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Entretien avec Keyu Chen, lauréate du concours Cinéaste recherché(e)

Entretien avec Keyu Chen, lauréate du concours Cinéaste recherché(e)

Entretien avec Keyu Chen, lauréate du concours Cinéaste recherché(e)

Aspirants cinéastes! La 22e édition du concours Cinéaste recherché(e) est maintenant lancée. Tous les deux ans, le concours offre la possibilité à un cinéaste émergent de réaliser un premier film ou projet interactif d’animation professionnel à l’ONF. Depuis 1980, il a permis à des artistes tels que Michèle Cournoyer, Tali, Nicolas Brault, Jean-François Lévesque, Marie-Hélène Turcotte, et bien d’autres, d’intégrer la communauté du cinéma d’animation de manière professionnelle en tant que réalisateur(trice). L’appel à projet est donc ouvert. Vous avez jusqu’au 27 février 2015 pour soumettre votre candidature.

Pour vous donner un avant-goût de ce qui vous attend, j’en ai profité pour prendre le thé avec la dernière lauréate du concours, Keyu Chen, qui termine présentement son premier film professionnel dans les studios de l’ONF.IMG_0001

Après des études en animation à Beijing et en création multimédia en Abitibi, la cinéaste émergente prépare Un printemps, un court métrage produit par Marc Bertrand, sur l’importance de poursuivre ses rêves.

Faites la rencontre de Keyu, une cinéaste courageuse au parcours atypique.

Quel a été ton parcours cinématographique avant de déposer ta candidature au concours Cinéaste recherché(e)?

KC : Avant de venir ici, j’ai étudié l’animation durant deux ans à Beijing. Lorsque j’ai vu qu’il existait un programme d’échange en Abitibi, j’ai décidé de poser ma candidature, même si j’ignorais où était l’Abitibi et même si je ne parlais pas un mot de français. Pour moi, ce n’était pas un problème. J’avais envie de changement et de découvrir autre chose. Je me suis donc envolée pour le Québec. De 2006 à 2009, j’ai fait un baccalauréat en création multimédia interactif et 3D à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT). Puis, j’ai quitté l’Abitibi pour compléter mes études par une maîtrise en art visuel à l’Université Laval en 2011. J’ai déménagé ensuite à Montréal pour trouver du travail.

Comment as-tu pris connaissance du concours?

KC : J’ai pris connaissance du concours alors que je travaillais déjà à l’ONF. J’avais été embauchée dans le cadre d’un petit contrat pour aider Marie-Josée Saint-Pierre à la conception de son film Jutra. J’ai vu l’appel à projets de Cinéaste recherché(e) et j’ai décidé de tenter ma chance, même si je ne fondais pas trop d’espoir sur la chance d’être prise. J’ai donc soumis mon projet de film, accompagné d’une lettre de motivation, de quelques croquis et j’ai croisé mes doigts 😉

Jutra – (Bande-annonce), Marie-Josée Saint-Pierre, offert par l'Office national du film du Canada

Que s’est-t-il passé ensuite?

KC : Mon projet a été retenu! J’étais tellement excitée et émue. J’ai été convoquée par la suite à une entrevue. J’étais tellement stressée que j’ai perdu la voix. René Chénier, le producteur, a été d’une grande gentillesse. J’ai reçu de très bons conseils et de très bons commentaires sur mon projet.

Peux-tu nous décrire ton projet de film?

KC : Un printemps est un récit autobiographique sur le parcours d’une petite fille qui habite chez sa grand-mère et qui, un beau jour, décide de la quitter au printemps. C’est une histoire de départ, une métaphore pour encourager les enfants à poursuivre leurs rêves, même s’ils doivent partir très loin et quitter leur famille. Bien que je n’aie pas habité chez ma grand-mère, celle-ci représente le poids des traditions chinoises dans mon film. La rencontre de deux générations : l’une aspirant à partir pour s’épanouir et exister de façon autonome, et l’autre, préconisant l’idée d’une famille unie où les enfants demeurent chez les parents comme le veut la tradition. En ce sens, mon film est une réflexion sur les parents qui acceptent de voir partir leurs enfants. Le lien familial est très fort, mais il est parfois bon de s’en éloigner.IMG_000210540775_730711170307863_6332073437437121813_n

Pourquoi as-tu décidé d’appeler ton film Un printemps?

KC : Le printemps représente à la fois la force du changement et mon envie de partir à la découverte. C’est une force extérieure en moi, qui survient et que je ne contrôle pas, comme le printemps qui revient chaque année et qui fait pousser les fleurs, malgré la neige.

Quelles techniques as-tu utilisées pour réaliser ton film?

KC : Je dessine à l’encre de Chine et j’utilise la technique d’animation image par image à l’ordinateur. Un printemps est la suite d’un projet que j’avais fait durant ma maîtrise à l’Université Laval avec la même technique de dessin, mais sans encre de Chine.

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À quelle étape en es-tu présentement?

KC : J’en suis à la fin de l’étape de développement et je vais commencer l’étape de production très bientôt.

Qu’est-ce qui te plaît le plus à l’ONF jusqu’à maintenant?

KC : L’ONF est comme une grande école qui offre beaucoup de liberté. J’apprends énormément des autres animateurs, tels que Marie-Josée Saint-Pierre, Nicolas Lemay, Janice Nadeau et Claude Cloutier. Si j’avais été chercher simplement des subventions, je n’aurais pas eu tout ce soutien et cet encadrement.

Après Cinéaste recherché(e), qu’est-ce qui t’attend? 

KC : Après ces huit années passées au Canada, j’ai beaucoup réfléchi sur mon identité qui se situe entre deux cultures. J’ignore encore si je poursuivrai ma vie en Chine ou ici, car ce sont deux pays que j’adore. Si je retourne en Chine, j’aimerais pouvoir rencontrer les étudiants dans les universités pour leur parler de mon parcours et de l’importance de poursuivre leurs rêves. J’aimerais pouvoir être un pont afin de faire rayonner le cinéma d’animation chinois à l’international, car bon nombre de cinéastes chinois n’ont pas cette chance. J’aimerais aussi faire connaître les films québécois aux Chinois.

Pour finir, as-tu des conseils à donner aux gens qui désirent s’inscrire au concours Cinéaste recherché(e) cette année ou qui désirent devenir cinéastes?

KC : Si vous avez une histoire, il ne faut pas avoir peur de l’écrire et de la présenter. Toutes les histoires sont intéressantes. Il ne faut pas se limiter au sentiment d’avoir peu d’expérience. L’ONF est très ouvert. Il faut libérer ses idées. Même si le projet n’est pas pris, les candidats recevront des commentaires pertinents de la part des producteurs qui pourront les aider dans leur démarche. Ça prend beaucoup de courage, mais ça vaut la peine. Bonne chance!

Si comme Keyu Chen, vous voulez vous inscrire au concours Cinéaste recherché(e) et courir la chance de réaliser votre premier film d’animation dans un contexte professionnel, visitez la page du concours. Date limite pour envoyer votre candidature : 27 février 2015.

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