11 septembre 1973
Quand on évoque la date du 11 septembre, on pense tout de suite aux événements tragiques de New York en 2001, alors que les deux tours jumelles du World Trade Centre s’étaient effondrées, frappées de plein fouet par deux avions de ligne, sous le regard médusé, incrédule de millions de téléspectateurs. Des images fortes, un événement sans précédent qui allait changer le cours de l’histoire.
Pourtant, il y a eu un autre 11 septembre, tout aussi tragique, tout aussi marquant; celui du coup d’État au Chili. Il y a 40 ans, le général Augusto Pinochet, commandant en chef de l’armée chilienne, soutenu par la CIA et le gouvernement américain, renversait brutalement le gouvernement du président démocratiquement élu Salvador Allende. Suivra une sanglante dictature de 17 ans, où sympathisants du président Allende, militants de gauche et opposants à la dictature seront séquestrés, torturés et assassinés.
Afin de commémorer ce triste anniversaire, je vous propose cette semaine trois films tirés de notre collection autour de ce terrible événement.
La cueca sola (2003)
Après 30 ans d’exil, la cinéaste d’origine chilienne Marilú Mallet retourne pour la première fois dans son pays natal tourner un film. La cueca sola, c’est le symbole de la lutte de femmes contre la dictature de Pinochet. Des mères, des épouses, des sœurs de détenus ou de disparus dansent la Cueca, une danse traditionnelle. Mais elles le font seules, n’ayant plus de partenaires. La cueca sola de la cinéaste relate l’histoire de cinq femmes marquées chacune à leur façon par le coup d’État, la mort du président Allende et la dictature militaire. Un film fort, bouleversant qui, à travers le destin de cinq femmes, nous fait ressentir ce qu’a vécu le peuple chilien pendant et après la dictature.
La cueca sola, Marilú Mallet, offert par l’Office national du film du Canada
Le côté obscur de la Dame Blanche (2006)
La Dame Blanche, c’est l’Esmeralda, l’un des plus beaux voiliers du monde, le navire-école et l’orgueil de la marine chilienne. Mais cette « Dame Blanche » est maculée de sang. Bateau-prison où furent séquestrés et torturés 97 hommes et 58 femmes, l’Esmeralda fut le théâtre, au lendemain du coup d’État de septembre 1973, de crimes restés impunis et qui n’ont jamais été reconnu par les autorités militaires. Le cinéaste d’origine chilienne Patricio Henriquez suit quelques victimes ou proches de victimes qui luttent afin de mettre fin à ce silence et à cette impunité.