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Enseignement supérieur | Je pleure dans ma tête

Enseignement supérieur | Je pleure dans ma tête

Enseignement supérieur | Je pleure dans ma tête

Quand les traumatismes de guerre, les deuils et les souffrances s’invitent à l’école : comment favoriser le bien-être des élèves réfugiés et demandeurs d’asile

Depuis quelques années, le Québec accueille des enfants réfugiés et demandeurs d’asile. Des situations telles que le conflit syrien, les nombreux conflits identitaires en Afrique, les arrivées de demandeuses et demandeurs d’asile par le chemin Roxham et maintenant la guerre en Ukraine amènent plusieurs enfants ayant vécu des deuils et des traumatismes à se retrouver sur les bancs de l’école canadienne et québécoise. Ils transportent dans leurs bagages des souffrances et des vécus lourds à porter. « Je ne sais pas comment décrire ce que j’ai ressenti… Je ne comprends rien de cette vie. Comme si j’étais un animal… », dit ainsi une réfugiée syrienne. Dans Je pleure dans ma tête, documentaire réalisé par Hélène Magny, Garine Papazian-Zohrabian aide des enseignants et enseignantes à mieux répondre aux besoins de ces élèves afin de favoriser leur bien-être et leur santé mentale.

Je pleure dans ma tête (Les traumas par les mots), Hélène Magny, offert par l’Office national du film du Canada

« Quand ma mère m’a dit que mon oncle est décédé, l’univers s’est arrêté pour quelques secondes… » — Élève réfugiée

Les pertes et les deuils font partie de la vie, peu importe notre histoire. Cependant, les élèves réfugiés et demandeurs d’asile en vivent davantage. Si certains de vos élèves ont parfois vécu la mort d’êtres chers, plusieurs ont aussi vécu de nombreuses pertes : perte de leur maison, perte de membres de leur famille, perte de leurs amis, perte de leur pays, etc. Ces différents deuils sont plus compliqués chez les enfants, en raison de leur immaturité cognitive et affective. Ils amènent une rupture de sens et peuvent provoquer des problèmes d’adaptation et d’apprentissage, d’où l’importance de l’écoute bienveillante et de l’accompagnement que vous offrirez à vos élèves. Leur ouvrir un espace de parole sécurisant au sein de votre classe leur permettra de libérer leur parole et leurs émotions.

Questions à soumettre à la classe afin d’aborder les deuils et les pertes :

  • Avez-vous déjà perdu un objet auquel vous teniez beaucoup ?
  • Avez-vous déjà perdu quelqu’un qui était important pour vous ?
  • Avez-vous déjà vécu la mort d’un être cher ?
  • Qu’avez-vous ressenti ?

« Il y a beaucoup de violence, ils volent des personnes et ils ne les rendent pas… » — Élève réfugiée

En plus des deuils, les élèves réfugiés et demandeurs d’asile ont parfois connu des guerres, des conflits armés, des violences collectives et des pertes violentes d’êtres chers. Ces traumatismes marquent leur histoire, et les conséquences sur leur développement sont multiples : un arrêt ou une régression du développement affectif ou social, des difficultés d’adaptation, des difficultés d’apprentissage et des difficultés de comportement.

Cependant, comme Garine Papazian-Zohrabian nous le rappelle dans le documentaire, « derrière chaque problème de comportement se cache une souffrance ». Selon elle, le rôle des intervenantes et intervenants scolaires est primordial pour favoriser la santé mentale des élèves ayant vécu des pertes et des traumatismes. C’est en créant un lien sécurisant et en offrant une écoute bienveillante à ces élèves que vous favoriserez leur bien-être.

Je pleure dans ma tête – Groupe de parole (Extrait), , offert par l’Office national du film du Canada

« On ne dit jamais des choses importantes à une personne qui n’écoute pas. » — Garine Papazian-Zohrabian

Par la mise sur pied de groupes de parole, vous créerez un espace qui permettra à ces élèves de s’exprimer librement et de partager leurs vécus. L’objectif n’est pas la guérison ni la thérapie : les groupes de parole favorisent le bien-être et la santé mentale par l’expression des émotions, des souffrances et d’une parole libre, créant ainsi un espace pour la reconstruction.

