Mini-leçon — Jordan River Anderson, le messager
Mini-leçon — Jordan River Anderson, le messager
Matières scolaires :
- Civisme et citoyenneté — gouvernements fédéral et provinciaux ; droits de la personne
- Études autochtones — histoire, politique et enjeux
- Études sociales — la loi
Âge recommandé : De 15 à 18 ans
Jordan River Anderson, le messager, Alanis Obomsawin, offert par l’Office national du film du Canada
Mots clés/sujets : Droits de l’enfant, tribunaux et procès, enfants autochtones : santé et maladie, enfants autochtones : soins et réadaptation, enfants autochtones, racisme institutionnel, histoire, politique, société, droits autochtones, principe de Jordan
Question directrice : En quoi l’affaire Jordan River Anderson illustre-t-elle le traitement injuste et contraire à l’éthique infligé aux peuples des Premières Nations et dans quelle mesure est-il fondamental, pour une société, de promouvoir la justice et l’éthique sociales ?
Synopsis pédagogique : Le récit de la vie de Jordan River Anderson témoigne du traitement injuste et contraire à l’éthique qu’on réserve aux enfants des Premières Nations. Le gouvernement du Canada a été traduit en justice afin que cesse le perpétuel combat en vue d’obtenir, pour ces enfants, le droit à des services sociaux, de santé et d’éducation équitables. En 2007, la Chambre des communes a adopté à l’unanimité le principe de Jordan. En 2016, le Tribunal canadien des droits de la personne (TCDP) a ordonné au gouvernement d’appliquer intégralement le principe de Jordan. Les autorités fédérales n’ayant pas donné suite, le TCDP a dû émettre une troisième ordonnance de non-conformité en 2017 au vu de la conduite illégale et discriminatoire du gouvernement. L’histoire de Jordan est à l’image de nombreuses autres qui se déroulent aujourd’hui dans les communautés des Premières Nations. Et à la lumière d’événements récents, tout indique que les membres de ces communautés font toujours l’objet d’un traitement raciste, injuste et contraire à l’éthique à l’intérieur du système de santé.
ACTIVITÉ 1 – Discussion et échange sur le titre du film
Extrait #1 (3 min 8 s)
Étapes de l’activité
- Après avoir vu le film, les élèves discutent en équipes de deux de ce que signifie le titre, Jordan River Anderson, le messager. De quoi Jordan était-il le messager ?
- Individuellement, les élèves cherchent un autre titre qui renseigne sur le contenu du film.
- Les élèves inscrivent le titre qu’ils proposent sur un bout de papier ou un papillon adhésif.
- Les élèves affichent leurs titres aux murs de la classe.
- Les élèves font le tour de la classe pour prendre connaissance des titres proposés.
En complément — Si le temps le permet, chaque élève fait part aux autres du raisonnement qui lui a donné l’idée de suggérer ce titre.
Résumé
Bien qu’il n’ait jamais pu parler ni manifester d’émotion, Jordan River Anderson a laissé un percutant message d’espoir et de justice. Des gens de cœur solides et aimants ont su parler au nom de cet enfant et continuent de défendre les intérêts d’autres personnes qu’une société tapageuse et injuste réduit souvent au silence. Songez à l’importance de promouvoir la justice sociale pour ceux et celles qui n’ont ni pouvoir ni moyen d’expression.
ACTIVITÉ 2 – Carte cognitive, réflexion et discussion
Extrait #2 (2 min 32 s)
Extrait #3 (1 min 24 s)
Étapes de l’activité
- Lorsque les élèves ont réfléchi aux extraits que vous venez de voir, lisez-leur le résumé qui suit.
- De façon individuelle ou en équipes de deux, les élèves répondent aux questions présentées ci-après en se servant d’une carte cognitive (ou carte d’organisation d’idées).
- Pourquoi a-t-on appliqué des politiques visant à dissuader les peuples des Premières Nations ou les organisations alliées de militer en faveur d’un traitement éthique et équitable dans la société canadienne ? À l’heure actuelle, est-ce que des obstacles systémiques continuent de se dresser dans notre société ?
- Comment ces obstacles ont-ils façonné l’ensemble de la société canadienne tout en faisant en sorte que les peuples des Premières Nations soient sans cesse dépossédés de leur terre, de leur culture et de leurs droits ?
- En ce qui a trait au principe de Jordan, à quels obstacles les familles — non seulement celle de Jordan, mais de nombreuses autres — se sont-elles heurtées lorsqu’il s’est agi d’obtenir un traitement éthique pour leurs enfants ?
- Dans le cadre d’une discussion de classe, les élèves font part de leurs réflexions sur les questions qui précèdent.
Résumé
Comme en atteste ce film, beaucoup d’avocats et avocates et d’intervenants et intervenantes travaillent sans relâche à faire en sorte que les enfants et les jeunes des Premières Nations soient traités de façon équitable et aient droit à une justice sociale. Au long de l’histoire et jusqu’à ce jour, on a érigé des obstacles au bien-être des peuples des Premières Nations et adopté des politiques visant à s’assurer qu’il leur serait impossible de lutter pour la justice sociale en recourant à la loi et aux tribunaux. De 1927 à 1951, la loi interdisait aux Indiens inscrits de solliciter des conseils juridiques, d’engager des avocats, d’effectuer des collectes de fonds pour financer leurs revendications territoriales ou de se réunir en groupes. En outre, s’ils tentaient d’accéder aux études postsecondaires pour devenir avocats ou médecins, ils étaient tenus de s’émanciper et de renoncer par conséquent à leurs droits d’Indiens inscrits. Pour le gouvernement, cette règle offrait l’avantage de réduire le nombre de personnes inscrites à l’égard desquelles il lui fallait s’acquitter des obligations découlant des traités, tout en lui permettant de maintenir le régime d’oppression qu’il imposait aux peuples des Premières Nations.
