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Mini-leçon – L’Indien malcommode

Mini-leçon – L’Indien malcommode

Mini-leçon – L’Indien malcommode

Mini-leçon – L’Indien malcommode

Matières scolaires :

  • Études autochtones : Arts, histoire et politique, identité et société, enjeux et défis actuels

Âge recommandé : 16 ans et plus

L'Indien malcommode, Michelle Latimer, offert par l'Office national du film du Canada

Avertissement : Images de doigt d’honneur, de chasse et de bêtes mortes, de sang et de nudité

Question directrice : En quoi pratiquer et se réapproprier sa culture peut-il être une forme de résistance ?

Synopsis pédagogique : Adaptation du succès de librairie de l’auteur Thomas King, le film L’Indien malcommode déconstruit le discours colonial d’Amérique du Nord en réécrivant l’histoire grâce aux puissantes voix de ceux et celles qui perpétuent la culture autochtone. Ce long métrage reprend notamment du livre des personnages comme Coyote, le chauffeur de taxi qui parle avec l’auteur et narrateur de la version coloniale de l’histoire en exposant les idées fausses qu’entretient la suprématie blanche, ainsi que de la tentative d’éradication, d’assimilation et de génocide des peuples autochtones. Les activités proposées dans cette mini-leçon se concentrent sur la réappropriation, l’amplification et la célébration des pratiques culturelles autochtones comme la tradition orale, l’apprentissage axé sur le territoire en tant que forme de résistance et la réinvention du rôle que pourraient jouer les nouvelles technologies dans la revitalisation et le partage de la culture autochtone, tout en bousculant les idées fausses sur les peuples autochtones.

Activité 1 : La tradition orale et les nouvelles technologies

Extrait

Visionnez l’extrait complet en vous connectant à CAMPUS avec le code temporel : 04:44 à 08:34.

EN CERCLE : Si c’est possible, invitez les élèves à disposer les chaises ou les pupitres en cercle ou en « U ».

Demandez-leur de RÉFLÉCHIR à la citation « La vérité, c’est que les histoires, c’est tout ce que nous sommes » et à ce que ces mots leur évoquent.

Invitez-les à EXAMINER le rôle de la tradition orale dans la culture autochtone.

  • Quels aspects de la tradition orale sont illustrés dans le film ?
  • Comment les histoires et les faits historiques façonnent-ils notre identité et notre perception du monde ?

Note : Vous trouverez des renseignements contextuels ci-après pour vous aider à orienter les élèves dans leur apprentissage sur la tradition orale.

RECHERCHE : Les élèves trouvent des exemples de membres des peuples autochtones qui amplifient, revitalisent, retrouvent, se réapproprient, partagent et célèbrent leur culture au moyen des technologies.

Les élèves ont dix minutes (ou plus selon le temps accordé par l’enseignante ou l’enseignant) pour trouver des exemples de personnes influentes ou d’agents ou agentes de changement autochtones en consultant divers sites de médias sociaux à l’aide d’un ordinateur, d’une tablette ou d’un téléphone intelligent. (Insistez sur le fait que les élèves doivent trouver des personnes influentes ou des agents ou agentes de changement autochtones.) Invitez-les à utiliser des descripteurs de recherche comme « autochtone » combinés à des termes comme « TikTok », « artistes », « musique », « musiciens/musiciennes », « cinéastes », « athlètes », « Temple de la renommée des sports », « mode », « bijoux », « influenceurs/influenceuses », « agents/agentes de changement », « avocats/avocates », « politiciens/politiciennes », « militants/militantes », « Ordre du Canada », « Indspire », « meneurs/meneuses », « enseignants/enseignantes » ou tout autre terme qui vient à l’esprit.

PARTAGER : Les jeunes choisissent une personne influente ou un agent ou une agente de changement et partagent verbalement, dans un média social ou sur des papillons collés au mur les renseignements suivants : le nom de la personne, ce qu’elle fait et son pseudonyme dans les médias sociaux.

