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Agence – Redéfinir l’expérience cinématographique ‎

Agence – Redéfinir l’expérience cinématographique ‎

Agence – Redéfinir l’expérience cinématographique ‎

Le cinéma en a fait du chemin depuis l’invention du kinétoscope. Cet imposant appareil permettait de présenter en boucle, à une seule personne à la fois, un film muet souvent d’à peine 30 secondes. Aujourd’hui, quelque 130 ans plus tard, on sourit en se disant que cette machine était bien loin de tenir dans la poche.

Imaginez-vous en train d’expliquer aux pionniers du cinéma que nous possédons maintenant des appareils portables qui diffusent en continu (« Diffuser en continu ? Qu’est-ce que c’est que ça ? », les entendez-vous presque demander) et en haute définition des images couleur mobiles accompagnées d’une myriade de sons dynamiques, tout cela apparemment venu de nulle part ! Et plus encore que les progrès techniques, il faudrait leur expliquer que ces images mobiles ont désormais la capacité de changer notre vision des choses et de nous éveiller à des réalités dont nous ignorions même l’existence, car elles illustrent des récits profonds et réalisés avec soin.

Et voilà qu’en 2021, l’Office national du film du Canada (ONF) nous offre Agence, une création conjointe de l’ONF et de Transitional Forms qui lance une toute nouvelle façon d’aborder le film en faisant appel à l’intelligence artificielle (IA) pour raconter l’histoire. Au même titre que le kinétoscope a tracé la voie au cinéma, Agence ne pourrait-il pas donner le ton en permettant d’imaginer les possibilités d’un genre naissant qu’on appelle le film dynamique ?

David Oppenheim, producteur d’œuvres interactives à l’ONF, affirme :

« L’ONF produit des films depuis plus de 80 ans et crée des récits interactifs depuis les 15 dernières années. à titre de producteur public, il a toujours fait des expériences technologiques au profit des histoires, cela fait partie de son ADN. Il me semble donc tout à fait naturel que nous explorions à présent le rôle de l’intelligence artificielle dans le récit. »

Planter le décor : qu’est-ce qu’un film dynamique ?

Pour mieux faire comprendre le concept de film dynamique, nous nous sommes tournés vers les créateurs d’Agence, lesquels nous expliquent ce qui le distingue de nos expériences cinématographiques habituelles :

« Court film dynamique qui allie le récit cinématographique et l’intelligence artificielle à l’interactivité avec l’utilisateur, Agence n’est jamais le même. Dans cet univers simulé, vous avez le pouvoir d’observer ou d’intervenir dans l’existence de ces mini-créatures issues de l’IA qu’on appelle “les agents”, lesquels réagissent les uns à l’égard des autres et devant leur univers en émergence. Lorsque vous aurez fait la connaissance de ces petites créatures, leur histoire se trouvera transformée à jamais. »

Agence est une expérience cinématographique dynamique qui sollicite la participation active du spectateur et lui donne le pouvoir de manipuler le dénouement du film. Le spectateur tient le rôle d’un agent et devient l’un des protagonistes de l’histoire. Il ne dispose cependant pas d’un contrôle absolu, mais doit obéir à un ensemble de paramètres qui limite la portée et la nature du contrôle qu’il peut exercer dans le film.

Au départ, Agence donne plutôt l’impression d’un jeu vidéo. Mais le film dynamique prend tout son sens lorsqu’on l’aborde comme une histoire qui repose sur une association entre le cinéaste, le spectateur et l’agent. Le spectateur doit reconnaître qu’il tient à la fois le rôle d’observateur et celui d’acteur dans cette association. Effectuer des changements dans l’univers virtuel de l’histoire participe tout autant de l’expérience que d’observer ce qui se produit à la suite de ces changements.

Toutefois, pour faire en sorte que le rôle du spectateur ait une incidence sur le dénouement du film, il faut que les agents soient en mesure de réagir en temps réel aux changements qui se produisent dans leur environnement. L’IA constitue le pilier de l’expérience Agence en ce qu’elle fournit les conditions nécessaires pour permettre aux agents de réagir aux changements de leur univers virtuel. Alors que les créateurs réunissent les conditions propices à cette interaction entre le spectateur et l’IA, Agence place le spectateur devant un dilemme éthique singulier qui lui renvoie chaque fois la question : Choisirez-vous d’intervenir ?

