La Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste : ressources pour le secondaire
La semaine dernière, une enseignante demandait conseil sur Twitter pour savoir quoi répondre à la question que posait l’une de ses jeunes élèves : pourquoi enseigner les événements tristes de l’histoire ? Dans leur grande majorité, les réactions ont exprimé l’idée suivante : « Pour que cela ne se reproduise pas. » Telle est la raison d’être de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste.
« Ne jamais oublier » est une expression souvent utilisée dans l’enseignement de l’Holocauste, et elle incarne l’esprit de cette journée pendant laquelle nous nous rappelons que l’Allemagne hitlérienne a tué six millions de Juifs et de Juives durant la Deuxième Guerre mondiale. Ce rappel invite les générations actuelles à rendre hommage aux victimes et à faire tout le nécessaire pour prévenir d’autres génocides.
La date choisie a son importance, puisque c’est un 27 janvier que le camp d’Auschwitz-Birkenau a été libéré ; il figure parmi plus d’un millier de camps de concentration créés par les nazis pendant cette guerre. Les atrocités commises contre le peuple juif sont bien documentées, mais certaines personnes nient encore de nos jours la réalité de l’Holocauste. Voilà pourquoi nous avons un devoir de mémoire qui exige de poursuivre l’enseignement des événements tristes de l’histoire.
Nous avons composé une sélection de films qui visent à informer, ainsi qu’à orienter les conversations sur l’Holocauste. Du court métrage d’animation au long métrage documentaire, la sélection renferme tout ce qu’il faut pour convenir à chaque tranche d’âge et aux élèves de divers milieux.
Martha
Martha, Daniel Schubert, offert par l’Office national du film du Canada
Dans ce court métrage documentaire, c’est au tour d’un petit-fils de prendre le flambeau en faisant connaître l’histoire de ses grands-parents au reste du monde. La grand-mère de Daniel Schubert a 90 ans, mais elle déborde toujours d’énergie.
À 14 ans, Martha a été arrachée à son village de Tchécoslovaquie et déportée à Auschwitz avec sa famille. Elle a hésité à raconter son histoire, mais la fierté qu’elle éprouvait pour la profession de son petit-fils a eu raison de ses doutes et elle a cédé à sa demande.
« J’ai toujours voulu consigner l’histoire de mes grands-parents, explique le cinéaste, juste pour la famille. Je me disais qu’un jour, j’allais prendre ma grand-mère à part et enregistrer sur bande ce qu’elle avait à raconter, même si elle n’en avait pas envie. J’ai déjà lu qu’un cinquième de la jeunesse canadienne ne savait pas ce qu’était l’Holocauste. Aux États-Unis, il semblerait que 22 % de la génération X l’ignore. C’est inquiétant. On grandit dans un monde décontextualisé et j’ai un document historique vivant en ma grand-mère. Elle a le bras tatoué, ce qui prouve que ça s’est bien produit. »
Le match de basketball
Le match de basketball, Hart Snider, offert par l’Office national du film du Canada
ACCÉDEZ AU GUIDE PÉDAGOGIQUE
Au cas où, pour certaines personnes, parler de négationnisme serait exagéré, voici l’un des premiers films de Hart Snider, dans lequel il décrit ses souvenirs d’enfant de neuf ans. Le jeune Edmontonien va pour la première fois à un camp d’été au cours duquel il doit jouer une partie de basketball contre des adversaires convaincus que l’Holocauste est un canular parce que… c’est ce que leur a enseigné leur professeur.
Le directeur du camp a eu l’idée de cette partie comme moyen d’informer et de favoriser la compréhension sociale. Le cinéaste explique qu’il s’est fait enseigner l’Holocauste à l’école, alors que les autres élèves y ont appris un mensonge.
Au bout du compte, le directeur du camp a eu raison : rassembler les jeunes sur un terrain d’entente — un terrain de basketball — a renversé les barrières entre eux ; ils ont compris que les idées fausses et les mensonges ne pouvaient pas rivaliser avec les liens unificateurs du basketball.
Mon yiddish papi
Mon yiddish papi, Éléonore Goldberg, offert par l’Office national du film du Canada
Traitant de la transmission des souvenirs, ce court métrage convient parfaitement bien au visionnage à l’occasion de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste.
Une jeune femme décide de ne pas répondre à un appel téléphonique de son grand-père, sans savoir que ce sera le dernier. Elle ne trouve pas moyen de surmonter la culpabilité et les regrets qui la rongent, jusqu’à ce qu’elle se souvienne de lui avoir promis de raconter son histoire.
La cinéaste Éléonore Goldberg utilise avec brio la technique d’animation d’encre sur papier pour donner vie à son grand-père et créer ainsi une version différente de l’homme dont elle se souvient : le jeune combattant de la Résistance française plutôt que son papi.
Nous voyons de nouveau toute l’importance que revêt la transmission de ces histoires, et l’animatrice n’est pas la seule à avoir entrepris cette tâche. À Montréal, la jeune Eliane Goldstein a commencé une série de balados dans laquelle elle interviewe des survivants et survivantes. Voilà le genre de travail qui concrétise l’esprit de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste.