RÉSUMÉ

La tradition orale est une méthode pédagogique autochtone (une manière d’enseigner). C’est une façon de communiquer des connaissances, des histoires, la généalogie, les relations, des faits historiques, des chants, la langue, les valeurs et les croyances au moyen de la parole, de la gestuelle et d’images. Le film donne des exemples de personnes qui perpétuent la tradition de résistance autochtone par la pratique culturelle : Christi Belcourt, Alethea Arnaquq-Baril, Nyla Innuksuk, The Halluci Nation (autrefois connu sous le nom A Tribe Called Red), Skawennati, Jason Edward Lewis, Carman Tozer, Steven Lonsdale ou Kent Monkman. Le cyberespace et le cinéma amplifient les voix autochtones, ce qui, en retour, favorise l’accessibilité, les relations et l’éducation à l’échelle locale, nationale et internationale. Grâce à l’accès aux nouvelles technologies et à l’inclusion qu’elles favorisent, les Autochtones ne sont plus présentés de manière trompeuse à l’écran et n’en sont plus exclus, car ils sont désormais capables d’être des acteurs créatifs.

Activité 2 : L’enseignement par les histoires – pédagogie autochtone

Extraits

Extrait #2a : 1 min 27 s (le code temporel 27:46 à 29:13)
Extrait #2b : 53 s (le code temporel 1:22:50 à 1:23:43)

EN CERCLE : Si c’est possible, invitez les élèves à disposer les chaises ou les pupitres en cercle ou en « U ».

SE REMÉMORER : Dans le film, que signifie la partie de la narration qui évoque l’histoire du Coyote ?

RÉFLÉCHIR : Quelle est l’importance du Coyote dans le film et quelle leçon ce personnage tente-t-il d’enseigner ?

DISCUTER : Avec leur voisin ou voisine, les élèves discutent des deux questions précédentes.

PARTAGER : Les élèves et l’enseignante ou enseignant sont invités à partager verbalement leurs idées sur le personnage du Coyote.

Résumé

Dans le contexte des méthodes d’éducation autochtones, les histoires sont plus que de simples fictions divertissantes. Elles portent sur les faits historiques et les croyances transmises pour enseigner des leçons de vie, tout en mettant souvent l’accent sur la notion d’interdépendance. Les personnages du Coyote ou du Fripon et leurs histoires sont depuis longtemps tissés dans l’étoffe de nombreux cercles autochtones et de Premières Nations distinctes. Il existe des points communs entre ces Nations, et pourtant, chacune a ses propres histoires et ses propres enseignements en lien avec un fripon qui peut prendre une forme unique. Dans certains cercles, le Coyote est perçu comme un héros ou un enseignant qui use d’astuces et aboutit souvent à des situations qui lui enseignent, à lui ou à d’autres, des leçons de vie. Les enseignements du Coyote se situent généralement dans le passé, mais le personnage s’intègre ici au film et conduit le récit et le narrateur, ce qui en dit long sur la pertinence des modes culturels d’enseignement encore aujourd’hui.

Activité 3 : L’apprentissage axé sur la terre

Extrait

Visionnez l’extrait complet en vous connectant à CAMPUS avec le code temporel : 50:25 à 53:15.

CONTEXTUALISER

Si c’est possible, emmenez les élèves à l’extérieur, dans un endroit paisible où règne la nature (des arbres, des oiseaux) et où il y a l’espace voulu pour vous asseoir toutes et tous en cercle sur le sol. Dans le cas contraire, amenez la nature dans la classe en faisant jouer des sons forestiers apaisants, et demandez aux élèves de s’imaginer assis en cercle ensemble à l’extérieur.

PRENDRE CONSCIENCE

Demandez aux élèves de fermer les yeux et d’écouter les sons de la nature (ou ceux reproduits par les haut-parleurs). Guidez-les dans l’apaisement de l’esprit et du corps par des respirations lentes et profondes. Tandis qu’ils et elles sont calmes et paisibles, demandez-leur de RÉFLÉCHIR pendant environ une minute à l’énoncé « Nous sommes la terre, et la terre, c’est nous ».

