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Nous n’étions que des enfants…

Nous n’étions que des enfants…

Nous n’étions que des enfants…

Ce billet est un texte de Lisa Meeches, productrice exécutive du long métrage documentaire Nous n’étions que des enfants…

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Nous n’étions que des enfants… – (Extrait 1), Tim Wolochatiuk, offert par l’Office national du film du Canada

Durant plus de 130 ans, la loi a obligé les enfants autochtones du Canada à fréquenter les pensionnats dirigés par divers ordres religieux chrétiens. La création de ces pensionnats autochtones s’inscrivait dans un projet plus vaste visant à intégrer la population autochtone à la culture dominante et, en définitive, à « tuer l’Indien dans l’enfant ».

Lorsque le régime des pensionnats a atteint son apogée au cours de la décennie 1950, on dénombrait 80 établissements du genre disséminés sur le territoire canadien. Plus de 150 000 enfants autochtones, métis et inuits y ont été hébergés dès le plus jeune âge – certains n’avaient pas plus de deux ans – et dépossédés de leur famille, de leur langue, de leur culture, voire de leur humanité. Mon propre père et sa sœur ont fréquenté le pensionnat. Toute leur vie, ils ont dû composer avec ce souvenir et sont morts avant d’avoir pu rendre compte de la vérité.

Nous n'étions que des enfants - Documentaire sur les pensionnats autochtones canadiens

Au cours de ma vie, en particulier  ces dernières années, j’ai entendu des centaines de témoignages. Lorsque j’ai découvert que mon père et sa sœur étaient des survivants, bien des aspects de notre vie familiale ont trouvé leur sens et j’ai moi-même entrepris un cheminement vers la guérison et le pardon. Devant le sentiment de perte accablant qui m’envahissait, j’en suis venue à conclure que malgré mes efforts et ceux de n’importe lequel des nôtres, le temps ne jouait pas en notre faveur. Les survivants s’éteignaient dans le silence les uns après les autres, emportant avec eux leurs vérités muettes, pourtant fondatrices de notre histoire. Il devait bien y avoir un moyen d’atteindre plus de gens, plus rapidement. C’est alors que j’ai fait la connaissance du cinéaste Tim Wolochatiuk. Et j’ai su que ce serait lui qui raconterait cette histoire.

Nous n’étions que des enfants…relate le témoignage de deux survivants : Lyna Hart et Glen Anaquod.

En 1958, Lyna est retirée de sa famille et conduite dans une école du centre du Manitoba. Glen, orphelin, entre pour sa part dans un établissement de la Saskatchewan. Tous deux comptent parmi les enfants, qui, au fil de sept générations, seront trahis, détruits et abandonnés. Aujourd’hui encore, les conséquences de ce déracinement se manifestent dans l’éclatement des familles, la toxicomanie, la violence et le suicide. Pour beaucoup de survivants et leurs proches, la douleur demeure insoutenable. Du reste, jusqu’à tout récemment, les occasions de se remémorer ces souvenirs profondément enfouis étaient rares, et les personnes touchées manifestaient peu d’intérêt en ce sens.

Mais la situation évolue et les responsables du régime des pensionnats font montre d’humilité, de respect et d’une volonté de réconciliation en présentant des excuses aux peuples des Premières Nations pour les douleurs et les souffrances inimaginables qui leur ont été infligées. Ce sombre passé suscite une prise de conscience croissante, et ceux et celles qui souhaitent faire part de leur expérience disposent à présent d’un soutien. Le voile de l’ignorance se lève peu à peu.

Mais plus encore que l’ignorance, c’est le silence qui constituait la véritable force des pensionnats. Or, comme nous l’a raconté Glen, ce silence était assourdissant. Mais petit à petit, les survivants trouvent leur voix, nous trouvons la nôtre et le silence est rompu.

Si accablant soit-il d’absorber pleinement ce chapitre de notre histoire, nous ne devons pas désespérer : Lyna et Glen seraient les premiers à l’affirmer. Parce que si le fait d’entendre la vérité nous pousse à nous enfermer dans notre douleur et notre honte, nous manquerons une occasion essentielle de nous assurer que les horreurs du passé ne se reproduiront pas.

