L’ONF s’engage à respecter votre vie privée

Nous utilisons des témoins de navigation afin d’assurer le bon fonctionnement du site, ainsi qu’à des fins publicitaires.

Si vous ne souhaitez pas que vos informations soient utilisées de cette manière, vous pouvez modifier les paramètres de votre navigateur avant de poursuivre votre visite.

En savoir plus
Mini-leçon — Naissance d’une famille

Mini-leçon — Naissance d’une famille

Mini-leçon — Naissance d’une famille

Mini-leçon — Naissance d’une famille

Matières scolaires :

  • Histoire – Le Canada de 1946 à 1991
  • Histoire et éducation à la citoyenneté – Enjeux de la société d’aujourd’hui
  • Économie domestique/Étude de la famille – Diversité des familles et défis
  • Études des Premières Nations – Identité/Société

Âge recommandé : 13 ans et plus

Avertissement : Langage grossier occasionnel (p. ex., « pauvre con »)

Naissance d'une famille, Tasha Hubbard, offert par l'Office national du film du Canada

Mots clés/sujets : Identité, famille, rafle des années 1960, politiques d’assimilation forcée, racisme institutionnel, adoption, protection de l’enfance, placement en famille d’accueil

Question directrice : Quelles sont les conséquences sociales immédiates et à long terme de la rafle des années 1960 ? Quelles mesures vers la guérison pouvons-nous prendre comme individu, famille, communauté et société ?

Synopsis pédagogique : Naissance d’une famille nous invite à assister à des retrouvailles intimes et émouvantes, de celles qui n’arrivent qu’une fois dans la vie. Il s’agit de la première rencontre entre les enfants de Mary Jane Adam — Betty Ann, Rosalie, Esther et Ben —, enlevés dès leur plus jeune âge à leur mère pendant la « rafle des années 1960 ». L’expression désigne la pratique qui consistait à retirer les enfants autochtones de leur famille pour les placer en adoption ou les confier à des familles d’accueil non autochtones. Cette façon de procéder mise en œuvre dans les années 1960 a été maintenue jusque vers la fin des années 1980. Le retrait des enfants de familles autochtones s’est amorcé sous le régime des pensionnats indiens, lequel a fait place aux organismes de protection de la jeunesse, alors que se poursuivait parallèlement la « rafle des années 1960 ». Cette pratique a mené à l’éclatement des familles autochtones, lesquelles continuent aujourd’hui d’en subir les conséquences. Tasha Hubbard, la réalisatrice du film, a elle-même été adoptée pendant la « rafle des années 1960 » au Canada.

Activité 1 : Réflexion et dessin

Extrait #1 (7 min 29 s)

Demandez aux élèves de réfléchir en silence aux éléments sur lesquels repose une famille saine. De quoi une famille a-t-elle besoin pour prendre soin de ses enfants et veiller à leur épanouissement et à leur bien-être ?

Étape 1 : Invitez les élèves à dessiner au crayon à mine un arbre simple pourvu de feuilles ou d’aiguilles et de racines, puis à inscrire leur nom sur le tronc.

Étape 2 : Les élèves dessinent quatre ou cinq gouttes de pluie assez grosses pour contenir un ou deux mots.

Étape 3 : Dans les gouttes de pluie et les racines de l’arbre, les élèves inscrivent de cinq à dix mots qui décrivent les caractéristiques d’une famille saine.

Résumé

L’arbre symbolise la façon dont les enfants grandissent et s’épanouissent quand ils reçoivent le soutien nécessaire (les gouttes de pluie nutritives) pour bien se développer.

Opprimées par des systèmes qui les jugeaient inaptes à prendre soin de leurs enfants, les familles et les communautés autochtones se sont trouvées anéanties, d’autant plus que leurs pratiques ancestrales leur enseignent à entourer l’enfant et à le placer au cœur de la vie familiale. Ce soutien repose sur l’amour des parents, des tantes, des oncles, des grands-parents et de la communauté. Les expériences du quotidien, par exemple les chansons et les cérémonies, façonnent le bien-être général des enfants, leur épanouissement et leur sentiment d’appartenance.

Les familles saines ont vu peu à peu leurs racines s’effriter, en partie lorsqu’on leur a arraché les enfants pour les placer dans des milieux isolés et hostiles (les pensionnats indiens) qui se sont employés à négliger, à bafouer, à rabaisser et à dénigrer chez eux tout sentiment d’appartenance et toute bienveillance envers soi-même.

