« Cannes… c’est Cannes. C’est un autre monde! » – Patrick Bouchard
À la 50e Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes, le cinquième court métrage de Patrick Bouchard, Le sujet, était le seul film québécois au programme. Qui plus est, il s’agissait de l’un des rares films d’animation parmi une sélection dominée par des fictions et des documentaires.
À son retour, nous avons pris quelques minutes pour recueillir les impressions du cinéaste sur sa première expérience sur la Croisette… avant qu’il reparte en Europe pour présenter à nouveau son court en France, cette fois au Festival international du film d’animation d’Annecy.
Patrick Bouchard n’en est pas à ses débuts : le créateur originaire de Chicoutimi travaille depuis une vingtaine d’années dans le domaine du cinéma, et ses films lui ont déjà valu trois prix Jutra. Les ramoneurs cérébraux et Bydlo, entre autres, ont obtenu une belle visibilité dans les festivals internationaux. Mais 2018 a apporté une grande surprise : sa première sélection à Cannes, un honneur auquel il ne s’attendait pas du tout.
Accompagné d’une délégation de l’ONF comprenant sa productrice, Julie Roy, Patrick a donc découvert un événement assez différent de ceux auxquels il était habitué. « Je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre. J’ai déjà fait plusieurs festivals, mais Cannes… c’est Cannes. C’est un autre monde! » dit-il en riant.
Le réalisateur raconte avoir entre autres été épaté par le Théâtre Croisette, où son film était projeté.
« C’était extraordinaire d’être assis dans une salle avec autant d’histoire, où tellement de grands cinéastes sont passés. J’ai trouvé ça extrêmement émouvant! Même la veille de la projection, à minuit, quand on faisait les tests de son, c’était vraiment spécial d’être dans ce lieu magnifique complètement vide! »
Une Quinzaine pas « légère »
L’artiste est heureux que son film ait été aussi bien accueilli par les spectateurs cannois, en ouverture d’une présentation de dix courts métrages (dont deux animations). La projection était suivie d’une séance de questions-réponses très fertile qui lui a permis de saisir l’intérêt et les diverses réactions du public.
« La sélection de la Quinzaine n’était pas exactement “légère”, au sens où les films choisis sont assez denses et pointus, souvent avec une portée sociale… Il n’y avait pas vraiment de comédies, qui suscitent habituellement des réactions spontanées lors des projections! Comme Le sujet est un film très viscéral et pas nécessairement facile, c’est toujours intéressant de voir comment les gens réagissent. J’ai été agréablement surpris! »
Dans son périple de la Quinzaine « à 100 miles à l’heure », Patrick a multiplié les entrevues avec les médias et les rencontres avec d’autres réalisateurs… En trouvant tout de même le temps d’assister à la projection du long métrage Miraï, ma petite sœur du cinéaste japonais Mamoru Hosoda, l’un des rares autres films d’animation programmés. « C’est certain que dans les festivals plus généralistes où les animations sont peu nombreuses, les nôtres font souvent figure d’OVNI! »
Le 11 juin, Patrick s’envolera à Annecy, cette fois en terrain connu, pour présenter Le sujet en compétition officielle. Il y participera aussi à une table ronde sur l’animation et la musique de film.
Pour en savoir plus sur Le sujet et sa démarche de création bien particulière :