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Cinq conseils pour animer les discussions sur des films en classe

Cinq conseils pour animer les discussions sur des films en classe

Cinq conseils pour animer les discussions sur des films en classe

Photo ci-haut : Notes d’espoir, Charles Officer, offert par l’Office national du film du Canada

Nos élèves consomment avidement les médias visuels. Les nombreuses heures passées devant l’écran ne sont toutefois pas synonymes de développement de la pensée critique ni de participation à des discussions en classe sur ce qu’on a vu. Pour faire d’un film un outil d’apprentissage efficace, le personnel enseignant doit amener les élèves à dépasser la participation passive et les aider à regarder et à écouter de manière critique, à échanger des idées et à réfléchir sérieusement. Voici cinq conseils qui vous aideront à animer les discussions visant l’apprentissage en classe.

  1. Assurez-vous que la classe travaille ensemble afin de développer un sentiment de confiance et d’appartenance[1]. Les films abordent souvent des sujets difficiles. Les élèves peuvent éprouver des sentiments complexes lorsqu’on leur demande de se livrer à une analyse et de communiquer leurs réflexions sur ces sujets. Il importe que les élèves et l’enseignante ou l’enseignant définissent leurs attentes ou s’engagent à se traiter respectueusement en classe. L’objectif est d’établir des règles sur lesquelles on s’entend, afin « de protéger le droit de parole de chacun et chacune ; d’exprimer et de valoriser des points de vue différents ; de se sentir responsable à titre individuel et responsable des autres et du groupe dans son ensemble ; de faire en sorte que chacun et chacune ait voix au chapitre dans les décisions collectives[2] » [traduction libre]. Voici quelques exemples de consignes dont on peut convenir avant d’engager la discussion en classe.
  • Essayer de comprendre ce que dit l’autre avant de tirer des conclusions hâtives.
  • Poser des questions pour obtenir des éclaircissements si on ne comprend pas quelque chose.
  • Si une personne dit quelque chose qui nous aide à comprendre, la remercier[3].
Je pleure dans ma tête, Hélène Magny, offert par l’Office national du film du Canada

Discutez avec les élèves de ce qui caractérise une discussion réfléchie. Précisez bien que le but d’une discussion est d’apprendre ensemble et non pas de remporter un débat.

  1. Établissez clairement les objectifs pédagogiques lorsque vous planifiez la discussion. Demandez-vous ce que vous voulez que vos élèves sachent, comprennent et fassent à la suite de la discussion. Posez-leur des questions judicieuses qui les orienteront vers les grandes idées présentées dans le film et qui sont en lien avec la matière étudiée. Ces questions visent à les inciter à réfléchir et non simplement à se rappeler de faits ou à définir des termes. Faites des pauses en cours de visionnage pour poser des questions susceptibles d’amener les élèves à envisager divers points de vue, à réfléchir à leurs propres jugements et à communiquer leurs idées devant les réactions de leurs camarades au même contenu[4]. Voici quelques exemples.
  • Qu’avez-vous appris du film ?
  • Quels points de vue manquent ?
  • Quelle leçon peut-on tirer des événements dépeints dans le film ?
  • En quoi les choses auraient-elles pu être différentes si ces événements ne s’étaient pas produits ?

Laissez aux jeunes le temps de penser à ce qu’ils et elles ont à dire sur le sujet, de réfléchir et de discuter.

  1. Déterminez le vocabulaire et les connaissances préalables que doivent posséder les élèves pour mener une discussion fructueuse sur un sujet donné. Lorsque vous aurez choisi les questions et les indices qui guideront la discussion, évaluez les connaissances et l’expérience des élèves quant aux enjeux et aux sujets abordés dans le film. Au besoin, expliquez-leur les grandes lignes du film et le contexte dans lequel il se déroule. Définissez le vocabulaire qu’il leur faut pour discuter des questions que vous leur poserez. Ce faisant, ayez conscience du niveau de langue que vous utilisez. Composez des questions qui incitent les élèves à s’interroger sur la façon dont les manuels scolaires traditionnels ont peut-être décrit différentes identités présentées dans le film. En raison de leur vécu, certaines personnes auront peut-être des réactions plus vives que d’autres au cours de la discussion. Pensez à ce que vous ferez pour empêcher qu’elles se sentent heurtées ou singularisées[5]. Avertissez la classe que le contenu du film est parfois difficile et prévoyez des choix de visionnage de remplacement pour favoriser l’apprentissage.
À pleine voix, Saida Ouchaou-Ozarowski, offert par l’Office national du film du Canada
  1. Aménagez la salle de manière que les élèves passent facilement du visionnage à la discussion en équipe. Disposez les sièges pour leur permettre de se concentrer sur leurs camarades et de communiquer sans avoir à en passer par vous. Les discussions en petits groupes constituent une excellente formule, puisqu’elles atténuent la pression d’avoir à s’adresser à toute la classe.