ACTIVITÉ 3 – Collage de mots
Extrait #4 (2 min 4 s)
Étapes de l’activité
- Les élèves recherchent sur Internet « Journée de l’ourson témoin, Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations du Canada » et lisent les indications expliquant ce que signifie cette journée.
- L’ensemble de la classe discute de ce qu’est la Journée de l’ourson témoin et des raisons pour lesquelles cette journée importe.
- Les élèves proposent spontanément des gestes à accomplir le 10 mai — ou n’importe quel autre jour — pour mieux faire connaître le principe de Jordan et pour promouvoir la justice sociale.
- Téléchargez et imprimez une image d’ourson ou demandez aux élèves de dessiner une simple silhouette d’ourson de la taille d’une feuille de papier de 8,5 po × 11 po.
- Sur le corps de l’ourson, les élèves inscrivent de stimulantes paroles d’espoir, d’encouragement et d’appui à la justice sociale. Faites des photos de ces collages de mots sur les oursons et expédiez-les à la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations du Canada ou publiez-les sur les réseaux sociaux en utilisant les mots-clics #JournéeOursonTémoin et #PrincipedeJordan.
Autre suggestion — Les élèves inscrivent simplement des mots stimulants de tailles et de couleurs variées sur du papier pour affiche en indiquant également sur la feuille les mots-clics #JournéeOursonTémoin et #PrincipedeJordan. Faites une photo des élèves tenant leur collage de mots et publiez-la sur les réseaux sociaux en utilisant les mots-clics #JournéeOursonTémoin et #PrincipedeJordan.
Résumé
Le 10 mai marque la Journée de l’ourson témoin, créée en soutien à l’application du principe de Jordan. Bien sûr, les oursons sont surtout associés aux tout-petits, mais peu importe notre âge, nous conservons certains souvenirs de nos premières années. Et ces souvenirs nous rappellent avec d’autant plus d’acuité l’importance de prendre soin des enfants qui continuent d’avoir besoin que nous les soutenions et que nous défendions leurs droits. La première ordonnance de non-conformité émise par le Tribunal canadien des droits de la personne exigeait que le Canada mette intégralement en application le principe de Jordan à compter du 10 mai 2016. Il a toutefois fallu encore plusieurs années et plusieurs autres ordonnances de non-conformité avant que le Canada en arrive à faire de réels progrès. L’ours symbolise le courage, la force de surmonter les obstacles, la protection, la survie. L’ours, symbole de courage, figure parmi les enseignements des sept grands-pères issus de la Nation anishinaabe.
Passer à l’action Cartes – Faire valoir, favoriser, contribuer
- Par quels moyens pouvons-nous faire valoir la nécessité de mettre un terme à l’attitude haineuse à l’égard des membres des Premières Nations dans le système de santé et contribuer à ce que ces personnes y soient traitées avec plus de compassion ?
- Les élèves proposent spontanément des démarches que pourraient faire ou favoriser des personnes ou des groupes pour sensibiliser les gens et les amener à agir en vue d’un traitement équitable des membres des Premières Nations.
- Les élèves créent des cartes Passe à l’action. En 280 caractères, ils énoncent des gestes ou des faits qui sensibilisent les gens, ou suggèrent des façons de réclamer un traitement équitable des membres des Premières Nations à l’intérieur du système de santé.
- Publiez les énoncés des cartes Passe à l’action sur les réseaux sociaux.
Résumé
L’histoire de Jordan River Anderson montre clairement que les peuples des Premières Nations sont traités de façon injuste dans la société canadienne. Avant la fondation du Canada, les méthodes auxquelles ces peuples avaient recours pour assurer le maintien de leur santé et de leur bien-être puisaient leur origine dans la guérison fondée sur l’interdépendance avec la terre et se perpétuaient par l’intermédiaire d’un cercle de soutien solide au sein de la communauté. Les peuples des Premières Nations se trouvaient exposés à de nombreuses maladies, et le gouvernement récemment formé ainsi que la nouvelle population en général ont tôt fait de diaboliser et d’anéantir leurs méthodes de guérison traditionnelles. Lors de la conclusion des traités, le gouvernement s’était engagé à assurer la santé et le bien-être des peuples des Premières Nations, mais il a négligé cet engagement, et la discrimination à leur égard demeure partie intégrante du système de santé. Récemment, les médias ont fait état du racisme et de la haine extrêmes qu’ont manifestés des professionnels et professionnelles de la santé à l’endroit de personnes des Premières Nations. Si les médias sociaux ont permis d’enregistrer et de diffuser la preuve de ces mauvais traitements, rappelons qu’ils peuvent également servir à promouvoir la justice sociale et la bienveillance dans les rapports humains.
Native de Fort McMurray, en Alberta, Crystal Clark est d’origine crie, dénée et métisse. Elle est titulaire d’une maîtrise en technologie éducative, de deux baccalauréats, l’un en éducation, l’autre en beaux-arts, et détient en outre un diplôme en nouveaux médias. Crystal Clark a aussi étudié l’écriture et l’art visuel autochtones au En’owkin Centre. Lauréate du Prix du Premier ministre pour l’excellence dans l’enseignement, d’une bourse du BC Festival of the Media Arts, d’un prix Esquao en éducation et d’un prix Peace Hills Trust décerné dans le domaine des arts, cette éducatrice et artiste reste avant tout une mère.
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