Arthur Lamothe : une fièvre qui ne s’éteint pas
Il arrive souvent que nos serveurs et statisticiens notent un engouement imprévu (mais o combien justifié) pour le premier court métrage documentaire d’Arthur Lamotte, Bûcherons de la Manouane, lequel suit 165 bucherons isolés dans les forêts enneigées du Haut-Saint-Maurice.
Bûcherons de la Manouane , Arthur Lamothe, offert par l’Office national du film du Canada
À l’ONF, nous avons tenté de comprendre ce « succès-souvenir-surprise », puisque nous n’avions pas contribué directement à son essor : pas de publication sur Facebook ou Twitter, pas de promotion particulière. Que pouvait-il en être? On a commencé à fouiller, et rapidement, on s’est rendu compte de ce qui comptait dans la vie; à savoir, quand t’as des gens qui arrivent chez toi sourire aux lèvres pour faire la fête, c’est peut-être préférable de trouver des chaises et de servir des verres, plutôt que d’appeler toute ta liste de connaissances pour savoir comment les gens ont eu vent d’un tel rassemblement festif en ta demeure.
Le « fan club » d’Arthur Lamothe
C’est possible que ce soit à cause du décès du cinéaste légendaire Arthur Lamothe, éteint en 2013, entouré de ses proches, après une carrière prolifique en cinéma documentaire, intimement liée aux causes autochtones. Ça pourrait expliquer certaines vagues, mais après trois ans, on n’appelle plus ça des vagues, c’est plutôt un courant.
Les historiens et le cinéma direct
C’est peut-être aussi nos mordus d’Histoire, travaillant dans l’ombre à faire découvrir ce documentaire classique, qui s’inscrit dans le cinéma direct, alors que Lamothe, ayant collaboré avec des grands comme Gilles Carle, vient façonner le cinéma Québécois. Avec Bûcherons de la Manouane, certes, mais aussi avec La conquête de l’Amérique et De Montréal à Manicouagan, pour ne nommer que ceux-ci.
Les militants
Ils sont nombreux à l’ONF à s’inscrire dans la lutte documentée, et dans le documentaire de lutte, intimement liée avec le territoire, les ressources, les travailleurs, les Premières nations et l’environnement. Richard Desjardins nous a donné Trou Story, Le peuple invisible, et L’erreur boréale. En plus du classique Kanehsatake : 270 ans de résistance, la cinéaste Alanis Obomsawin, récipiendaire du prix Albert-Tessier 2016 pour l’ensemble de son œuvre, poursuit son travail essentiel avec Le peuple de la rivière Kattawapiskak et plus récemment We Can’t Make the Same Mistake Twice, présenté aux RIDM.
Les poètes
Ce qu’on a appris, avec la vigile continue devant l’appartement de Leonard Cohen à Montréal, c’est que les poètes ne meurent pas. Et que leurs mots traversent les époques et les algorithmes, éveillant les esprits et les consciences avec le timbre singulier de leurs voix. Aujourd’hui, donc, on vous dit qu’on ne sait pas nécessairement comment ça se fait que tant de gens embarquent spontanément dans l’aventure Lamothe. Mais tant qu’à y être, on vous tend la main pour que vous puissiez faire partie de l’aventure également. Son parcours cinématographique est riche. Et il commence par cette centaine de bucherons prêts à tout pour mettre du pain sur la table.
C’était une autre époque. Et elle refuse obstinément de s’éteindre. Tant mieux.
J’ai vu les Bûcherons de la Manouane à Ville Dégelis au Témiscouata en compagnie de forestiers dont plusieurs avaient travaillé dans les camps éloignés. J’arrivais de Montréal et j’allais être animateur d’une association de forestiers. J’ai eu droit à une projection commentée en direct. C’était il y a 40 ans. Un moment inoubliable.
J’ai travailler comme bucheron
Sa ma rappeler des souvenirs car j’ai travailler à Sommar dans les années 65-66 au lac régal