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Les mots de la cinéaste : Marie-France Guerrette et le film Sans maman

Les mots de la cinéaste : Marie-France Guerrette et le film Sans maman

Les mots de la cinéaste : Marie-France Guerrette et le film Sans maman

La découverte des multiples facettes d’une histoire à raconter est la partie la plus intéressante dans la réalisation d’un documentaire. D’abord, on se lance avec une idée et peu de connaissances sur le sujet, pour finalement présenter un récit riche, bien plus vaste que ce qu’on aurait pu imaginer. C’est une grande aventure et c’est ainsi que j’ai vécu Sans maman.

En entreprenant ce projet, j’ai découvert que mon intérêt pour les histoires des autres me révélait les raisons pour lesquelles ma propre histoire était si importante.

Quand j’ai commencé à travailler sur Sans maman, je me sentais très seule, je ressentais un grand vide. Maintenant que le film est terminé, je ne suis plus la même.

Visionnez Sans maman au complet :

Sans maman, Marie-France Guerrette, offert par l'Office national du film du Canada

L’aventure va bien au-delà des 72 minutes que vous voyez à l’écran. Chaque personne que j’ai rencontrée, interviewée, avec laquelle j’ai pleuré et ri ou que j’ai tenue dans mes bras a profondément influencé l’histoire de ce film ainsi que l’expérience que j’ai vécue.

Au départ, je désirais comprendre l’histoire des autres personnes endeuillées, celle des filles et des femmes qui ont perdu leur maman. Je ne voulais pas que mon deuil et mon chagrin prennent trop de place dans le film parce que je souhaitais que ce soit votre histoire autant que la mienne.

De plus, ayant déjà réalisé plusieurs documentaires, je me sentais plus à l’aise de raconter l’histoire des autres. Alors, quand j’ai commencé à me rendre compte que la vraie histoire de ce film était profondément ancrée en MOI et seulement en moi, j’ai pensé : « Oh là là ! Je sais maintenant que je dois plonger dans mon deuil. Mon avenir en dépend. »

Images tirées du film Sans maman

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Le film terminé, il m’a fallu environ deux mois pour me remettre complètement des émotions que j’avais ressassées en moi durant ces trois années de production. Après cette période de repos, je me suis réveillée un jour et j’ai commencé à revivre chaque moment armée de tout ce que j’avais appris, de tout ce que ma mère essayait de me dire.

Ce sont ses messages à elle que je partage maintenant avec vous. Bien que ce soit mon parcours personnel, je crois qu’il s’agit aussi de votre histoire.

Je souhaite que ce documentaire jette un baume sur le deuil pendant la jeunesse. Les enfants sont souvent considérés comme des petits êtres résilients ! Mais un enfant en deuil est brisé et n’a pas les outils nécessaires pour faire face à de telles émotions ou pour comprendre comment composer avec cet état de crise.

Les conseils des adultes qui l’entourent ne sont pas toujours adéquats… adéquats pour lui. Nous devons réévaluer le message que nous véhiculons à propos de la mort, qui, selon moi, empêche les enfants de comprendre pleinement ce qui se passe en de telles circonstances et frêne leur développement.

Mon plus grand désir, lorsqu’un auditoire verra Sans maman, est que les gens endeuillés aient aussi envie de plonger dans leur deuil, qu’ils le fassent parce qu’ils se le permettent et qu’ils aient le courage de plonger à fond.

Mon espoir est que ceux qui vivent un deuil cesseront de croire qu’ils sont destinés à être plus malheureux que les autres parce que leur mère ou leur père est mort. Je ne veux plus qu’on s’abandonne à ce mauvais sort. Les personnes endeuillées méritent la légèreté, la plénitude et le bonheur.

Marie-France Guerrette

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Ma mère savait qu’elle allait quitter cette terre quand elle a prononcé ses dernières paroles avec conviction, force et courage. Elle veut que je continue à grandir sans oublier les souvenirs qu’elle a partagés avec moi et, maintenant, avec des spectateurs.

Nous avons réussi à faire un film ensemble ! Ça, c’est de l’amour. Ça, c’est du courage. Avec Sans maman, ma mère m’a aidée à réécrire mon récit. J’ai l’impression que j’ai enfin trouvé ma propre voix à travers ce film. J’ai dû jouer cartes sur table, dire les choses à voix haute, rencontrer des gens, écrire et me relire, ME regarder des centaines d’heures sur un écran géant pour la trouver, cette voix. Ma mère m’a accompagnée tout au long de cette aventure. Le deuil peut prendre plusieurs formes. Il n’y a pas un chemin meilleur qu’un autre. On nous a enlevé quelqu’un de cher, mais NOTRE vie n’est pas terminée.

Je souhaite que ce documentaire crée un espace pour des conversations autour du deuil et qu’il encourage les « sans-maman » à écrire la suite de leur propre histoire.

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  1. Ouf!!! J’ai pas encore regardée le film et de grosses larmes ? viennent à mes yeux. J’espère reprendre mon souffle et vous regarder…
    Vos paroles parlent à mon âme et mon cœur ? vos images fracasseront le miroir de cette sourde souffrance trop longtemps étouffée.
    Merci d’exister??

    — danyduciel,

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