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Le regard des cinéastes latino-canadiennes

Le regard des cinéastes latino-canadiennes

Le regard des cinéastes latino-canadiennes

Ce billet de la Perspective du conservateur met en lumière la nouvelle vague de cinéastes latino-canadiennes qui, depuis 10 ans, réalisent des films produits par l’ONF.

En guise d’entrée en matière à cet hommage, je vous invite à regarder Seguridad (2024), la dernière œuvre de Tamara Segura, cinéaste canadienne d’origine cubaine. Il s’agit là d’une excellente façon de commencer cette célébration. Le titre du film joue sur le nom de famille de la réalisatrice et résume magnifiquement son sujet. Après avoir été présenté en première mondiale au Festival international du film de l’Atlantique de Halifax, où il a remporté le prix de la Guilde canadienne des réalisateurs pour le meilleur documentaire de l’Atlantique, Seguridad a été couronné des prix du meilleur film et du meilleur documentaire lors de la 24e édition du festival aluCine Latin Film + Media Arts de Toronto.

Seguridad, Tamara Segura, provided by the National Film Board of Canada

Quatre courts métrages issus de deux programmes de mentorat

Bien que des femmes latino-américaines réalisent des films à l’ONF depuis le milieu des années 1970 (notamment la pionnière d’origine chilienne Marilú Mallet), ce n’est qu’au cours de la dernière décennie qu’une nouvelle vague de cinéma latino-canadien a commencé à déferler à l’Office national du film du Canada. Parmi ces cinéastes, on trouve des réalisatrices qui s’identifient comme femmes et qui sont des Canadiennes de première génération ou nées dans un pays latino-américain. Citons à ce titre le très récent Mon monde, ta mélodie (2024) : un chœur de grenouilles tropicales interprète un air pop entraînant dans cette animation délicieusement troublante de l’artiste canado-costaricienne Bianca Shonee Arroyo-Kreimes.

Mon monde, ta mélodie, Bianca Shonee Arroyo-Kreimes, offert par l’Office national du film du Canada

Mon monde, ta mélodie fait partie de la collection de courts métrages d’animation d’une minute réalisés dans le cadre de la 14e édition du stage en animation Hothouse, destiné aux cinéastes de la relève au pays. Créé en 2003 par Michael Fukushima, producteur du Studio d’animation de l’ONF, et David Verrall, producteur exécutif, Hothouse cherche à réinventer des façons de faire de l’animation qui soient plus rapides et souples, et qui célèbrent les films les plus courts de tous les courts, tout en maintenant l’excellence créative et technique qui constitue la marque de fabrique de l’animation à l’ONF. La cinéaste et illustratrice Karla Monterrosa, originaire du Salvador, a participé à la 13e édition de ce programme applaudi et y a réalisé son film Lo 100to (2022).

Lo 100to, karla monterrosa, provided by the National Film Board of Canada

L’Office national du film est déterminé à devenir une plaque tournante pour les jeunes cinéastes au pays. À cette fin, l’ONF a récemment mis sur pied un autre programme de mentorat : le laboratoire de création expérimental Alambic, qui vise à présenter les perspectives uniques de cinéastes d’animation de la relève. Dans le cadre de ce nouveau programme, l’animatrice montréalaise d’origine mexicaine Bren López Zepeda a réalisé le film Alchimie moderne (2022), une quête de soi fondée sur la résilience, la reconstruction et la renaissance.

Alchimie moderne, Bren López Zepeda, provided by the National Film Board of Canada

Alambic (dont la première édition a eu lieu en 2022) offre aux artistes en début de carrière la possibilité de créer un film de moins de trois minutes (tandis que le programme Hothouse produit des courts métrages d’une minute). La cinéaste brésilienne Beatriz Carvalho a contribué à la première édition d’Alambic avec son récit de voyage poétique et sonore Terre ferme (2022), un journal intime qui nous révèle les pensées d’une femme immigrante de retour dans son pays d’origine.

Terre ferme, Beatriz Carvalho, offert par l’Office national du film du Canada

Des films bouleversants, d’une grande créativité visuelle[i]

Alors qu’elle étudie à l’École internationale de cinéma et de télévision (EICTV) dans son pays natal, Cuba, Tamara Segura obtient, en 2012, une bourse de l’École de cinéma Mel-Hoppenheim de l’Université Concordia, à Montréal. Quelques années plus tard, la cinéaste cubaine réalise son premier film pour l’ONF, Une chanson pour Cuba (2014). Ce court métrage s’intéresse aux souvenirs d’un jeune couple cubain qui se trace une nouvelle voie sur une île de l’Atlantique Nord (Terre-Neuve). Une chanson pour Cuba n’est pas seulement la première réalisation canadienne de cette cinéaste d’origine cubaine, c’est aussi le film qui a lancé cette nouvelle vague de cinéastes latino-canadiennes à l’ONF. Tamara Segura a écrit, réalisé et joué l’un des rôles principaux du film, qui a été présenté en première au Festival du film de l’Atlantique de Halifax en 2014.

Song for Cuba, Tamara Segura, offert par l’Office national du film du Canada

Dix ans plus tard, Tamara Segura présente son premier long métrage, Seguridad (2024). À travers une série d’entretiens à la caméra très personnels avec sa famille proche, la cinéaste met au jour des secrets de longue date qui racontent une histoire de résilience et d’amour profond entre les membres de la famille. Ce film mêle avec brio des photographies de toute une vie au récit intime de la cinéaste, offrant ainsi un aperçu rare de la vie intérieure de la population cubaine à l’ère postrévolutionnaire. Dans Seguridad, la réalisatrice cubaine intègre une composante très intime (et pourtant publique) de son histoire personnelle, et cristallise magistralement des réflexions qui la hantent depuis des décennies. Il s’agit là d’un des films les plus personnels et les plus universels récemment produits par l’ONF. Le jury d’AluCine ne s’y est pas trompé : « [Ce film] plonge dans les dédales du chagrin, de la déception, des attentes, de la résilience, de la famille, de l’amour et de la révolution cubaine. »[ii]

Délectez-vous de cette collection de films de l’ONF créés par des cinéastes latino-canadiennes. Vous découvrirez, entre autres, le premier long métrage documentaire réalisé par une cinéaste latino-canadienne pour l’Office national du film du Canada depuis plus de 20 ans. À ne pas manquer !

[i] https://www.alucinefestival.com/awards-2024

[ii] IBIDEM

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