Ce documentaire nous apprend que la mère avait été retirée de sa famille et placée dans un pensionnat autochtone. Ses enfants ont ensuite subi le même sort : on les a séparés et placés dans un milieu qui leur était étranger, et le cycle des familles brisées s’est ainsi poursuivi. Le frère et les sœurs que nous présente le film cultivent aujourd’hui leur sens de la famille. Ils prennent les moyens nécessaires pour guérir et pour se soutenir mutuellement afin de pouvoir s’épanouir ensemble.

Pour plus de renseignements sur le modèle d’arbre décrivant les formes de soutien qui entraînent le développement sain des enfants, reportez-vous au document suivant : https://reussiteautochtone.wordpress.com/ressources-complementaires/modele-holistique-de-lapprentissage/

Activité 2 : Réflexion et ramification

Extrait #2 (7 min 15 s)

Lorsque le frère et les sœurs rencontrent un aîné au Buffalo Nations Luxton Museum, ils se familiarisent avec la culture de la Nation Stoney Nakoda et, pour la toute première fois, en expérimentent quelques éléments. La salutation de l’aîné, « bienvenue chez vous », amène Betty Ann à s’interroger sur son passé, et elle décrit son sentiment d’avoir été « escroquée ».

Étape 1 : Invitez les élèves à discuter, deux à deux ou en petites équipes, des conséquences émotives qu’entraîne la rencontre des membres de la fratrie, du sens que revêt pour ces quatre personnes l’expression « bienvenue chez vous » et de la raison pour laquelle Betty Ann a l’impression d’avoir été escroquée.

Étape 2 : Les élèves réfléchissent au fait que la solidité du lien unissant une personne à sa culture alimente le sentiment de bien-être de cette personne.

Étape 3 : Chaque élève ajoute des mots ou des caractéristiques à l’arbre tracé à l’activité 1 en rapport avec le fait que la solidité du lien unissant une personne à sa culture alimente le sentiment de bien-être de cette personne.

Étape 4 : Les élèves colorient ensuite l’arbre, les gouttes d’eau, les mots et l’arrière-plan aux crayons de couleur.

Étape 5 : Cela fait, expliquez-leur que les couleurs représentent l’importance des liens avec la culture, du sentiment d’appartenance et du bien-être général.

Résumé

Leur rencontre avec l’aîné est un moment décisif du cheminement vers la guérison du frère et des sœurs, qui mesurent ainsi mieux toute l’étendue de leur déracinement culturel. Ce segment du film fait ressortir les répercussions liées à la méconnaissance de leur culture, de leur langue, de leur famille et de leur communauté dénées.

Même si ce court extrait ne traduit pas pleinement l’attachement viscéral de la Nation Stoney Nakoda à ses pratiques culturelles, il ouvre la porte à une connaissance et à une compréhension accrues des liens qui unissent une famille. Le tambour représente les battements de cœur de nos mères, ce premier rythme que nous entendons et que nous sentons. Le son du tambour et ce qu’il symbolise ont suscité des émotions profondes chez le frère et les sœurs. Ils ont eu pour effet de les rapprocher davantage et d’activer le processus de guérison.

En entendant les paroles de l’aîné, « bienvenue chez vous », ils entrent symboliquement à l’intérieur du cercle d’amour et de soutien, un sentiment associé au fait de renouer avec leur culture d’origine et de se rapprocher les uns des autres, une avancée vers la guérison.

Activité 3 : Réflexion et création d’un organisateur graphique

Extrait #3 (1 min 51 s)

L’ensemble de la classe réfléchit à la question suivante : en quoi le déracinement forcé qui a touché plusieurs générations ainsi que les attitudes et les croyances négatives envers les familles autochtones sont-ils susceptibles d’influer sur le bien-être général de l’individu, de la famille et de la communauté ? Les élèves dressent également une liste de mesures à prendre pour favoriser la guérison et l’épanouissement.

Étape 1 : Écrivez le mot « guérison » au centre d’un tableau blanc ou d’une grande feuille, puis tracez quatre sections autour du mot et inscrivez un des mots ci-après dans chaque section : individu, famille, communauté et société.

Étape 2 : Sur des papillons adhésifs, les élèves écrivent ensuite des mots ou des expressions traduisant des attitudes ou des conséquences sociales négatives auxquelles les familles autochtones risquent de se heurter en raison des politiques et des attitudes qui contribuent à la dislocation des familles. Posez les papillons adhésifs dans n’importe quelle section du tableau blanc ou de la feuille.

Étape 3 : Demandez aux élèves de trouver des moyens pour faire en sorte que les individus, les familles, la communauté et la société dans son ensemble puissent reconnaître la situation, en tirer des leçons et prendre des mesures les rapprochant de la guérison. Invitez ensuite chaque personne à inscrire ces idées sur des papillons adhésifs de couleurs différentes ou à utiliser des stylos ou des crayons de couleurs différentes pour chaque idée inscrite.

