l’ONF : survol historique | Perspective du conservateur

Les cinéastes d’animation d’origine asiatique à l’ONF : survol historique | Perspective du conservateur

Les cinéastes d’animation d’origine asiatique à l’ONF : survol historique | Perspective du conservateur

L’Asie, continent le plus vaste de la planète, rassemble plus de la moitié de la population mondiale et englobe une multitude de nations et de cultures. Au cours des deux derniers siècles, pour des motifs sociaux, politiques ou historiques, des pays des deux continents américains, dont le Canada, ont accueilli des millions de personnes asiatiques qui ont apporté d’immenses contributions à leur société d’adoption et continuent de le faire.

En mai, au Canada, on célèbre le Mois du patrimoine asiatique. Voilà pour nous toutes et tous une occasion privilégiée de réfléchir aux innombrables façons dont nos compatriotes d’origine asiatique ont façonné notre pays et cela, dans une multitude de domaines : sciences et technologies, arts, médecine et bien d’autres.

En vue de leur rendre hommage, le présent billet de la rubrique Perspective du conservateur met en lumière certaines œuvres qu’ont signées pour l’Office national du film des réalisatrices et réalisateurs canadiens d’origine asiatique. Compte tenu de leur importante contribution aux créations de l’ONF et au cinéma canadien en général, il me sera évidemment impossible d’en établir ici un recensement complet. Le présent billet proposera plutôt un échantillonnage des œuvres d’animation qu’ont signées ces artistes à l’ONF au cours des quelque 50 dernières années.

Une diversité de thèmes et de sujets

L’histoire des films d’animation créés à l’ONF par des cinéastes d’origine asiatique prend naissance à la fin des années 1960 avec des titres comme Korean Alphabet (1969) de Kim In Tae. Elle se poursuit aujourd’hui grâce à des courts métrages remarquables. Songeons à Comme un fleuve (Như một dòng song) (2021) de Sandra Desmazières, l’histoire de deux sœurs ayant grandi au Vietnam et que la guerre entre le Nord et le Sud a séparées.

Comme un fleuve (Nh? m?t dòng sông), Sandra Desmazières, offert par l'Office national du film du Canada

Autre œuvre exceptionnelle : Des roses chantent sur la nouvelle neige (2002), de Yuan Zhang. Le film porte sur une jeune fille qui, au restaurant familial du quartier chinois, prépare d’excellents plats dont son père et ses frères s’arrogent tout le mérite. Ces nombreux courts métrages témoignent de la diversité des thèmes qu’explorent les cinéastes d’origine asiatique de l’ONF et démontrent aussi sans l’ombre d’un doute que l’animation s’adresse à un public de tout âge. Des roses chantent sur la nouvelle neige est l’une des plus agréables découvertes que j’ai faites jusqu’à présent à l’ONF : non seulement ce film rend-il hommage à la culture chinoise, mais il met en lumière de formidables techniques traditionnelles d’animation à la main.

Des roses chantent sur la nouvelle neige, Yuan Zhang, offert par l'Office national du film du Canada

Des animatrices d’origine asiatique

Pour souligner le Mois du patrimoine asiatique, l’ONF a aussi créé une chaîne intitulée « Animatrices d’origine asiatique », qui propose plusieurs films de réalisatrices d’origine asiatique, dont beaucoup sont Canadiennes.

On y trouve notamment Sabina (1991)­, un court métrage de Katherine Li considéré comme étant le premier film réalisé par une cinéaste asiatique à l’ONF. Pour cette exploration impressionniste de la sensualité et de l’imaginaire féminin, l’animatrice a eu recours à des techniques traditionnelles de dessin à la main. Inspirée par l’écriture poétique d’Anaïs Nin, elle a privilégié une animation fluide transformant sans cesse les images qui se succèdent à l’écran : une tête se métamorphose en vent, qui à son tour devient ombres, lesquelles se muent en une chevelure en flammes et ainsi de suite, pendant que les couleurs s’unissent pour illustrer des formes précises.

