L’ONF s’engage à respecter votre vie privée

Nous utilisons des témoins de navigation afin d’assurer le bon fonctionnement du site, ainsi qu’à des fins publicitaires.

Si vous ne souhaitez pas que vos informations soient utilisées de cette manière, vous pouvez modifier les paramètres de votre navigateur avant de poursuivre votre visite.

En savoir plus
Des médecins au front contre le sida | Perspective du conservateur

Des médecins au front contre le sida | Perspective du conservateur

Des médecins au front contre le sida | Perspective du conservateur

Le 1er décembre prochain sera la Journée mondiale de lutte contre le sida, instaurée en 1988 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Bien que les traitements antirétroviraux offerts aujourd’hui permettent de stopper l’évolution de la maladie et d’augmenter considérablement l’espérance de vie des personnes atteintes du VIH, il n’en demeure pas moins qu’en 2017, selon les chiffres de l’OMS, 940 000 personnes sont mortes de causes liées au sida.

La lutte contre la maladie n’est donc pas encore terminée. Voilà pourquoi je vous propose cette semaine le documentaire sur le sida Médecins de cœur (1993) de la cinéaste Tahani Rached.

Tourné au début des années 1990, le film s’inscrit dans un contexte fort différent de celui d’aujourd’hui, mais sa profondeur d’analyse, la pertinence des questions qu’il soulève et la qualité de ses intervenants en font un document exceptionnel et toujours actuel.

Genèse d’un projet de film sur le sida

Au début des années 1980, alors que la maladie reste encore méconnue, Tahani Rached commence à s’intéresser au sida. C’est son frère, qui travaille comme médecin dans une unité de soins pour les sidatiques en France, qui l’incite à se pencher sur la question. En 1984, elle propose au comité du Programme français un film sur le sujet, mais il est refusé.

Elle revient à la charge quelques années plus tard. Cette fois, le projet est accepté. Il faut dire que les choses ont radicalement changé depuis. Plus personne n’ignore l’existence de la maladie. Des organismes comme l’ONU et l’OMS parlent maintenant de pandémie et expriment de vives préoccupations face à la situation.

De nombreuses personnalités déclarent publiquement être infectées par le virus : le chanteur de rock et leader du groupe Queen, Freddie Mercury (décédé en 1991), le joueur de tennis Arthur Ashe (mort en 1993) et le joueur de basket-ball Magic Johnson, pour ne nommer que ceux-là. Bref, personne n’est à l’abri et tout le monde a peur de contracter la maladie!

DÉCOUVREZ LES FILMS DE TAHANI RACHED

Une approche différente

Le sujet n’est pas nouveau au cinéma. Les documentaires québécois Mortel désir (1991) de Mario Dufour et Le singe bleu (1992) d’Esther Valiquette ainsi que le long métrage de fiction Les nuits fauves (1992) du cinéaste français Cyril Collard l’ont déjà abordé. Même la grosse machine hollywoodienne s’est déjà emparée de l’affaire avec And the Band Played On (1993) de Roger Spottiswoode et Philadelphia (1993) de Jonathan Demme, qui met en vedette Tom Hanks.

Mais Médecins de cœur a peu à voir avec le récit autobiographique de Collard ou avec la quête des héros de And the Band Played On et Philadelphia. Tahani Rached a plutôt choisi de s’intéresser aux médecins qui mènent quotidiennement la bataille contre le sida, mais aussi contre l’intolérance, les préjugés, l’exclusion et la stigmatisation, à un moment où le sida est considéré, par une grande partie de la population, comme une maladie qui touche uniquement les homosexuels et les toxicomanes.

Une médecine du cœur

Ces médecins, ce sont ceux de la clinique l’Actuel : les docteurs Réjean Thomas, bien connu du grand public, Clément Olivier, Michel Marchand, décédé du sida pendant le tournage, et Danièle Longpré. Ils pratiquent, comme ils le disent eux-mêmes, une médecine du cœur, qui mise sur l’apaisement par la parole, le regard, le geste et qui laisse toute la place à l’amour, à une époque où un diagnostic de sida équivaut à une condamnation à mort et où la découverte d’un médicament efficace semble bien lointaine.

Si le film peut sembler dépassé à certains moments — on pense, entre autres, aux débats sur la pertinence d’avoir des machines distributrices de condoms dans les établissements de la Commission des écoles catholiques (encore à l’époque) de Montréal —, il reste toujours pertinent par les questions éthiques et philosophiques qu’il soulève. Et que dire de cette médecine du cœur? Nous en avons sans doute encore grandement besoin en cette ère où le cancer fait de nombreuses victimes.

Je vous invite à voir ou à revoir ce documentaire important de Tahani Rached dans le cadre de la Journée mondiale de la lutte contre le sida :

Médecins de coeur , Tahani Rached, offert par l'Office national du film du Canada

Ajouter un commentaire

Commenter