L’ONF s’engage à respecter votre vie privée

Nous utilisons des témoins de navigation afin d’assurer le bon fonctionnement du site, ainsi qu’à des fins publicitaires.

Si vous ne souhaitez pas que vos informations soient utilisées de cette manière, vous pouvez modifier les paramètres de votre navigateur avant de poursuivre votre visite.

En savoir plus
L’auteure Marie-Renée Lavoie fait son coming out : elle est insomniaque

L’auteure Marie-Renée Lavoie fait son coming out : elle est insomniaque

L’auteure Marie-Renée Lavoie fait son coming out : elle est insomniaque

En avril 2013, après plusieurs mois de collecte via la webcam, le clavier et la souris, des centaines de confessions d’insomniaques d’à travers le monde sont mises en commun pour devenir le documentaire interactif Journal d’une insomnie collective.

Cet été, découvrez les témoignages de personnalités qui ont accepté à leur tour de faire leur coming out en vous livrant leurs confessions nocturnes.

***

Marie-Renée Lavoie nait à Québec en 1974. Elle poursuit des études en chimie avant de se réorienter et compléter une maîtrise en littérature québécoise à l’Université Laval. Maintenant professeure de littérature au Collège de Maisonneuve, elle remporte un succès auprès du public et de la critique en 2011 avec son premier roman La petite et le vieux. Dans son roman Le syndrome de la vis paru en 2012, l’auteure raconte l’histoire de Josée, aux prises avec un problème d’insomnie chronique. Comme son personnage, Marie-Renée Lavoie ne dort que trois ou quatre heures par nuit depuis son enfance. Elle a généreusement accepté de faire son coming out en tant qu’insomniaque en nous livrant ses confessions nocturnes.

Quel est votre premier souvenir d’insomnie?

Je suis toute petite, la maison est noire, et comme je partage avec ma sœur la chambre attenante à la cuisine, une partie de mon lit est éclairée par la lumière du four restée allumée. Je fais des ombres chinoises sur le mur avec mes doigts et j’attends. Je suis convaincue que les autres vont se lever d’une minute à l’autre. Mais ça ne vient pas, personne ne bouge, pendant des heures. Je me sens formidablement seule et je ne comprends pas.

Qu’est-ce qui vous empêche de dormir?

Tout : la pensée d’une chose que j’ai faite, que je n’ai pas faite, que j’aurais peut-être dû faire ; le regard heureux, malheureux, angoissé d’un ami croisé ; un rendez-vous manqué, une recette ratée, un travail pas fini, un cours pas prêt, l’idée d’une chose importante, ou pas, à faire le lendemain ; l’idée qu’il pourrait arriver quelque chose à ma fille, à ceux que j’aime ; etc.

Dans les pays industrialisés, une personne sur trois n’arrive pas à dormir. Qu’est-ce qui nous tient éveillé ?

Ouf! La surstimulation à laquelle nous sommes perpétuellement confrontés, toute la journée? La multitude des écrans et autre appareils lumineux qui nous maintiennent continuellement en état d’excitation intellectuelle? Le manque d’activité physique, les listes infinies de choses à faire chaque jour, le souci de la performance, le stress, la peur d’un peu tout? Je crois qu’il n’y a jamais rien de simple avec l’insomnie.

Seulement 10% des gens souffrant d’insomnie chronique iront consulter un médecin, et attendront en moyenne 10 ans avant de le faire. Qu’est-ce qui les retient?

L’espèce de tabou qui entoure l’insomnie, qui n’est pas une maladie mais un symptôme d’un mal ou d’un dérèglement plus profond. Les insomnies causées par des maux physiques (l’apnée du sommeil, par exemple) sont moins fréquentes. Aller consulter, c’est donc accepter de mener une enquête approfondie sur soi. Il y a aussi qu’on sait bien qu’on a peu de chance de trouver une solution simple, autrement que par la médication. Alors on s’endure jusqu’à ce que la machine se déglingue et se mette à entraver la vie normale. Ça prend peut-être 10 ans!

Qu’est-ce que vous aimez dans le fait d’être réveillé la nuit?

Il me vient à ce moment-là plein d’idées, tant pour mes cours que pour mes romans, comme si mes pensées n’étaient pas faites de la même pâte, la nuit. Je les note et m’en étonne toujours après quelques heures de sommeil. Mais c’est une bien petite consolation face aux éternelles angoisses de la nuit.

Insomniaques, vous n’êtes pas seuls ; faites votre coming out!

Joignez-vous à Marie-Renée Lavoie et des centaines d’insomniaques à travers le monde en confessant votre insomnie. Pour ce faire, vous avez trois options :

1. À l’aide de votre webcam où avec l’application Instagram, prenez-vous en photo comme Marie-Renée Lavoie avec votre déclaration et publiez la sur Twitter en l’accompagnant du hashtag #insomnieONF.

Toutes les photos seront collectées et ajouter à une fresque qui réunira des insomniaques d’à travers le monde.

2. Tweetez simplement «Je suis insomniaque» en l’accompagnant du hashtag #insomnieONF.

3. Ajouter vos confessions nocturnes au Journal d’une insomnie collective en prenant rendez-vous et en répondant aux questions du Confessional.

Poursuivez la discussion sur Twitter et Facebook!

Ajouter un commentaire

Commenter