Ce billet a été mis à jour le 25 avril 2016.
Réalisé par Philippe Baylaucq pendant une résidence de deux ans à l’ONF, ORA a été lancé en première mondiale au Festival international du film de Toronto (TIFF) en 2011. Après avoir parcouru la planète de festival en festival et fait la tournée des cinémas, en première partie du très beau Pina de Wim Wenders, le film est maintenant accessible gratuitement sur notre plateforme de visionnage en ligne, et je dois admettre que j’ai très hâte de connaître vos impressions à ce sujet.
Les innovations techniques au service de l’art
ORA est, à mes yeux, une œuvre importante et innovatrice, où les possibilités techniques viennent mettre en valeur la beauté des corps humains et leurs mouvements. Oui, j’ai un parti-pris pour les films de l’ONF. Oui, je suis une « fan finie » de danse et de cinéma (et de danse AU cinéma), je vous en ai déjà parlé à plusieurs reprises sur ce blogue (« Pour l’amour de la danse », « Marie Chouinard au pied du mont Royal »), mais ORA est plus qu’un film de danse, c’est un exploit cinématographique, un réel chef d’œuvre.
Un film tourné dans le noir
Tourné sans éclairage (ni naturel, ni artificiel), ce film a comme seule source de lumière la chaleur interne du corps des danseurs. Celle-ci est captée par une technologie thermographique infrarouge exceptionnellement sensible, qui est normalement réservée aux applications militaires, médicales et scientifiques. Le réalisateur est allé plus loin en se servant de 2 caméras infrarouges disposées l’une à côté de l’autre et synchronisées comme nos 2 yeux de la vision stéréoscopique humaine. On a donc droit à un film tourné avec des caméras infrarouges… en 3D. L’effet est tout simplement magnifique.
ORA marque la deuxième collaboration entre le cinéaste Philippe Baylaucq et le chorégraphe de Lodela, José Navas :
La danse à l’ONF : une tradition
Baylaucq n’est pas le premier ni le seul cinéaste à avoir fait des films sur la danse à l’ONF. Après tout, la danse et le cinéma sont complémentaires : ce sont deux formes d’art en mouvement.
Norman McLaren, pionnier du cinéma d’animation au Canada, a lui-même réalisé plusieurs films en collaboration avec des danseurs au cours de sa carrière, le plus célèbre étant Pas de deux (1968). Plusieurs réalisateurs ont suivi ses traces par la suite et ont réalisé des films d’animation, des films expérimentaux ou des documentaires sur la danse à l’ONF.
Nous avons pensé vous les regrouper dans une sélection de films intitulée : La danse et le cinéma à l’ONF. Celle-ci est accompagnée d’un texte explicatif de l’auteur, réalisateur, professeur et critique du cinéma Marcel Jean. Ce dernier a également dirigé le Studio d’animation du Programme français de l’ONF de 1999 à 2005.
Sélection La danse et le cinéma à l’ONF
Et vous, quels sont vos films de danse préférés?