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Enseignement supérieur | Hollywood et les Indiens

Enseignement supérieur | Hollywood et les Indiens

Enseignement supérieur | Hollywood et les Indiens

Le documentaire Hollywood et les Indiens m’a semblé être un véritable cadeau dès le départ. Je l’ai vu pour la première fois lorsque je travaillais à la programmation du Festival international du film de Toronto. Dès que nous l’avons visionné, mes collègues programmateurs et moi avons su qu’il avait sa place dans la programmation de 2009.

Le film présente l’évolution de l’abondante et très complexe représentation des peuples autochtones au petit et au grand écran. Partant de la forme narrative d’un voyage en voiture pour tisser la trame du film, le coréalisateur Neil Diamond interroge un large éventail d’artistes et de militants et militantes, dont Wes Studi, Adam Beach, Clint Eastwood et Sacheen Littlefeather, la femme qui a refusé au nom de Marlon Brando l’Oscar décerné à l’acteur en 1972 (pour protester contre le traitement réservé aux peuples autochtones par l’Amérique en général, et par Hollywood en particulier).

Hollywood et les indiens, Neil Diamond, Catherine Bainbridge et Jeremiah Hayes, offert par l’Office national du film du Canada

Comme enseignant, j’estime que ce film présente une valeur inestimable. Neil Diamond montre clairement que les déformations aberrantes à l’écran de la vie des Autochtones n’étaient pas anodines et qu’elles ont eu de graves conséquences, y compris sur le réalisateur, comme il l’a indiqué lors de la sortie du film. Lorsque, à 17 ans, Neil Diamond quitte la réserve où il a grandi pour Ottawa, il est bombardé de questions par les Blancs : Est-ce que vous vivez dans des tipis ? Montez-vous à cheval ? Leurs comportements et leurs préjugés reflétaient l’effet cumulé de milliers de représentations des peuples autochtones.

De La naissance d’une nation (1915) au Triomphe de la volonté (1935), l’histoire du cinéma regorge d’exemples de films dont les images ont eu une influence négative désastreuse, et qui ont contribué à opprimer des groupes marginalisés et à soutenir des dictatures fascistes. Le western pose plusieurs problèmes : il a été l’un des genres les plus influents et les plus populaires pendant des décennies et ne peut donc être laissé de côté, mais il a aussi perpétué d’innombrables stéréotypes visant les Autochtones, de l’image du guerrier cruel à celle du noble sauvage. Il est absolument impossible d’enseigner le cinéma américain du début et du milieu du XXe siècle sans parler des westerns, en particulier des films de John Ford.

Hollywood et les Indiens constitue un excellent complément à la projection de westerns suscitant la controverse. Le film met en évidence les torts causés par les trop nombreuses images déformées, tout en soulignant à quel point l’idéologie de la « destinée manifeste » était (et demeure) tordue. Lorsque j’ai projeté ce film après un western des années 1940 ou 1950, les étudiants et étudiantes ont accueilli Hollywood et les Indiens avec enthousiasme et ont préféré en discuter plutôt que de se pencher sur les westerns plus anciens.

Le documentaire corrige également avec brio une idée fausse sur l’histoire d’Hollywood : les Autochtones travaillaient en fait déjà à Hollywood à l’époque du cinéma muet, mais ils en ont été chassés à l’arrivée du cinéma parlant. Neil Diamond relate également la longue et étrange histoire des acteurs blancs grimés pour jouer le rôle de personnages autochtones (Peaux-Rouges).

Plutôt que de se limiter à montrer le mauvais côté des choses, Neil Diamond et le coréalisateur-monteur Jeremiah Hayes présentent des exemples plus récents de cinéastes autochtones qui ont réussi à raconter leur propre histoire à travers leur propre lentille. Hollywood et les Indiens comporte donc un arc narratif convaincant, qui, selon Neil Diamond, a été soigneusement élaboré dans la salle de montage. « Nous avions tellement de contenu à décortiquer », m’a-t-il confié en 2009. Le public est invité à suivre l’évolution de la représentation des Autochtones, depuis la reproduction de stéréotypes déformant la réalité à l’autoreprésentation, au fil de divers entretiens avec des cinéastes autochtones et d’extraits de films récents comme Nous étions guerriers (1994), La légende des baleines (2002), Le secret des cendres (1998) et Atanarjuat (2001).

Si Hollywood et les Indiens montre les effets de milliers de représentations stéréotypées, il souligne également l’importance du cinéma autochtone pour rétablir la vérité. Mieux encore, le film est formidablement instructif tout en restant divertissant et très convaincant : il s’intègre parfaitement à un cours d’histoire du cinéma ou du documentaire. De plus, le fait que Neil Diamond soit toujours prêt à se rendre dans les salles de classe pour discuter de la réalisation du film et de l’accueil qui lui est fait ne nuit certainement pas.

D’une interview à l’autre pendant la réalisation du film, Neil Diamond s’est vu répéter la même phrase : « Tout le monde disait que c’était un excellent sujet de film et était étonné que personne ne l’ait exploité avant. »

Matthew Hays enseigne les études cinématographiques au Collège Marianopolis et à l’Université Concordia.

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