J’étais une enfant de survivants de l’Holocauste
J’étais une enfant de survivants de l’Holocauste, Ann Marie Fleming, offert par l’Office national du film du Canada
Dans ce court métrage d’animation de 15 minutes, la cinéaste Ann Marie Fleming adopte une approche plutôt subversive pour aborder l’Holocauste. Cette adaptation des mémoires illustrés de Bernice Eisenstein recourt à une bonne dose d’humour pour sonder les tabous relatifs à un traumatisme au deuxième degré très particulier : être l’enfant de survivants et survivantes.
À travers l’expérience de l’illustratrice, nous avons un aperçu des répercussions de l’Holocauste sur les générations suivantes et nous voyons ainsi que ses effets ne se limitent pas aux seuls survivants et survivantes, mais touchent toutes les personnes qui leur sont liées… particulièrement leurs enfants.
Pour mémoire
Pour mémoire , Donald Brittain et John Spotton, offert par l’Office national du film du Canada
De loin le plus ancien film de cette sélection, il est aussi peut-être le plus percutant. Dans ce long métrage documentaire émouvant, Donald Brittain et John Spotton suivent un survivant de l’Holocauste qui, en 1965, fait un voyage émouvant en retournant à Bergen-Belsen, le dernier des 11 camps de concentration où il a été détenu par les nazis. anciens prisonniers et prisonnières traversent l’Allemagne, les souvenirs de la « solution finale » d’Hitler toujours frais à leur esprit.
Selon le producteur de l’ONF Adam Symansky, Donald Brittain a tourné ce film parce qu’il trouvait important que quelqu’un d’autre qu’une personne juive raconte cette histoire.
Outils pédagogiques pour l’enseignement de l’Holocauste
Les enseignants seront heureux d’apprendre qu’il est maintenant possible de télécharger des vidéos des classes virtuelles de l’ONF dédiées à la mémoire des victimes de l’Holocauste.
AUTRES RESSOURCES UTILES
Si vous avez besoin de soutien, veuillez prendre contact avec le Réseau des fonctionnaires juifs et juives (jps.gc.fpj@gmail.com)
Visitez les sites ci-dessous pour explorer les ressources qui sauront intéresser vos élèves à cet événement :
Ressources canadiennes en matière d’Holocauste
Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal (CCHM)
Découvrez des objets exceptionnels et des documents historiques à travers des commentaires audio, des textes et des images en haute résolution et apprenez l’histoire grâce aux récits des survivants de l’Holocauste.
Vue d’ensemble des activités pédagogiques
Application du Musée de l’Holocauste à Montréal (sur iTunes)
Témoignages de survivants de l’Holocauste
Encyclopédie multimédia de la Shoah (United States Holocaust Memorial Museum)
Le Mémorial de la Shoah (Paris)
Ce site Web comprend plus de 1 300 témoignages vidéo de survivants de l’Holocauste, dont certains en français. IWitness permet aux apprenants de voir et d’entendre les histoires personnelles de survivants du génocide qui ont rebâti leur vie. Plus qu’un dépôt d’archives, IWitness est un outil pratique pour construire une meilleure société civile en tirant des leçons du passé. IWitness met les apprenants en lien avec le passé et les motive à construire un meilleur avenir. Ce site Web propose aussi un logiciel qui donne aux élèves et au personnel enseignant la possibilité de créer leurs propres vidéos.
IWitness est un projet de l’USC Shoah Foundation, mis de l’avant par Steven Spielberg, réalisateur de La liste de Schindler. Ce site Web est voué à l’archivage des témoignages de survivants de l’Holocauste, de sauveurs et de libérateurs de juifs.
Programme des mémoires de survivants de l’Holocauste de la Fondation Azrieli
La Fondation Azrieli publie les mémoires de survivants de l’Holocauste qui sont par la suite venus s’établir au Canada. Ces récits uniques à la première personne témoignent du courage, de la force et de la chance qu’il a fallu pour survivre face à une telle adversité. Ces histoires sont également des hommages émouvants rendus à celles et ceux qui ont risqué leur vie pour venir en aide à autrui. Le programme est animé par la conviction que ces récits ont un rôle important à jouer dans l’éducation à la tolérance et à l’acceptation de la diversité.
«Pourquoi enseigner l’Holocauste ?» UNESCO, 2013
« L’Holocauste est un crime qui ne ressemble en rien aux autres crimes dans l’histoire de l’humanité, en raison de l’ampleur de son horreur et de son inhumanité. C’est pourquoi il faut absolument faire en sorte que cette expérience ne soit jamais oubliée et que de telles atrocités ne se reproduisent plus jamais. » – Jason Kenney, ministre du Multiculturalisme
« Les ennemis étrangers » : L’internement des réfugiés juifs au Canada, 1940-43
Alors que l’Allemagne nazie entraîne le monde dans une guerre, les politiques discriminatoires d’immigration canadienne empêchent d’entrer ceux, notamment les juifs, qui veulent trouver refuge au pays. En 1940, dans un esprit de collaboration à l’effort de guerre, le Canada se plie à la requête de la Grande-Bretagne et accepte les « ennemis étrangers » et les prisonniers de guerre, sans pour autant s’attendre à accueillir 2284 réfugiés du nazisme, des juifs pour la plupart.
Grâce à des récits et différents artefacts, cette exposition vient illustrer un chapitre peu connu dans l’histoire du pays, l’histoire des réfugiés internés au Canada. Le parcours de ces hommes de l’Europe fasciste à leur asile en Angleterre, de leur emprisonnement en Grande-Bretagne et au Canada jusqu’à leur libération finale – demeure un témoignage aigre-doux de survie à l’Holocauste.
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