Une association dynamique liée au récit

L’association liée au récit repose d’abord sur le cinéaste (ou « réalisateur »), puisque celui-ci construit l’univers virtuel d’Agence. Le réalisateur détermine les paramètres ou les règles qui constituent la base, à la fois de l’existence de l’univers virtuel des agents et des diverses façons dont ceux-ci peuvent interagir à l’intérieur de cet univers.

L’univers virtuel d’Agence est bâti sur une sphère tournante qui crée un environnement défavorable à la survie. Les agents risquent constamment de basculer dans le vide s’ils ne parviennent pas à trouver le fragile équilibre nécessaire à leur coexistence. Pour compléter cette petite communauté, le réalisateur attribue aussi au spectateur un rôle d’agent dans l’histoire : le spectateur se voit ainsi offrir un certain nombre d’actions possibles qui orientent la façon dont il manipule le récit.

L’aspect clé du rôle du spectateur dans le film est la capacité qui lui est donnée de choisir la portée de ses interventions dans la vie des agents : libre à lui d’adopter une attitude passive en n’intervenant pas et en se contentant de regarder le film ou, au contraire, de jouer un rôle actif et de changer radicalement le dénouement. La possibilité la plus stimulante qui s’offre à lui pour modifier l’orientation de l’histoire se trouve dissimulée dans le menu du film. Le spectateur peut déterminer lesquels, parmi les agents, auront la capacité d’apprendre et de s’adapter durant toute la simulation, et il a la possibilité de les doter d’un cerveau autonome. Cette innovation apparemment mineure peut produire des effets importants sur l’histoire et entraîner un dénouement différent à chaque visionnage. Regardez la vidéo présentant la genèse du projet afin de mieux saisir comment les agents en sont venus à penser d’eux-mêmes.

L’avenir de l’interactivité au cinéma

Depuis la création du kinétoscope, le cinéma constituait une expérience essentiellement passive : le spectateur y était le destinataire, le cinéaste, le destinateur et les personnages, les intermédiaires porteurs de cette création artistique. Les films dynamiques qui, comme Agence, ont recours à des personnages dotés d’une IA, redéfinissent ces rôles et ouvrent ainsi la voie à des rapports différents entre le spectateur et les agents. Puisque les auditoires aussi bien que les technologies de l’IA évoluent sans cesse, la trame du film ne sera jamais deux fois tout à fait la même.

Pietro Gagliano, créateur d’Agence, souligne à ce propos :

« [Cette partie du projet] nous semble marquer un tournant dans l’IA du divertissement. Comme l’a fait la technologie plus ancienne, l’IA appliquée aux jeux passe le flambeau à ces nouvelles créatures qui, bien qu’elles soient en ce moment très simples, peuvent apprendre et évoluer à l’infini. […] nos films doivent avoir un format ou atteindre une étape qui permet cette transition. »

Allez expliquer ça aux pionniers du cinéma !

Si vous souhaitez utiliser Agence avec vos élèves, nous avons conçu des ressources complémentaires pour vous aider à intégrer l’expérience en classe : la mini-leçon ainsi que le Guide d’utilisation d’Agence, qui soutiennent la démarche de l’enseignant ou de l’enseignante et lui permettent d’optimiser l’expérience.

Passionné d’art et de design, Jon Lewis s’intéresse de près au rôle de la technologie comme moyen de multiplier les occasions d’expression offertes aux élèves. Il travaille depuis 15 ans dans le domaine de l’enseignement en Ontario et est actuellement coordonnateur des programmes, de la maternelle à la 12e année. Jon appuie le recours aux plateformes numériques dans un contexte pédagogique. Il habite Barrie et, en sa qualité de cofondateur d’un espace communautaire consacré aux arts et à l’éducation, il s’emploie activement à promouvoir les activités artistiques à l’échelle locale.

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