S’INTERROGER

En quoi le fait de ralentir le rythme, de prendre conscience de la terre et de soutenir les méthodes d’apprentissage autochtones axées sur la terre favorise-t-il une identité et une société saines ?

En quoi le fait d’entretenir, de célébrer et de se réapproprier ses liens à la terre est-il une forme de résistance à l’oppression coloniale caractérisée par des tentatives de dépossession et de déracinement des peuples autochtones ?

IDÉES

Les élèves donnent leurs idées sur les questions posées. Au besoin, utilisez les notes qui figurent dans le guide de discussion pour démêler les idées qui fusent.

ACTIVITÉ COMPLÉMENTAIRE : Si vous en avez le temps, invitez les jeunes à faire l’une des activités qui suivent (ou les deux).

CRÉER

  • Les élèves créent un haïku basé sur l’énoncé « Nous sommes la terre, et la terre, c’est nous » (en utilisant la forme 5-7-5 syllabes pour les trois lignes du poème).
  • Ils et elles déclament ensuite leur haïku dans l’esprit de la tradition orale.
  • Ils et elles s’enregistrent et ajoutent des images, puis partagent le tout dans les médias sociaux avec le mot-clic #nous_sommes_la_terre_et_la_terre_cest_nous.

OU

CRÉER

  • Les élèves créent ensemble une affiche présentant le mot-clic #nous_sommes_la_terre_et_la_terre_cest_nous.
  • Ils et elles utilisent une police à lettres creuses ou une police conçue par leurs soins.
  • Ils et elles dessinent des éléments de la nature à l’arrière-plan du message et en décorent les lettres.
  • Selon leur nombre, chaque élève se concentre sur une lettre ou un mot.
  • Autre possibilité : divisez la classe en petites équipes qui réalisent chacune une affiche « Nous sommes la terre, et la terre, c’est nous ».

Résumé

Le rapport à la terre est au cœur de l’identité culturelle autochtone, et différents groupes entretiennent avec la terre des rapports qui leur sont propres. La langue, la vision du monde, les cérémonies, les chants, les danses, l’économie, la gouvernance, les structures sociales, la survie et les valeurs sont tous ensemble ancrés dans l’interdépendance entre les peuples autochtones et l’environnement. L’extrait traite du fait de renouer avec un rythme de vie qui correspond au rapport profond avec la terre (considérée comme une entité vivante), avec l’esprit, ainsi qu’avec la santé et le bien-être de la société. Les méthodes d’éducation autochtones en rapport avec la terre sont parfois désignées sous les termes « littératie écologique », « apprentissage fondé sur la terre », « apprentissage axé sur les lieux » ou « savoir écologique traditionnel », et elles font ressortir l’interdépendance de l’environnement et du rôle que nous jouons afin de protéger la terre pour les générations actuelles et futures.

PASSER À L’ACTION : « Vous avez entendu cette histoire. […] Faites-en ce que vous voulez. » — Thomas King

RÉÉCOUTER : Le poème de Thomas King Je ne suis pas l’Indien que vous imaginiez, récité en anglais par Snotty Nose Rez Kids dans le film.

Visionnez l’extrait complet en vous connectant à CAMPUS avec le code temporel : 1:23:30 à 1:28:25.

Demandez aux élèves d’EXAMINER le rôle qu’ont joué les médias dans la propagation d’idées fausses et le rôle que les nouvelles technologies médiatiques combinées à la sensibilisation peuvent remplir pour contribuer à revitaliser, célébrer et réinventer les cultures autochtones et leurs relations entre elles.

Les élèves créent une campagne pour REVITALISER les cultures autochtones afin de CONTREDIRE la croyance selon laquelle l’existence des peuples autochtones est dérangeante pour la société d’aujourd’hui comme pour celle de demain.

RÉINVENTER

  • Les jeunes se servent de « la personne influente ou de l’agente ou agent de changement » qu’ils et elles ont choisi dans la première activité, ou d’un autre modèle autochtone, comme source d’inspiration.

