Cinq films, cinq mythes déboulonnés
La fête de Dollard – remplacée en 2002 par la Journée nationale des Patriotes au Québec – était l’occasion de rappeler les exploits d’Adam Dollard des Ormeaux à la bataille du Long-Sault, où il aurait, avec une poignée de Français, sauvé la colonie de la menace iroquoise. Héros de la Nouvelle-France, ardent symbole de la présence francophone en Amérique, Dollard des Ormeaux devient, grâce à la propagande du chanoine Lionel Groulx dans les années 1930, un objet de culte, un mythe.
Plusieurs historiens d’aujourd’hui remettent en cause ses exploits et son mythe a été plus d’une fois mis à mal. Cette histoire nous a inspiré une programmation de films qui déboulonnent des mythes.
5 films pour déboulonner des mythes
L’affaire Dollard (1998)
Dollard des Ormeaux, héros en Nouvelle-France ou simple marchand de fourrures?
Le cinéaste André R. Lavoie revient sur le personnage de Dollard et sur les circonstances entourant la découverte du véritable lieu de la célèbre bataille du Long-Sault. Une enquête fascinante qui nous rappelle que l’histoire est loin d’être une science objective et dépend, plus qu’on ne le croit, des historiens qui la font.
L’affaire Dollard, André R. Lavoie, offert par l’Office national du film du Canada
Le cerveau mystique (2006)
La science, incompatible avec la religion?
Deux chercheurs en neurologie de l’Université de Montréal veulent mesurer à l’aide d’instruments scientifiques à la fine pointe de la technologie l’activité cérébrale durant une extase mystique. Des carmélites et des moines bouddhistes se prêtent à l’expérience. Un projet de recherche scientifique hors du commun qui brise les frontières entre la science et la religion et ouvre la voie à de nouveaux horizons.
Le cerveau mystique, Isabelle Raynauld, offert par l’Office national du film du Canada
Le mystère du Vinland (1984)
Christophe Colomb, le premier européen en Amérique?
Tous nos livres d’histoire affirment que c’est Christophe Colomb qui a découvert l’Amérique en 1492. Plusieurs archéologues et historiens ont longtemps spéculé sur une possible présence des Vikings en Amérique bien avant les expéditions de Colomb. Les archéologues Helge Ingstad et Anne Stine Ingstad en ont fait la preuve. Se laissant guider par les manuscrits anciens des sagas islandaises racontant les épopées des Vikings, ils ont découvert les preuves irréfutables d’une présence viking en Amérique, il y a plus de 1000 ans.
Le mystère du Vinland, William Pettigrew, offert par l’Office national du film du Canada
Alias Will James (1988)
Will James, cowboy et écrivain américain?
Voleur de chevaux, vagabond, artiste illustrateur et écrivain, Will James est un personnage mythique du Far West américain. Mais qui était-il réellement? Ce documentaire fascinant de Jacques Godbout révèle qu’il s’appelait en fait Ernest Nephtali Dufault, un Québécois né à Saint-Nazaire-d’Acton en 1892!
Alias Will James , Jacques Godbout, offert par l’Office national du film du Canada
La fin d’un mythe (1971)
Le loup, une bête féroce et sanguinaire?
Dans les contes, les légendes et récits de toutes sortes, le loup est souvent dépeint comme un animal féroce et dangereux, un prédateur sanguinaire qui traque sans relâche de pauvres proies sans défense. Dans ce documentaire animalier d’une richesse exceptionnelle, le cinéaste Bill Mason prend la part du loup et nous rappelle le rôle essentiel que joue cet animal dans l’ensemble écologique, tout en s’attaquant à plusieurs mythes le concernant. Mason fait la preuve que le danger ne réside pas dans la présence du loup dans nos forêts, mais dans les craintes irraisonnées de l’humain à son sujet.
La fin d’un mythe, Bill Mason, offert par l’Office national du film du Canada
*Image d’en-tête tirée du film Alias Will James de Jacques Godbout.
Bonjour M. St-Pierre,
Très intéressant votre proposition de documentaires, cinq mythes déboulonnés, et pas les moindre, à commencer par Adam Dollard des Ormeaux… Les cinq m’ont beaucoup appris au niveau de l’Histoire.
Le cerveau mystique est quant à lui passionnant,à ce point particulier qu’il est délicat d’en traiter ici. Reste que c’est très encourageant de voir que la neuroscience s’y intéresse et c’est regrettable que les chercheurs de l’Université de Montréal n’aient pu recevoir de financement pour leurs recherches en lien avec la sérotonine, en effet, car celles-ci auraient pu servir en santé, particulièrement en santé mentale, mais bon!
Merci beaucoup Monsieur St-Pierre.
Bonjour Madame Mailloux,
Merci pour votre commentaire!