La stéréoscopie (3D) pour les pros
Dans ce billet, j’ai résumé la classe de maître donnée par le producteur Marc Bertrand sur la stéréoscopie, à l’occasion du Festival international de films pour enfants de Montréal (FIFEM).
À la fin de sa présentation, le producteur du studio Animation et jeunesse de l’ONF a pris la peine de répondre aux questions de l’audience. En voici un compte-rendu en rafale.
Q : Comment corriger les mouvements de caméra rapides?
R : En aplatissant l’image 3D en une image plate normale. Personne ne va s’en rendre compte. Il faut tout simplement remettre les deux yeux au même niveau et ramener progressivement la 3D lorsque le plan se stabilise.
Q : Quel pourcentage de stéréoscopie doit-on utiliser dans un plan?
R : Le pourcentage peut varier. La règle générale est de 6 % en avant-plan et de 10 % en arrière. Pour Les yeux noirs, nous avons poussé l’enveloppe jusqu’à 40 %. Selon moi, une stéréo de 6 à 10 % est une stéréo terne, mais c’est parfait pour un long métrage.
Q : Quels sont les avantages/désavantages de réaliser un film de fiction en stéréoscopie 3D?
R : Un film de fiction en 3D prend quatre fois plus de temps à produire qu’un film d’animation en 3D. Le rendu est aussi trois fois plus long. Du moins, ce l’était en 2006. Aujourd’hui, avec une bonne équipe, les bons équipements et une bonne préparation, c’est peut-être une fois et demie plus long.
C’est aussi beaucoup plus cher. La 3D demande une résolution de haute qualité. Il faut donc plus de lumière et, encore une fois, plus de temps de préparation.
De plus, si vous ajoutez des effets spéciaux, vous venez de quadrupler votre temps de postproduction. Les axes de travail ne sont plus X-Y, Il faut travailler aussi dans Z. Tout est plus complexe.
Enfin, les opportunités de distribution se font plus rares. À moins d’être un major américain, pour qui les salles sont construites, votre film risque d’avoir de la difficulté à être présenté sur un écran adapté à son format. Normalement, c’est plutôt l’inverse qui se passe. On doit s’adapter aux différentes salles de visionnage et à leurs écrans. En s’adaptant, on perd de la qualité.
En gros, si la stéréoscopie n’apporte rien à la trame narrative du film, n’en faites pas!
Bien sûr, il y a aussi des avantages. Un de ceux-ci est le fait qu’un film en 3D ne peut pas être piraté.
Q : Quelle est l’importance du son en stéréoscopie?
R : Le son stéréo est très important. Le son doit être surround, mais surtout présent au centre de la salle, pour créer l’effet d’être au milieu de l’action.
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Photo d’en-tête : Image du film d’animation Falling in Love Again, réalisé en stéréoscopie par Munro Ferguson.