Les élèves CRÉENT ensuite une version réinventée du poème Je ne suis pas l’Indien que vous imaginiez. Ils et elles remplacent le titre par la phrase « [Nom de la personne choisie] est la personne autochtone que vous devriez imaginer ».

  • Choisissez des phrases visant à combattre le racisme envers les Autochtones et des termes qui revitalisent et décrivent des caractéristiques et des pratiques culturelles positives.

Par exemple :

[Nom de la personne choisie] est la personne autochtone que vous devriez imaginer.

[Nom de la personne choisie] est beau/belle et fort/forte. Il/Elle est la terre.

[Nom de la personne choisie] sait que les fleurs se tournent vers le soleil matinal.

[Nom de la personne choisie] connaît les étoiles et a la douceur d’une brise estivale.

[Nom de la personne choisie] est la personne autochtone que vous devriez imaginer.

CAMPAGNE D’ACTION

  • Les élèves organisent une campagne de mobilisation qui appuie et encourage les peuples autochtones tout en s’élevant contre le racisme et la haine dont les Autochtones continuent de faire l’objet.
  • Ils et elles diffusent les poèmes réinventés dans les médias sociaux, ou dans les couloirs et sur les murs de l’école et dans la communauté locale.

Renseignements contextuels

Terminologie

Le terme « Autochtone » est utilisé tout au long du présent document. Il remplace le mot « Indien » et est le terme le plus actuel qui inclut les Premières Nations, les Inuit et les Métis. Le mot « Indien » est dépassé, et beaucoup le jugent offensant. Il a été communément utilisé pour indifférencier les peuples autochtones depuis les premiers contacts avec les Européens, et il est encore usité dans des documents juridiques en rapport avec la Loi sur les Indiens. On l’emploie dans le présent document et le film, et il est intentionnellement inclus dans le titre du film et du livre. Sur toute l’étendue de ce qui est maintenant le Canada, les peuples autochtones ont depuis toujours, dans leur système de parenté et leur langue, des termes qui les définissent comme groupe distinct, par exemple : Kanien’kehà:ka, « peuple du silex » ; Itsa Ĩyãħé, « peuple de la montagne » ; Anishinaabe, « l’esprit qui est descendu d’en haut[1] » ; Mi’kmaq, « les gens ».

En outre, nombre de personnes et de familles autochtones ont été dépouillées de leur nom d’origine, ce qui les a dissociées encore davantage de leur sentiment d’appartenance à leur culture. Les dispositions comme les pensionnats pour Autochtones, le projet Nom de famille et le numéro d’Esquimau visaient à supprimer les noms et les liens de parenté donnés à la naissance et les croyances spirituelles qui se transmettent de génération en génération. Les noms autochtones sont riches de faits historiques, d’histoires, d’ascendance et de forces qui contribuent à affermir l’identité. Comme c’est le cas pour d’autres cultures, de nombreux Autochtones continuent d’attribuer des noms traditionnels et certains se réapproprient leur identité en changeant de nom officiel ou en donnant des noms traditionnels à leurs enfants.

Pédagogie autochtone

La pédagogie autochtone désigne la méthode et la pratique consistant à enseigner et à transférer des connaissances selon des approches traditionnelles qui varient d’un groupe à l’autre, mais comportent aussi nombre de points communs fondamentaux. Les méthodes pédagogiques autochtones comprennent notamment l’holisme, l’interdépendance, la réciprocité, l’apprentissage axé sur les lieux ou fondé sur la terre, la littératie écologique, l’apprentissage intergénérationnel (c.-à-d. transmis de l’aîné ou aînée à l’enfant et de l’enfant à l’aîné ou aînée), les cérémonies, la tradition orale, l’apprentissage expérientiel, l’apprentissage basé sur la confiance et la transmission d’une vision du monde intégrée à la langue, au système matriarcal et au savoir collectif.

