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Histoire sans fin : accorder une place aux histoires des Métis à l’école

Histoire sans fin : accorder une place aux histoires des Métis à l’école

Histoire sans fin : accorder une place aux histoires des Métis à l’école

Histoire sans fin offre aux élèves l’occasion de découvrir l’histoire des Métis, le « peuple des réserves routières ». Grâce au pouvoir du récit, le film sert de point d’entrée à une exploration de l’histoire, souvent passée sous silence, de la lutte des Métis pour leur reconnaissance. Il permet de comprendre les conséquences persistantes qu’a eues la colonisation sur cette population.

Histoire sans fin, Derek Mazur, offert par l’Office national du film du Canada

Le pouvoir des histoires

Piihtikway! Natoohtahk! Entrez et tendez l’oreille ! Venez vous installer à la table, passer un moment avec nous et écouter une histoire.

Les histoires. Il y a toujours eu des histoires. Quand je pense à mon enfance et au temps que j’ai passé à pêcher et à cueillir des baies, à coudre et à faire du perlage, à m’asseoir à la table de la cuisine, à participer à des réunions familiales, joyeuses ou tristes, je me dis que j’ai toujours entendu des histoires. Des histoires qui nourrissaient un sentiment d’appartenance, me situaient au sein du territoire, de la communauté, de la famille. Ces histoires m’ont aidée à comprendre mon univers, ma propre histoire et mon identité, en tant que Métisse. Elles touchaient mon cœur, ma tête et mon esprit, me disaient qui j’étais et à qui j’appartenais. Les histoires m’ont aidée à devenir une personne à part entière.

Quand les histoires ne sont pas racontées

À l’école, les histoires n’étaient pas les mêmes. Les seules histoires que j’ai entendues dans une salle de classe étaient déroutantes et peuplées de personnages ou d’événements peu familiers. Riel, un traître ? La disparition graduelle des Métis après 1885 ? Ces histoires n’étaient pas celles que je connaissais. Durant mon parcours scolaire, de l’école primaire à l’université, les récits sur les Métis étaient incomplets, inexacts ou tout simplement passés sous silence.

La réconciliation à travers les histoires

En cette époque de réconciliation, les enseignants et enseignantes répondent aux appels à l’action et commencent à entrevoir ce que la réconciliation peut signifier dans une salle de classe. Ils ne connaissent peut-être pas l’épouvantable histoire de la colonisation, ou craignent de faire un faux pas en présentant l’histoire des Métis. L’appréhension ou l’inconfort associé au partage d’une histoire qui n’était pas censée être racontée est tout à fait concevable. C’est pourquoi les films de l’ONF comme Histoire sans fin (Derek Mazur, 1986), de la série Daughters of the Country, sont importants. Histoire sans fin relate la lutte pour la survie que mènent les Métis, en dépit du vol de leur terre, des vagues d’immigration et du racisme systémique. Il présente une période sombre pour ce peuple oublié et ce peuple des réserves routières, révélant un volet important de son histoire.

Pour les enseignants et enseignantes et pour les élèves qui ne sont pas métis, de tels films offrent du contenu stimulant et servent de point de départ à l’apprentissage de l’histoire des Métis, de leur culture et de leurs perspectives. Ils peuvent aider à déconstruire des conceptions erronées et donner envie d’approfondir le sujet. Les relations empreintes de respect sont essentielles à la réconciliation, et toute relation repose sur l’empathie et la compréhension. Les élèves peuvent réfléchir au sens que revêt, dans le contexte canadien actuel, le sentiment tenace qui habite la mère dans le film (« nous sommes différents, pas meilleurs »).

Pour les élèves métis, le film, en réaffirmant les histoires apprises dans leur famille et leur communauté, servira de miroir dans lequel se voir. À ceux et celles qui n’ont plus de lien avec la communauté, il apportera des explications et fournira un contexte à cette perte de lien. Il permettra à certaines personnes de réaffirmer leur histoire. Pour d’autres, qui ne la connaissent pas, il jettera un éclairage sur des zones d’ombre et invitera à une exploration plus poussée. Si on avait accordé une place à ce film dans un de mes cours lorsque j’étais enfant, il aurait légitimé mon histoire familiale et mon identité. Voir en classe la célèbre actrice Tantoo Cardinal, une Métisse, m’aurait permis de comprendre que l’histoire des Métis importe et qu’elle mérite d’être apprise.

À l’école, je ne savais pas la force que procure le fait d’entendre parler de sa propre histoire. Les enseignants et enseignantes cherchant à faire entendre, avec authenticité et respect, la voix des Métis dans leur salle de classe peuvent accorder une place aux films comme Histoire sans fin. Étudier un tel film permet de faire savoir aux Métis de la classe que leur histoire — passée, présente et future — compte. Ainsi, le sentiment qu’exprime la jeune Flora dans le film, « nous n’avons jamais eu aucune chance », ne fera pas partie de leur histoire.

Questions de réflexion

  • Quels comportements colonialistes à l’égard des Métis sont représentés dans le film ? Comment ces comportements se manifestent-ils dans le Canada actuel ?
  • Quels sont les principaux événements qui ont fait connaître les Métis sous le nom de « peuple des réserves routières » ?
  • De quelle manière le film illustre-t-il les expériences qui ont fait des Métis le « peuple oublié » ?
  • Quel moyen a été principalement utilisé pour déplacer les Métis de leurs terres ?
  • Quelles incidences ont eu le relogement forcé et l’abandon des terres sur la situation actuelle des Métis ?
  • Comment le film illustre-t-il la résistance et la résilience des Métis ?
  • Quelles sont les histoires associées au territoire de votre communauté ? Quelles sont les histoires datant de l’époque qui a précédé le peuplement des terres par les colons ? Qui transmet ces histoires et comment pouvez-vous les apprendre ?
  • Comment le fait de raconter les histoires peut-il aider à déconstruire les idées reçues ?
  • Comment les enseignantes et enseignants peuvent-ils, dans le respect, accorder une place à l’histoire de chaque élève ?

Cheryl (Henderson) Devin est une Métisse ayant des liens familiaux sur tout le territoire des Métis, à Edmonton, à Fort Saskatchewan et à Andrew, notamment. Elle a enseigné pendant plus de 30 ans, entre autres au sein de l’équipe de formation professionnelle des Autochtones de Walking Together, une initiative de l’Alberta Teachers’ Association, et à titre de consultante en éducation des Premières Nations, des Métis et des Inuits. Elle poursuit sa réflexion sur ses responsabilités en tant que Métisse et travaille à la réappropriation et à la résurgence de la langue, de la culture et de l’identité des Métis, pour elle-même, ses enfants et ses futurs petits-enfants.

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