Glen Anaquod nous a quittés le 31 mai 2011, peu après le début des principaux travaux de prise de vues de Nous n’étions que des enfants… Il nous lègue par son témoignage le plus précieux des cadeaux : sa voix. Cette voix étouffée durant des décennies par la force et par la crainte retentit désormais, puissante et claire, préservée pour les générations à venir. Nous n’étions que des enfants… est dédié à sa mémoire et à la réalisation de son souhait le plus cher, à savoir que plus aucun enfant ne connaisse la terreur, la torture et la dépossession que lui-même, Lyna et des milliers d’autres ont subies.

Nous n’étions que des enfants… est un film difficile et chacun peut s’autoriser à pleurer en le voyant. C’est ce que j’ai fait. Il n’est jamais facile de reconnaître la noirceur et de la regarder en face. Mais en l’affrontant ensemble, nous trouverons la voie à suivre pour revenir tous plus forts de cet éprouvant voyage.

Alors, qu’allons-nous faire à présent?

  • Reconnaître la réalité des pensionnats, l’incidence que ceux-ci ont eue sur la société et la place qu’ils occupent dans l’histoire du Canada. La prise de conscience donne lieu à la compréhension, qui conduit à son tour vers une véritable réconciliation et vers la guérison dans notre vie, notre famille, notre communauté.
  • Prendre l’engagement de soutenir ou d’entreprendre les démarches visant à commémorer l’expérience vécue dans les pensionnats, d’en consigner l’histoire et de promouvoir la guérison.
  • Agir. Discuter des pensionnats avec les amis, les membres de la famille et les collègues de travail, et consulter des ressources comme celles qui figurent ci-dessous.

Prenons le temps d’examiner le contenu de ces sites Web pour en apprendre davantage sur les pensionnats au Canada et sur leurs conséquences toujours observables, et faisons part de ces nouvelles connaissances à notre entourage. Ensemble, appelons au changement, à la guérison et à l’espoir pour nous-mêmes, mais surtout, pour nous enfants.

 

« Cela n’avait pas à se produire. Et espérons que cela ne se reproduira plus jamais. »
– Glen Anaquod

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Nous n’étions que des enfants…, Tim Wolochatiuk, offert par l’Office national du film du Canada

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Ressources en ligne

Gouvernement du Canada
Convention de règlement relative aux pensionnats indiens
Cliquez ici pour lire la Fiche d’information d’Affaires autochtones et Développement du Nord Canada sur la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens.
aadnc-aandc.gc.ca/fra/1332949137290/1332949312397

La Commission de vérité et de réconciliation du Canada a pour mandat d’apprendre la vérité sur ce qui s’est produit dans les pensionnats et d’en informer l’ensemble des Canadiennes et Canadiens. La Commission consigne les faits en s’appuyant sur les dossiers des personnes qui fondaient et dirigeaient les pensionnats, sur les témoignages des responsables et des institutions qui en assuraient le fonctionnement, et sur l’expérience des survivants, de leur famille, de leur communauté et de quiconque a été personnellement touché par cette expérience et par ses conséquences.

La Commission espère ainsi servir de guide et d’inspiration aux Premières Nations, aux populations inuites et métisses, ainsi qu’aux Canadiennes et Canadiens dans ce processus de mise au jour de la vérité et de guérison qui conduira à la réconciliation et à des relations renouvelées, fondées sur la compréhension et le respect mutuels.
trc.ca

Santé et bien-être

Le Programme de soutien en santé mentale des pensionnats indiens (Santé Canada) offre des services de soutien en santé mentale et affective aux anciens élèves des pensionnats indiens et à leur famille, avant, pendant et après leur participation aux démarches en lien avec la Convention de règlement, y compris au Paiement d’expérience commune et au Processus d’évaluation indépendant, ainsi qu’à ceux qui prennent part aux événements et activités commémoratives de la Commission de témoignage et réconciliation.
Cliquez ici pour accéder à la liste des bureaux régionaux du Programme de soutien en santé – résolution des questions des pensionnats indiens :
hc-sc.gc.ca/contact/fniah-spnia/fnih-spni/irs-crpn-fra.php

Sensibilisation

La Fondation autochtone de l’espoir (FAE) est un organisme caritatif autochtone national dont le but est d’éduquer et de sensibiliser les gens quant à l’héritage des pensionnats autochtones pour qu’ils en comprennent la portée, y compris les effets et les répercussions intergénérationnelles sur les Premières Nations, les Inuits, et les Métis; il a aussi pour but d’appuyer le processus actuel de guérison des survivants et survivantes de ces pensionnats. Grâce à ce mandat, une réconciliation parmi des générations d’Autochtones ainsi qu’entre les Autochtones et non-Autochtones du Canada devient possible.
fondationautochtonedelespoir.ca