Ces méthodes d’enseignement autochtones ont été complètement sabotées, malgré le fait que les colons avaient besoin des connaissances que les peuples autochtones avaient les uns des autres et de la terre. Il en allait de la survie des colons et de leurs besoins d’alliances lorsqu’ils s’établissaient au pays. Les méthodes pédagogiques traditionnelles ayant été jugées inférieures, les tactiques de colonisation, dont la Loi sur les Indiens et les pensionnats, ont privé des générations d’Autochtones de leurs méthodes de transfert des connaissances, des méthodes favorisant le bien-être de l’enfant, de la communauté, de la société et de la terre. Les méthodes d’enseignement traditionnelles autochtones sont essentielles à la réappropriation de la culture et méritent qu’on leur rende hommage.

Tradition orale 

La tradition orale comprend l’enseignement par des histoires, des chants, des danses, des arts, des cérémonies et des représentations publiques. Elle a été volontairement muselée, et les tactiques de colonisation ont visé à la réprimer, puisqu’il était interdit aux peuples autochtones de parler leur langue et de participer à des cérémonies. L’objectif était de démanteler les systèmes de parenté. Les langues autochtones, la terre et la vision du monde sont interreliées. La tradition orale correspond aux valeurs individuelles ancrées dans la confiance, l’honneur et le fait de dire la vérité. Lorsque les Autochtones pratiquent, partagent et célèbrent leur langue, leurs histoires, leurs méthodes d’éducation des enfants, leurs enseignements, leurs danses, leurs chants et d’autres méthodes pédagogiques, ils résistent aux conséquences durables et aux méthodes actuelles de la colonisation qui sont intégrées de manière systémique à la plupart des aspects sociaux, économiques et politiques dominants. La réappropriation et la célébration de la culture constituent une forme de résistance.

Technologies

Le cyberespace, le cinéma et de nouvelles technologies de communication plus accessibles aident à amplifier et à réverbérer des voix qui étaient auparavant déformées et peu entendues au grand écran, à la télévision et, maintenant, sur divers appareils mobiles. Grâce au cyberespace et au cinéma, on crée des liens et on ouvre des portes favorisant une meilleure compréhension, le partage de vérités et l’élargissement de la portée des communications et des relations. On peut resserrer les liens qu’on entretient les uns avec les autres et avec la nature ou les évoquer dans le souci de la vérité, en racontant des histoires et en partageant des expériences que suscitent la création et le contenu d’un film. Les outils médiatiques favorisent la pratique et le partage de la riche tradition orale par le son et l’image.

Histoires

Les personnages du Coyote ou du Fripon et leurs histoires sont depuis longtemps tissés dans l’étoffe de nombreux cercles autochtones en tant que forme d’enseignement et de divertissement. Il existe des points communs entre les Nations, et pourtant, chacune a ses propres histoires et ses propres enseignements en lien avec un fripon qui peut prendre une forme unique. Dans certains cercles, le Coyote est perçu comme un héros ou un enseignant qui use d’astuces et aboutit souvent à des situations qui lui enseignent, à lui ou à d’autres, des leçons de vie. Les histoires du Coyote dans la tradition orale sont des exemples de méthodes utilisées pour transférer des connaissances et des leçons de vie. Ce ne sont pas tous les groupes qui ont recours au Coyote pour incarner le personnage principal du fripon. Ainsi, dans la culture des Pieds-Noirs, c’est le personnage de Napi qui enseigne de nombreuses leçons. D’un groupe à l’autre diffèrent les personnages, les emblèmes, les animaux ou les archétypes ancrés dans les croyances, les faits historiques, les histoires, et les modes de transfert des connaissances et des leçons de vie. Il importe de communiquer avec des communautés autochtones, des aînées et aînés et des gardiennes et gardiens du savoir locaux en respectant leurs propres protocoles distincts afin de savoir de première main et de bien comprendre qui a le droit de raconter certaines histoires et dans quelles circonstances.

Apprentissage axé sur la terre

La réciprocité, le respect, l’équilibre et l’interdépendance sur lesquels repose le bien-être holistique global (spirituel, mental, émotionnel, physique et culturel) sont au cœur de l’apprentissage axé sur la terre. Dans les cultures autochtones, le rapport à la terre est essentiel comme source d’identité. Les différents groupes ont des rapports à la terre qui leur sont propres. La langue, la vision du monde, les cérémonies, les chants, les danses, la survie et les valeurs sont tous ancrés dans l’interdépendance entre les peuples autochtones et l’environnement.

