Personnages populaires de l’ONF – 3e partie : documentaires
Hier après-midi avait lieu la Journée internationale des archives. J’en ai profité pour fouiller dans celles de l’ONF afin de compléter ma série sur les personnages populaires de l’ONF (en photos). Après vous avoir présenté ceux des films de fiction et d’animation, je poursuis maintenant avec les documentaires.
Plusieurs œuvres documentaires doivent leur succès à la présence à l’écran d’un personnage jouissant d’une forte personnalité. Le cinéaste Pierre Perrault ne jurait d’ailleurs que par ces gens charismatiques, qui devenaient rapidement l’élément central de ses films.
Que ce soit pour leur franc parler, leur générosité ou leur savoir-faire, les Alexis Tremblay, Stéphane-Albert « Bert » Boulais et Hauris Lalancette de ce monde ont su marqué l’imaginaire collectif à leur façon. Retrouvez-les ici en photos et dans vos films préférées.
Personnages populaires des documentaires de l’ONF
Probablement le plus connu et le plus attachant de tous les protagonistes des films de Perrault, Alexis Tremblay a su nous atteindre droit au cœur avec son talent de conteur dans Pour la suite du monde (1962) de Pierre Perrault et de Michel Brault. Tellement que lui et sa femme, Marie Tremblay, ont eu droit à leur propre portrait documentaire quelques années plus tard, intitulé Le règne du jour (1967).
Plus connu pour ses talents de conteur que pour ses talents de chasseur, le poète Stéphane-Albert « Bert » Boulais nous a tous fait sourire avec ses grandes envolées lyriques dans La bête lumineuse (1982). Le voici effectuant un bras de fer avec le réalisateur Pierre Perrault.
Colon, cultivateur et homme politique originaire de l’Abitibi, Hauris Lalancette (à gauche sur l’image) a tellement d’histoires à raconter qu’il a fait l’objet de 4 documentaires de Pierre Perrault dans les années 1970 (Un royaume vous attend, Le retour à la terre, Gens d’Abitibi et C’était un Québécois en Bretagne, Madame!), avant de participer avec son épouse au film Le confort et l’indifférence (1981) de Denys Arcand lors du référendum québécois de 1980. Plus récemment, il a également participé au film Almanach (1999) de Denys Desjardins, sur le monde des arts divinatoires, avant que le cinéaste ne consacre une œuvre complète sur lui et sa famille, intitulée Au pays des colons (2007). Ce dernier film a d’ailleurs remporté un prix Jutra en 2008.
Dès que nous mettons César et son canot d’écorce (1971) de l’avant sur ONF.ca, ce film provoque toujours beaucoup de réactions. Et comment! Cet Atimatek de 67 ans y construit un canot d’écorce à la manière d’antan, n’utilisant que l’écorce du bouleau, les planches du cèdres, les racines de sapin et la sève gommante. Pas besoin de clous, ni de marteau!
Gaétan Hart se bat pour gagner son steak. Retrouvez ce boxeur québécois au franc parlé dans ce documentaire du tandem Pierre Falardeau et Manon Leriche.
Parmi les personnages plus récents auxquels nous nous sommes rapidement attachés, il y a bien sûr Aldéa Pellerin-Cormier, cette centenaire acadienne qui nous a malheureusement quittés le mois dernier, à l’âge vénérable de 112 ans. Retrouvez-la quelques années plus tôt dans Un dimanche à 105 ans (2007), réalisé par son arrière-petit-fils Daniel Léger.
Il y a aussi Wiebo Ludwig, ce révérend retraité qui mène une lutte acharnée contre l’industrie gazière et pétrolière en Alberta. Suivez son combat dans La guerre de Wiebo (2011). Ludwig est décédé un an après la sortie du film, en avril 2012.
Cette camionneuse de 5 pieds 2 pouces a de l’énergie à revendre. Dans 5 pieds 2 – 80 000 lbs (1999), ses amies et elle nous racontent leur passion pour leur métier : le camionnage.
Ils passent leur journée dans les Palais de justice du Québec. Ces curieux visiteurs, tous retraités, scrutent la vie privée de leurs concitoyens en suivant, avec avidité, l’évolution des procès criminel. Suivez-les dans Les justes (2002) de Karina Goma et de Stéphane Thibault.
L’homme qui a vu l’ours : faites connaissance avec Troy James Hurtubise, un personnage pour le moins coloré… Après s’être fait attaquer par un grizzly, il décide de se construire une cote de maille protectrice en titane afin de défier le mammifère le plus redouté du Canada.
Elle est jolie, ambitieuse et elle a du talent. Ce mannequin canadien a tout pour devenir une top modèle. Pourtant, un obstacle lui en empêche : la couleur de sa peau. Retrouvez Renée Thompson dans La couleur de la beauté (2010).
Je termine cette série avec Monique Simard (oui, oui, la présidente de la Sodec), qui nous a offert toute une performance (quelqu’un a dit scène de la trampoline?) dans Wow (1969), un classique sur la jeunesse signé Claude Jutra.
Bien sûr, on retrouve plusieurs autres personnages marquants dans les documentaires de l’ONF. Si vous voulez en rajouter à cette courte liste, laissez-nous vos coups de cœur dans les commentaires ci-dessous.
Bon cinéma!
* Image d’en-tête : Jean-Marie Arsenault, personnage central du film Aviature (2000) de Bruno Boulianne.