Sabina, Katherine Li, provided by the National Film Board of Canada

Cette chaîne comprend également le court métrage d’Ann Marie Fleming J’étais une enfant de survivants de l’Holocauste (2010), une adaptation animée des mémoires illustrées de Bernice Eisenstein, lesquelles ont été chaudement applaudies à leur publication ; Épanouissement (2018) de Julia Kwan, sur les promesses et les possibilités qu’offre la vie à une jeune femme en route vers un nouveau pays et qui se déploient, semblables aux pétales d’une fleur ; et Showa Shinzan (2002) d’Alison Reiko Loader, qui se déroule durant la Deuxième Guerre mondiale à Hokkaido, dans le nord du Japon. Bien que ce court métrage évoque l’art japonais du théâtre de marionnettes du Bunraku (ou l’animation image par image), la réalisatrice a en fait créé son film en associant l’animation informatisée en 3D, l’animation traditionnelle (dessin exécuté à la main) et les plans d’archives. Cliquez ici pour vous délecter de ce court métrage d’animation exceptionnel sur le passage à la maturité, ainsi que des autres titres réunis sur cette chaîne.

Showa Shinzan, Alison Reiko Loader, provided by the National Film Board of Canada

Une multitude de techniques d’animation

L’une des principales caractéristiques des œuvres d’animation qu’ont réalisées à l’ONF les cinéastes d’origine asiatique est sans contredit leur hétérogénéité. Les réalisatrices et réalisateurs ont fait appel à une vaste gamme de techniques : Des roses chantent sur la nouvelle neige et Sabina ont par exemple été conçus à l’aide de la technique d’animation traditionnelle du dessin à la main ; Épanouissement se situe à mi-chemin entre l’animation et le documentaire ou le cinéma en direct ; enfin, Showa Shinzan allie plusieurs techniques (l’animation informatisée en 3D, le dessin exécuté à la main et les plans d’archives). Flutter (2006), de l’artiste et illustrateur primé Howie Shia, constitue un autre formidable exemple d’amalgame de techniques. Il relate l’histoire d’un jeune garçon qui, avide de découvrir le monde, saute la clôture de la cour d’école et se fond dans la ville, englouti par le vacarme et la décadence des machines, de la foule et des voitures. L’animateur fait appel au dessin à la main, qu’il marie aux médias traditionnels et numériques pour créer ce saisissant conte de fées urbain. Ce film sans dialogue a remporté plusieurs prix aux quatre coins du monde.

Flutter, Howie Shia, offert par l'Office national du film du Canada

Les communautés asiatiques au Canada

À l’occasion du Mois du patrimoine asiatique, l’ONF a prévu deux conversations virtuelles avec des cinéastes d’origine asiatique. La première se déroulera en français le 10 mai à midi avec Sandra Desmazières (Comme un fleuve) et Keyu Chen (Un printemps). La deuxième se tiendra en anglais le 17 mai à 13 h avec Howie Shia (Flutter) et Thao Lam (Boat People). Consultez la page evenements.onf.ca pour obtenir de plus amples renseignements.

L’ONF vous invite également à continuer de célébrer l’héritage de grands cinéastes canadiens et canadiennes d’origine asiatique en explorant ici la chaîne « Les communautés asiatiques au Canada ». Vous y trouverez une sélection de 33 films, dont Minoru : souvenirs d’un exil (1992), de Michael Fukushima, Deyzangeroo (2017) d’Ehsan Gharib, de même que quatre œuvres d’animation signées Ishu Patel, parmi lesquelles deux titres nommés aux Oscars, Histoire de perles (1977) et Paradis (1984).

Bon cinéma !

Paradis, Ishu Patel, offert par l'Office national du film du Canada

Image d’en-tête : Comme un fleuve (Như một dòng song) (2021) de Sandra Desmazières

Ajouter un commentaire

Commenter