Les faits historiques et les enseignements de la nature remontent à plus de 500 ans. Les Nations ont coexisté, survécu, prospéré, et elles ont utilisé la nature bien avant les traités établis par la Couronne et l’instauration du régime colonial. Les politiques de colonisation et d’assimilation, de même que les tentatives de génocide, ont perturbé, voire rompu les liens avec la nature. Cette rupture forcée a contribué à compromettre le bien-être holistique individuel, collectif et social. Parmi les méthodes utilisées pour ce faire, mentionnons la réinstallation forcée des populations locales, le confinement forcé dans des réserves, l’acquisition frauduleuse de terres, les certificats de Métis frauduleux, l’écocide, le racisme environnemental, l’interdiction de transmettre la langue aux enfants et la défense de récolter des plantes médicinales et des aliments traditionnels. En bannissant et en diabolisant les cérémonies qui célèbrent la nature et lui rendent hommage, le colonisateur a trouvé un autre moyen de couper court aux modes de vie traditionnels des peuples autochtones, qui reposent sur la nature.

Malgré de telles méthodes de dépossession et de déracinement, nombre d’Autochtones perpétuent leurs traditions axées sur la terre en continuant de transmettre leurs connaissances de génération en génération. Le ramatriement et la réappropriation en lien avec la terre sont des composantes essentielles de l’identité culturelle et constituent une forme de résistance.

Racisme envers les Autochtones

Le racisme envers les Autochtones demeure omniprésent dans l’esprit, la vie et les gestes de beaucoup au sein de la société canadienne. Il prend racine dans les politiques et les pratiques qui ont façonné la société. Il perdure pour justifier l’acquisition de terres, les mauvais traitements, la violence et la déshumanisation. Ce type de racisme a causé des traumatismes multigénérationnels qui se répercutent directement sur la santé et le bien-être individuels, familiaux et communautaires. Il est la principale cause des répercussions sociales négatives qui se poursuivent, dont la pauvreté, les disparités socioéconomiques, l’automutilation, la toxicomanie, les incarcérations, la faible estime de soi, la violence latérale, les femmes assassinées ou disparues, les violences psychologiques, physiques et spirituelles ainsi que l’éclatement des familles. Et nombre de personnes utilisent encore ces conséquences comme prétexte pour entretenir les stéréotypes négatifs et les convictions racistes à l’égard des peuples autochtones. Mais les Autochtones sont également nombreux à s’épanouir. Il s’agit là d’une réalité encourageante, à laquelle les nouvelles technologies peuvent contribuer en diffusant ce message. Malgré la douleur, la souffrance et la perte éprouvées et encore ressenties par nombre d’entre eux, les Autochtones continuent de survivre et de se développer tout en résistant aux effets durables de la colonisation.

Personne engagée

La personne engagée prend la parole, agit et intervient pour aider les gens et les groupes humiliés, attaqués ou intimidés à remonter la pente et pour les soutenir.

[1] cbc.ca/originalvoices/language/anishinaabemowin

La présente mini-leçon a été rédigée en collaboration avec Crystal Clark, consultante de projet.

Crystal Clark est une Métisse crie et dénée. Mère, enseignante, conseillère en pédagogie autochtone et artiste, elle se voue à soutenir les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada. Elle a étudié les nouveaux médias à la Vancouver Film School et détient un baccalauréat en éducation, un diplôme en beaux-arts, une maîtrise en technologie de l’éducation, ainsi qu’un diplôme en création littéraire et en arts visuels autochtones de l’En’owkin Centre. Elle a une longue expérience de l’enseignement dans les communautés des Premières Nations, du développement de ressources, de la recherche, de l’aide à l’éducation aux Autochtones pour le personnel enseignant albertain et de l’enseignement de la technologie de l’éducation pour les futurs enseignants et enseignantes.

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