 

  1. Aidez les élèves à s’exercer à échanger de façon réfléchie et à renchérir sur les idées des autres. Fournissez-leur des expressions simples à utiliser pour exprimer sa pensée. Cela sera particulièrement utile à ceux et celles qui apprennent le français. Voici quelques exemples de ces expressions courantes.
  • Pour indiquer son accord : J’aime ce que __ a dit, parce que… ; Nous sommes tous les deux ou toutes les deux d’accord sur…
  • Pour indiquer son désaccord : Je ne suis pas d’accord, parce que… ; As-tu pensé à…
  • Pour demander des éclaircissements : Est-ce que quelqu’un peut m’expliquer… ; Peux-tu m’en dire plus sur…
  • Pour renchérir sur les idées des autres : Cela me fait penser que… ; Avec ce qu’a dit __, je me demande… ; J’aimerais ajouter que… parce que…[6]

Prévoyez des façons d’encourager les élèves à contribuer aux échanges de manière constructive. Pratiquer l’écoute active et poser des questions est tout aussi important que de communiquer son opinion.

Je pleure dans ma tête, Hélène Magny, offert par l’Office national du film du Canada

N’oubliez pas de laisser le temps aux élèves de réfléchir à leur expérience. Il peut s’agir d’une séance-bilan avec la classe ou d’une réflexion individuelle. Les élèves auront ainsi la possibilité de réfléchir à ce qu’ils et elles ont appris au cours du processus de discussion et de vous donner une précieuse rétroaction sur ce qui s’est bien déroulé et sur ce qui pourrait être amélioré[7]. Chacun et chacune peut faire son évaluation personnelle de l’un des aspects de la discussion (par exemple, « est-ce que j’ai bien suivi les règles de la discussion ? ») ou réfléchir aux objectifs pédagogiques (par exemple, « est-ce que j’arrive à bien expliquer cette technique narrative en me basant sur la discussion que nous avons eue ? »)[8]. Rappelez-vous que la planification, l’établissement d’une stratégie, la discussion et la réflexion propices aux débats animés constituent un processus qui requiert de la pratique, mais qui mènera au bout du compte à un apprentissage plus profond.

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L’ONF publie tous les mois des mini-leçons conçues pour faciliter l’animation de discussions en classe sur des films et des œuvres interactives tirés de son imposante collection en ligne. Cliquez ici pour accéder gratuitement à ces mini-leçons.

Établie à Montréal, Leigh-Ann Malcolm enseigne les sciences sociales aux élèves de français, langue seconde, depuis plus de 20 ans. Elle se donne pour mission d’engager ses élèves dans des expériences d’apprentissage authentiques qui leur donnent les moyens d’améliorer leur communauté. Elle tient à décoloniser sa pratique et à aider les jeunes à mieux comprendre le passé et leur monde actuel.

[1] ROSS, Loretta J. « Speaking Up without Tearing Down », Teaching Tolerance, no 61, printemps 2019.

[2] Contracting, Facing History & Ourselves (consulté en ligne le 27 juillet 2022), https://www.facinghistory.org/resource-library/teaching-strategies/contracting.

[3] TEACHING TOLERANCE. Let’s Talk! A Guide to Facilitating Critical Conversations with Students, Montgomery, The Southern Poverty Law Center, 2019.

[4] CAMPOS, David, et Erika KNUDSON. « Using Film to Expand Horizons », Educational Leadership, ASCD, vol. 76, no 4, https://www.ascd.org/el/articles/using-film-to-expand-horizons, 1er décembre 2018.

[5] TEACHING TOLERANCE. Let’s Talk! A Guide to Facilitating Critical Conversations with Students, Montgomery, The Southern Poverty Law Center, 2019, p. 17.

[6] FINLEY, Todd. « Rethinking Whole Class Discussions », Edutopia, https://www.edutopia.org/blog/rethinking-whole-class-discussion-todd-finley, 24 juin 2013.

[7] TEACHING TOLERANCE. « Fostering Civil Discourse: How Do We Talk About Issues That Matter? », Facing History & Ourselves (en ligne), p. 8. Mis à jour en août 2020.

[8] STOLTZFUS, Kate. 5 Steps to Create Richer Class Discussions, ASCD, https://www.ascd.org/blogs/5-steps-to-create-richer-class-discussions, 21 mars 2022.

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