L’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) est fondée sur le but collectif d’améliorer, de promouvoir et de favoriser le bien-être social, économique, culturel et politique des femmes autochtones (Premières Nations et Métisses) au sein de leurs propres sociétés et de la société canadienne. À titre d’organisme national qui représente les femmes autochtones depuis 1974, l’AFAC a pour mandat de réaliser l’égalité pour toutes les femmes autochtones au Canada.
nwac.ca

Églises

L’Église anglicane du Canada
anglican.ca/relationships/trc/apology

La trousse d’action des familles de l’Église anglicane du Canada est conçue à l’intention des personnes qui souhaitent entreprendre une démarche positive vers la réconciliation dans leur communauté.
anglican.ca/relationships/trc/prayers

L’Église catholique du Canada
Le site contient des renseignements sur les excuses de l’Église catholique à propos des pensionnats autochtones et la présentation des excuses des organisations catholiques canadiennes.
cccb.ca/site/frc/salle-de-presse/dossiers/2630-excuses-de-leglise-catholique-a-propos-des-pensionnats-autochtones

L’Église unie du Canada
Au cours des vingt dernières années, l’Église unie a entrepris une démarche dirigée, pieuse et concertée pour en apprendre davantage sur le régime des pensionnats et se montrer plus attentive à ses conséquences préjudiciables.
united-church.ca/aboriginal/schools

L’Église presbytérienne au Canada
L’Église presbytérienne présente l’histoire de sa participation au régime des pensionnats et de son cheminement vers la réconciliation, et fournit de l’information relative au financement d’initiatives visant à promouvoir la réconciliation et la guérison au sein des communautés.
presbyterian.ca/healing

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  1. Bonjour à vous,

    Je suis une survivante de 10 années de pensionnaire Indien. J’ai demandé un PEI et elle a été refusée. Cause: pas la bonne adresse, la date limite étant exacte. J’ai même gardé une copie de l’enveloppe que j’avais expédiée pour prouver ma demande de révision. POURQUOI? Expérience médicale … paralysie des deux (2)membres inférieurs pendant 3 ans. Trois (3) ans au loin. dans un hôpital, sans savoir qui étaient mes parents. Comment ils étaient.

    L’an passé en juillet 2017, je suis aller assister à la fermeture de la RÉCONCILIATION à Mashteuiatsh (Pointe-Bleue) avec la Commissaire Marie ???. Je lui ai exprimer » Qu’allez-vous faire des expériences médicaux sur nous? Beaucoup ne sont pas revenus … les moins nantis (C’est-à-dire les faibles) … ceux qu’ont brutalisaient, maltraitaient, qu’on utilisaient … qu’on violaient même.

    Maintenant nous avons à reprendre cette vie de nomade qu’on nous a enlever … celle qu’on a véhiculer pendant des siècles.

    Où était la «Charte des droits et libertés». à ce moment-là.

    La prochaine RÉCONCILIATION à faire du Canada … sera de faire savoir à tous les Canadiens … ce qu’on nous a infliger … dans les recherches médicaux … voir cobayes.

    À suivre … avec nos élus Autochtones. Il faut que le monde entier sache … notre calvaire.

    — janine.ambroise,
  2. Bonjour,
    Je m’appelle Brigitte Leblond et je suis française et je vis en France. Il y a longtemps que je m’intéresse aux Autochtones du Canada et encore plus du Québec. Je viens de lire qu’il existe un film «Nous n’étions que des enfants» retraçant cette horrible et glaçante période de leur histoire et j’ai été très émue par votre article, . J’aimerais tellement voir ce film et le faire découvrir à des amis aussi intéressés que moi! Est-il possible de se procurer ce film et de quelle façon ?
    Je vous remercie pour tout et je vous souhaite une bonne semaine.
    Brigitte

    — LEBLOND,
    1. Bonjour Brigitte,
      Merci pour votre commentaire! Je vous invite à communiquer avec le service à la clientèle de l’ONF via le formulaire suivant : http://aide.onf.ca/contactez-nous/
      Il leur fera plaisir de vous proposer une solution. ?

      — Alyssia Duval,

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