Mini-leçon — Advienne que pourra
Mini-leçon — Advienne que pourra
Matières scolaires :
- Diversité/pluralisme — Diversité au sein des communautés
- Histoire et citoyenneté — Enjeux de société actuels
- Études sociales — Politiques et programmes sociaux
- Études sociales — Histoire sociale
Âge recommandé : De 15 à 18 ans
Advienne que pourra, Julia Kwan, offert par l’Office national du film du Canada
Mots-clés/sujets : Embourgeoisement, études urbaines, développement, logement, renouveau, quartier chinois, préservation du patrimoine, revitalisation
Avertissement : Brève nudité
Question directrice :
L’embourgeoisement détruira-t-il le patrimoine et le caractère exceptionnel de certains quartiers ou constitue-t-il l’unique moyen de renouvellement urbain ?
Synopsis pédagogique :
Historiquement, le quartier chinois de Vancouver a servi de porte d’entrée aux migrants chinois, lesquels constituaient une source de main-d’œuvre bon marché pour les entreprises appartenant à des personnes blanches. À une époque marquée par le racisme anti-asiatique, les travailleurs migrants chinois pouvaient compter sur le réseau du quartier chinois, qui les aidait à obtenir un logement, du soutien financier et des services d’intégration. Aujourd’hui, les commerces de longue date peinent à survivre et de nouvelles boutiques viennent désorganiser le secteur. L’embourgeoisement à des fins commerciales réduit le quartier chinois de la ville à une simple façade de son riche patrimoine.
Activité 1 : Un équilibre fragile
Extrait #1 (4 min 36 s)
Dans quelle mesure est-il important que les administrations municipales mettent en œuvre des mesures de préservation du patrimoine dans le cadre du développement urbain et commercial ?
- Très important
- Important
- Moyennement important
- Légèrement important
- Pas important
Justifiez votre réponse. Remarque : il est possible d’effectuer cette activité en utilisant Jamboard pour voir ce qu’ont répondu les élèves.
Résumé : Un quartier défavorisé ne devient attrayant que lorsqu’il fait peau neuve. Angelo est propriétaire d’une boutique d’alimentation italienne qui n’accepte que l’argent comptant et qui propose des produits gastronomiques que l’on trouve normalement dans les épiceries fines. Pourtant, son commerce est le plus souvent vide et il fonctionne à peine. La propriétaire du salon de thé perpétue la tradition familiale de vente de thé, mais les affaires tournent au ralenti malgré le caractère pittoresque de la boutique et l’authenticité des produits. Kie’s Laundry, la nouvelle galerie qui a ouvert ses portes non loin de là, rend hommage aux anciens occupants, mais sa présence est un signe évident d’embourgeoisement. La rénovation urbaine donne-t-elle aux quartiers défavorisés une chance de survivre et de prospérer ? Les nouvelles entreprises portent-elles atteinte à l’authenticité des anciens quartiers ?
Activité 2 : Nouvelles et anciennes énergies dans le quartier
Extrait #2 (8 min 47 s)
Donnez des raisons pour lesquelles les intentions de Bob Rennie (le propriétaire de la galerie d’art) pourraient être qualifiées d’honorables. Que pensez-vous de son commentaire selon lequel il est un « intrus poli » ? Justifiez vos réponses.
Résumé : Le bâtiment a une centaine d’années, presque autant que le quartier chinois de Vancouver, et les résidents de cet immeuble sont tous descendants du même village ancestral. Leurs ancêtres ont mis en commun leurs propres ressources pour acheter l’immeuble afin que la communauté puisse rester soudée. Les fonds manquent pour investir dans les réparations ou les rénovations et des décisions difficiles doivent être prises pour que les résidents aient la chance de rester. Compte tenu de la précarité résidentielle et de la pénurie de logements abordables à Vancouver, l’offre de Bob Rennie est acceptée.
Activité 3 : Advienne que pourra
Extrait #3 (4 min 9 s)
Les choix visuels de la réalisatrice Julia Kwan dans le film montrent les tensions qui existent entre les intérêts divergents dans la revitalisation des quartiers. Dans cet extrait, comparez la scène où Ken Lum recouvre de peinture les messages inscrits sur les murs de sa galerie avec celle où l’on voit Bob Rennie acheter un caractère d’imprimerie à l’imprimerie chinoise.
Qu’est-ce que ces deux scènes révèlent sur les personnes qui déterminent l’avenir des quartiers en voie d’embourgeoisement ?
Résumé : Dans la plupart des rues principales, les gens se trouvent devant d’énormes difficultés financières causées par l’augmentation des taxes foncières, la hausse des loyers, les sites de commerce en ligne et la concurrence des grands magasins. L’avenir est incertain pour les entrepreneurs, d’autant plus que la nostalgie ne suffit pas à revivifier les vieux quartiers. Partout en Amérique du Nord, les quartiers chinois connaissent un déclin, car ce sont les intérêts commerciaux qui en déterminent l’avenir. La revitalisation des zones économiquement défavorisées se fait souvent au détriment de la préservation du patrimoine et entraîne le déplacement des gens qui rendent ces endroits si particuliers.
Passer à l’action
Première activité : Examinez d’anciennes photographies de votre propre quartier, de votre ville natale ou d’un quartier historique près de chez vous. Créez une exposition de photos qui permet de comparer l’allure d’un secteur précis entre hier et aujourd’hui.
Deuxième activité : Faites des recherches sur les mesures qui ont été prises pour préserver le quartier chinois historique de Vancouver. Qu’est-il advenu de ce mouvement depuis le tournage de ce documentaire ? Recensez certaines des questions les plus controversées. Cherchez à savoir si des gains ont été réalisés en matière de protection du patrimoine.
Troisième activité : L’embourgeoisement met également en péril le patrimoine d’autres quartiers historiques. D’autres communautés ont été confrontées à ces changements, par exemple Brick Lane (Londres, Royaume-Uni), The Foundry (quartier de Corktown, Toronto) ou les hutongs (Pékin). Rédigez un article d’opinion en vous demandant s’il est possible de procéder à la rénovation urbaine sans détruire les repères historiques. Que peut-on faire pour protéger le patrimoine et l’héritage des quartiers historiques ?
Jse-Che Lam est une enseignante au secondaire qui vit à Toronto. Elle a enseigné l’anglais, l’histoire, la science politique, l’éducation civique et divers cours de sciences sociales. Elle s’intéresse notamment aux récits sur l’immigration, aux enjeux urbains et à tous les sujets qui se rapportent au cinéma, à la littérature et aux politiques produits au Canada.
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