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Un voyage en Chine

Un voyage en Chine

Un voyage en Chine

Cette semaine sur ONF.ca nous vous proposons un tour du monde en cinq jours. Cinq jours, cinq films. Le voyage commence en Chine avec un documentaire de George Dufaux, Aller-retour Beijing (1980). Tourné pendant six semaines à l’automne 1979 sur un train reliant les villes de Wuhan et Beiijing – un voyage de plus de 1200 km – la caméra de Dufaux s’attarde sur le personnel et les passagers du train no 138. Banal, me direz-vous? Détrompez-vous! Les tournages en Chine sont rarissimes à cette époque et ils prennent surtout la forme de reportages télévisuels à l’occasion de séjours relativement limités. Le pays de Mao commence à peine à s’ouvrir au monde. Seule une poignée de cinéastes, dont Marcel Carrière de l’ONF avec Images de Chine en 1974 (voir mon billet de blogue à ce sujet), ont pu séjourner plus longtemps et tourner de véritables films documentaires.Gui-Dao-sur la voie-aller-retour-Beijing_1567_LG

Accord diplomatique

Le projet de George Dufaux est rendu possible grâce à un accord d’échanges, signé en 1973, entre les responsables du studio documentaire de Beijing et Sydney Newman, le commissaire de l’Office national du film de l’époque. Cet accord découle sans nul doute de la reconnaissance officielle par le gouvernement de Pierre-Elliot Trudeau, le 13 octobre 1970, de la République populaire de Chine, dirigé par Mao Zedong, comme le seul gouvernement légitime de Chine. L’ONF développe trois autres projets de films dans ce pays, deux du côté anglais et un autre du côté français. Tony Ianzelo et Boyce Richardson tournent North China Factory (1980) et North China Commune (1980) tandis que Michel Régnier réalise Un mois à Woukang (1980).

La trilogie Gui Daòallerretour
Au départ, George Dufaux veut tourner un film de 90 à 120 minutes. Son but : observer pendant un mois et demi quelques employés et les passagers d’une gare de chemin de fer à Wuhan, une agglomération de quatre millions d’habitants, comprenant les villes de Hangkou, Hangang et Wuchang, pour y découvrir la vie quotidienne des Chinois.Pourquoi une gare? Parce que c’est un milieu d’échanges, de mouvement et de vie, où il est susceptible de se passer quelque chose, affirme le cinéaste à la présentation de son projet. En effet, il s’est passé quelque chose! Devant l’abondance des images rapportées, le projet prendra la forme d’une trilogie intitulée Gui Daò – Sur la voie. Une gare sur le Yangzi (1980), le premier volet, gagnant du Grand Prix du Jury du Festival de Lille, présente les travailleurs des gares de Wuchang et Hangkou. Aller-retour Beijing (1980), le second film, s’intéresse aux travailleurs des gares de Wuchang et Beijing ainsi qu’à l’équipe d’hommes et de femmes qui assurent le service dans les wagons durant le trajet entre les deux villes. Enfin, Quelques Chinoises nous ont dit (1980), la dernière partie, met en scène de jeunes Chinoises, membres de l’équipe de travail du 8 mars, de la gare de Wuchang, laquelle équipe a été formée à l’occasion de la Journée de la femme.

Gui Daò – Sur la voie – Aller retour Beijing, Georges Dufaux, offert par l'Office national du film du Canada

L’équipe
Grand pionnier du cinéma direct, Dufaux travaille en Chine avec une équipe réduite, mobile. Elle est composée d’un assistant caméraman, Serge Lafortune, d’un preneur de son, Richard Besse, et de lui-même à la réalisation et à la caméra. Il s’adjoint les services une Canadienne d’origine chinoise, Elizabeth Lowe, étudiante à l’Institut des langues de Beijing, chargée des entrevues en mandarin et un journaliste de La Presse, Jules Nadeau, qui parle également la langue, afin de collaborer à la recherche et d’assurer, pendant le tournage, le lien entre les participants et l’équipe. Dufaux veut ainsi avoir ses propres interprètes et éviter de faire appel à ceux des autorités chinoises qui ont tendance à s’interposer dans les entrevues pour contrôler le message. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à Michel Régnier durant le tournage de Un mois à Woukang.

Vivre en Chine

Gui-Dao-sur-la-voie_Vedette
Aller retour Beijing, tout comme les deux autres films de la trilogie, ne posent pas un regard critique sur la Chine. Les autorités chinoises ne l’auraient pas permis et personne à l’ONF ne voulaient risquer de compromettre l’accord d’échanges entre les deux pays. Le film se contente de regarder les gens vivre, ce qui était l’intention de départ du cinéaste. Il présente des images fascinantes de la Chine quelques années après la fin de la Révolution culturelle et la mort de Mao.

C’est en allant voir un film sur la Chine contemporaine, The Iron Ministry (2014) de l’Américain J.P. Sniadecki, aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM), en novembre dernier, que je me suis souvenu de la trilogie Gui Daò et d’Aller-retour Beijing. Dans son film, Sniadecki nous conviait à un voyage en train en Chine afin de nous faire partager le quotidien des voyageurs et du personnel. Après la projection, que j’ai fort appréciée, je me suis dit : « Ce film, on l’a fait à l’ONF, il y a 34 ans! »

Je vous invite à découvrir Aller-retour Beijing ainsi que les deux autres films de la trilogie. Un voyage cinématographique en Chine, qui vous donnera peut-être envie d’y aller.

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