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Musiques de l’ONF | Un album inusité à découvrir

Musiques de l’ONF | Un album inusité à découvrir

Musiques de l’ONF | Un album inusité à découvrir

En 1977, l’Office National du Film fait paraître un objet plutôt inusité considérant son mandat et la nature de ses activités habituelles; un disque vinyle. En effet, c’est sous la direction de trois figures importantes de l’institution, les musiciens-compositeurs Maurice Blackburn et Alain Clavier ainsi que la cinéaste-productrice Anne Claire Poirier, que ce projet voit le jour. Simplement intitulé Musiques de l’ONF / Music of the NFB : Volume 1,  ce double 33 tours a pour mission de faire connaitre les qualités musicales de certaines productions de l’ONF. Les instigateurs du projet considèrent que les compositions et trames sonores sélectionnées sont des œuvres d’art à part entière et qu’elles méritent d’être diffusées tels quelles, sans être accompagnées d’images en mouvement.

Musique ONF

Produit à titre d’objet promotionnel, le disque ne sera jamais vraiment commercialisé. Il est donc distribué gratuitement un peu partout au Canada; commissions scolaires, écoles publiques, bibliothèques municipales et stations de radio communautaires. Le hic est qu’en 1977, le disque vinyle est déjà sur son déclin, notamment en raison de la popularité grandissante des cartouches 8-pistes et, plus tard, de l’apparition des cassettes audio.  Force est d’admettre que ce disque offert gracieusement par l’ONF allait éventuellement disparaître de plusieurs collections, compte tenu de son format que certains considèrent déjà comme quasi obsolète dès le milieu des années 1980.

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Maurice Blackburn

Par contre, le disque va connaitre une seconde vie et devenir un objet fétiche pour plusieurs collectionneurs intéressés par les balbutiements de la musique électronique et les innovations électro-acoustiques. S’il n’a jamais été vendu, l’album se fraie tout de même un chemin dans les brocantes et friperies de quartier où certains mélomanes réussissent à mettre la main dessus. Objet insolite, rare et jamais commercialisé, tous les éléments sont réunis pour en faire un album convoité dans le cercle des collectionneurs de disques. Il n’est d’ailleurs pas surprenant, encore aujourd’hui, de voir certaines copies se vendre des  centaines de dollars sur des sites de collectionneurs tels que Discogs.

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Norman McLaren

Bien que le disque n’ait jamais été réédité et qu’il soit aujourd’hui très difficile à trouver, j’ai cru bon vous inviter à écouter certaines des compositions que l’on retrouve sur cet album, en visionnant les films pour lesquels elles ont été conçues.

Maurice Blackburn et Norman McLaren | Blinkity Blank

L’album s’ouvre sur une collaboration entre Maurice Blackburn et Norman McLaren dans laquelle instruments classiques rencontrent sons synthétiques. Une partition pour clarinette, basson, flute, violoncelle et hautbois s’entremêle aux sons synthétiques électroniques créés par McLaren en dessinant directement sur la bande son optique de la pellicule, une technique innovatrice qui fera la renommée de McLaren. En 1955, il était plutôt inusité et avant-gardiste de mélanger instrumentation classique et sons électroniques. Une pièce qui témoigne de la vision de ces deux grands créateurs fascinés par la relation entre son et image.

Blinkity Blank , Norman McLaren, provided by the National Film Board of Canada

Eldon Rathburn | Canon

Cette pièce du compositeur Eldon Rathburn nous propose une réinterprétation moderne de la forme ancienne qu’est le canon musical en s’inspirant comme point de départ de la comptine française « Frère Jacques ».  Encore une fois, le caractère moderne de cette pièce relève de ce mélange expérimental qui marie musique instrumentale enregistrée et sons synthétiques électroniques.

Canon, Norman McLaren et Grant Munro, offert par l'Office national du film du Canada

Eldon Rathburn, Maurice Blackburn | Caprice de Noël                 

Je sais que l’été est à nos portes et qu’on ne veut surtout pas penser à l’hiver, mais comment résister à cette réinterprétation déjantée de certains classiques de Noël? Presque tout y passe dans cette pièce-collage; sons synthétiques, guitare classique et électrique, trio jazz, orgue, contrebasse, percussions, piano, cloches, carillons, et même de l’échantillonnage de sons concrets. Une composition en trois parties qui sonne à la fois familière et singulière. La troisième partie, qui commence à la 4ième minute du film, est de loin la plus expérimentale et intéressante à mon avis.

Caprice de Noël , Grant Munro, Norman McLaren, Jeff Hale et Gerald Potterton, offert par l'Office national du film du Canada

Pierre Mercure | La forme des choses  

Le réalisateur Jacques Giraldeau s’associe avec le grand compositeur canadien Pierre Mercure pour créer la trame sonore de ce film documentaire traitant du premier symposium de sculpture en Amérique du Nord. Mercure s’inspire donc des sons et des bruits produits par l’acte de sculpter pour créer cette composition moderne qui allie cuivres, sons naturels enregistrés sur bande magnétique et sons synthétiques. Ce film est pour le moment seulement offert aux abonnés de CAMPUS.

La forme des choses, Jacques Giraldeau, offert par l'Office national du film du Canada

Maurice Blackburn | Jour après jour  

Faisant près de 28minutes, il s’agit de la pièce la plus longue de l’album. Si ce film de Clément Perron est souvent célébré pour la sublime photographie de Guy Borremans, sa trame sonore contribue tout autant à sa réussite en soutenant le propos du cinéaste. Puisque le film traite du caractère rythmique et parfois aliénant du travail en usine, Blackburn compose une pièce minimaliste, s’inspirant notamment de la musique sérielle et de la musique concrète. La composition de Blackburn intègre à merveille les sons naturels captés sur les lieux de tournage pour créer un environnement sonore total.

Jour après jour, Clément Perron, offert par l'Office national du film du Canada

Norman McLaren | Neighbours / Voisins

Est-ce que ce classique a encore besoin d’une introduction? Lauréat d’un Oscar, il s’agit probablement d’un des films les plus populaires de la collection ONF et sa bande sonore innovatrice y est certainement pour quelque chose. Créée en 1952 par McLaren en photographiant directement sur la bande son optique de la pellicule des «cartes portant chacune le tracé graphique d’une fréquence sonore se combinant pour donner la musique désirée », cette musique électronique  est considérée par certains comme étant la plus ancienne à avoir été enregistrée au Canada.

Voisins, Norman McLaren, offert par l'Office national du film du Canada

Si la musique de McLaren vous intéresse et que vous désirez en apprendre d’avantage sur sa méthode de travail, je vous invite fortement à visionner la bande-annonce du film Norman McLaren : musicien animé du réalisateur Donald McWilliams. À travers une recherche étendue et des archives inédites, McWillians nous dévoile les secrets techniques de ce grand artiste du 20e siècle. Le film sera disponible en location et téléchargement prochainement.

Norman McLaren : musicien animé, Donald McWilliams, offert par l'Office national du film du Canada

Alors bon cinéma, et surtout bonne écoute!

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