« On peut ne pas aller bien. Moi, je m’inquiéterais d’une personne qui n’est jamais triste, qui n’a jamais été triste. J’espère que vous êtes en colère face à l’injustice, face à la violence, c’est normal. […] Ouvrons les espaces et allons à la rencontre les uns des autres. »

Les groupes de parole n’ont pas d’intention pédagogique ni d’intention évaluative, mais ont plutôt comme objectif l’expression libre, dans un cadre respectueux et sécurisant. À travers différents thèmes, les élèves racontent des expériences personnelles et expriment leurs opinions et leurs émotions. Le document Mener des groupes de parole en contexte scolaire. Guide pour les enseignants et les professionnels, conçu par Garine Papazian-Zohrabian et son équipe de recherche, vous orientera dans la mise sur pied de groupes de parole :

https://www.sherpa-recherche.com/wp-content/uploads/Mener-des-groupes-de-parole-en-contexte-scolaire.pdf

Ressources supplémentaires :

Quand le thème de la guerre s’invite à l’école

Cet outil vous donne des pistes pour soutenir les élèves lorsque le thème de la guerre s’invite à l’école.

https://sherpa-recherche.com/wp-content/uploads/2022/03/Quand-le-theme-de-la-guerre-sinvite-a-lecole-Aide-Memoire.pdf

Programme d’expression créatrice

Le Programme d’expression créatrice, développé par l’équipe de Sherpa, permet également aux élèves ayant vécu des pertes et des traumatismes de libérer leurs émotions.

https://www.programmesdexpressioncreatrice.com/activites/

Écrits pertinents publiés par Garine Papazian-Zohrabian

Papazian-Zohrabian, G., et Mamprin, C. « Les jeunes réfugiés et les enfants de la guerre à l’école québécoise », dans Potvin, M., Magnan, M.-O., Larochelle-Audet, J., et Ratel, J.-L. (dir.), La diversité ethnoculturelle, religieuse et linguistique en éducation. Théorie et pratique, 2e édition, Fides, 2021.

Papazian-Zohrabian, G., Mamprin, C., Lemire, V., et Turpin-Samson, A. « Prendre en compte l’expérience pré-, péri- et post-migratoire des élèves réfugiés afin de favoriser leur accueil et leur expérience socioscolaire », Alterstice, 2019, 8(2), p. 101-116. https://doi.org/10.7202/1066956ar

Papazian-Zohrabian, G., Mamprin, C., et Lemire, V. « Les groupes de parole en milieu scolaire : un espace de développement du bien-être psychologique des jeunes réfugiés », Revue québécoise de psychologie, 2019, 40(3), p. 87-102. https://doi.org/10.7202/1067550ar.

Diplômée en orthopédagogie et détentrice d’une M.A. en fondements de l’éducation, Vanessa Lemire, en plus d’être enseignante en adaptation scolaire auprès d’adultes, coordonne les différents projets de recherche de Garine Papazian-Zohrabian, à l’Université de Montréal. Elle a elle-même mené plusieurs groupes de parole et est coauteure du document Mener des groupes de parole en contexte scolaire. Guide pour les enseignants et les professionnels.

Bibliographie

Beiser, M., Hamilton, H., Rummens, J. A., Oxman-Martinez, J., Ogilvie, L., Humphrey, C., et Armstrong, R. « Predictors of Emotional Problems and Physical Aggression Among Children of Hong Kong Chinese, Mainland Chinese and Filipino Immigrants to Canada », Social Psychiatry and Psychiatric Epidemiology, 2010, 45(10), p. 1011-1021.

Dubow, E. F., Boxer, P., et Huesmann, L. R. « Long-term Effects of Parents’ Education on Children’s Educational and Occupational Success: Mediation by Family Interactions, Child Aggression, and Teenage Aspirations », Merrill-Palmer Quarterly, Wayne State University Press, 2009, 55(3), p. 224-249. https://doi.org/10.1353/mpq.0.0030

Hanus, M. Les deuils dans la vie, Paris, Maloine, 1994.

Lebovici, S. « Le travail de deuil chez l’enfant », dans Amar, N., Couvreur, C., et Hanus, M. (dir.), Le deuil, Paris, PUF, 1994, p. 77-93.

Skokauskas, N., et Clarke, D. « Mental Health of Immigrant Children: A New Challenge for Child and Adolescent Psychiatry Services in Ireland », Child Care in Practice, 2009, 15(3), p. 227-233.

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