Étape 4 : Apposez les papillons sur le tableau blanc ou la feuille.

Il importe d’insister sur le fait que plusieurs papillons adhésifs ont leur place dans n’importe quelle section du tableau ou de la feuille, puisque l’enfant, la famille, la communauté et la société sont interreliés.

Résumé

Les tactiques de colonisation alimentées par des politiques d’assimilation forcée agressives, comme la Loi sur les Indiens, le système des réserves, les pensionnats indiens, la protection de l’enfance, la rafle des années 1960 et l’actuel placement en famille d’accueil, continuent d’avoir des conséquences sur les familles, quoique chez ces dernières, la guérison s’opère.

Les politiques et les attitudes néfastes à l’endroit des peuples autochtones avaient pour but d’appauvrir et d’éliminer une culture largement fondée sur l’attachement à la famille, les cérémonies, la langue et la terre. Elles ont entraîné de nombreuses conséquences sociales à court et à long terme : taux élevé de suicide, incarcération, placement en famille d’accueil, toxicomanie, perte de la langue, déplacement géographique, itinérance, racisme systémique flagrant et autres. S’ajoute à cela la perpétuation de la haine envers les Premières Nations, les Métis et les Inuits.

Promouvoir et se réapproprier des façons d’être, de savoir et d’agir conformément à sa culture contribuent à la santé des familles, de la communauté et de la société. Ressouder les familles et affronter la vérité en ce qui a trait à l’histoire du Canada, dont la destruction des peuples autochtones constitue les fondements, sont autant d’occasions de guérison. En appuyant l’élimination du racisme systémique flagrant, en se renseignant sur les politiques et les attitudes qui continuent à peser sur les familles et en soutenant les programmes sociaux, on peut prendre des mesures qui favorisent la guérison.

Intégrer, dans le réseau de l’éducation et dans d’autres structures de pouvoir (justice, programmes sociaux, protection de l’enfance, santé, fonction publique, médias), le réapprentissage de l’histoire actuelle et passée du Canada et des « Autochtones » avant l’arrivée des Blancs et donner suite aux Appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada permettra au pays de suivre la voie qui mène à la guérison.

Résumé de la mini-leçon

Les contrecoups de la rafle des années 1960 sur les enfants retirés de leur famille sont très semblables aux conséquences subies par les survivants et survivantes des pensionnats indiens. On pourrait même faire valoir que la rafle des années 1960 découle des pensionnats indiens. Parce que ces enfants ont été séparés de leur famille et de leur communauté, ils n’ont pas appris à connaître leur culture, qui repose notamment sur l’attachement à la langue et à la terre. En les privant de relations et d’interactions avec leur famille et avec leur communauté, on ne leur a pas permis de recevoir le soutien dont ils auraient profité autrement.

Ces hommes et ces femmes en gardent encore des séquelles.

Passer à l’action

En petites équipes de deux ou trois, les élèves se renseignent sur la rafle des années 1960 en lisant l’article de revue ci-après. Chaque équipe se concentre sur un de ses aspects (p. ex., politiques gouvernementales, séparation des familles, répercussions sur les mères, conséquences à long terme sur les familles autochtones et sur leur communauté, perte de la langue et de la culture, critique du film Naissance d’une famille, etc.). Les élèves rédigent ensuite un article sur l’aspect étudié de la rafle des années 1960 et créent un bulletin d’information ou un site web qui comprend tous les sujets analysés.

Crystal Clark est une Métisse d’origine dénée et crie. Mère, enseignante, conseillère en éducation autochtone et artiste, elle s’emploie en outre à soutenir les appels à l’action. Elle a étudié les nouveaux médias à la Vancouver Film School, a obtenu un baccalauréat en éducation, un diplôme en beaux-arts et une maîtrise en technologies de l’éducation, ainsi qu’un diplôme en création littéraire autochtone et en arts visuels du En’okin Center. Elle possède également une vaste expérience de l’enseignement dans les communautés des Premières Nations, du développement des ressources, de la recherche et de l’enseignement axés sur les Autochtones à l’intention du corps enseignant de la province de l’Alberta, ainsi que de l’enseignement des technologies de l’éducation aux enseignants et enseignantes en formation.

To read this post in English, click here.

Découvrez d’autres mini-leçons | Visionnez des films éducatifs sur ONF ÉducationAbonnez-vous au l’infolettre | Suivez ONF Éducation sur Facebook | Suivez ONF Éducation sur Twitter | Suivez ONF Éducation sur Pinterest

Ajouter un commentaire

Commenter