Mini-leçon – Minoru : souvenirs d’un exil
Mini-leçon – Minoru : souvenirs d’un exil – Internement des Canadiens japonais et identité générationnelle
La majorité de la population canadienne a entendu parler des camps d’internement où se sont retrouvés les Canadiens japonais au cours de la Deuxième Guerre mondiale, mais en sait pourtant très peu sur le rapatriement de ces citoyens au Japon après la guerre. Pourquoi ces rapatriements? Des événements semblables pourraient-ils se produire de nouveau?
Les thèmes :
- Éducation à la citoyenneté – Droits de la personne
- Histoire et éducation aux droits civiques – Droits et libertés civils
- Sciences sociales – Politiques et programmes sociaux
Âge : 15-18 ans
Minoru : souvenirs d’un exil, Michael Fukushima, offert par l’Office national du film du Canada
Question-clé : Comment le racisme institutionnel a-t-il changé la vie de la communauté canadienne-japonaise de la Colombie-Britannique pendant et après la Deuxième Guerre mondiale?
Contexte : Avant de regarder le film, pensez aux tendances observées par les historiens dans les sociétés en situation de conflit. Nous les constatons de nos jours dans le monde : un groupe vulnérable est identifié, marginalisé, puis persécuté pour ses différences et la menace supposée qu’il représente pour la majorité.
Activité no 1
Les élèves se prononcent sur ce qu’ils considèrent comme la principale raison de l’internement des Canadiens japonais. Affichez chacun des motifs ci-après sur un mur différent de la classe et laissez les élèves discuter de leur choix en petites équipes, puis avec tout le groupe.
- Le sentiment antiasiatique antérieur à la Deuxième Guerre mondiale
- La paranoïa en temps de guerre/la crainte pour la sécurité nationale du Canada
- La pression publique exercée par les habitants de la Colombie-Britannique
- Le ressentiment suscité par les pêcheurs canadiens-japonais faisant peser une menace économique sur les pêcheurs canadiens
Approfondir
Les Canadiens japonais ont perdu leur maison, leur automobile et leurs biens personnels. Quand on les a expulsés de leur maison, on ne leur a permis d’apporter au camp d’internement qu’un nombre limité d’articles. Les hommes ont été séparés de leur famille; les femmes et les enfants ont vécu dans des taudis qu’ils ont partagés avec d’autres familles. Tous les biens qu’ils ont laissés sur place ont été liquidés à des prix dérisoires pour couvrir les coûts associés à leur internement.
Quatre mois après la fin de la guerre, le gouvernement de Mackenzie King annonçait que, pour assurer la sécurité du Canada, tous les Japonais naturalisés canadiens seraient rapatriés, c’est-à-dire expulsés vers leur pays d’origine.
Activité no 2
Après le bombardement d’Hiroshima, les difficultés des Canadiens japonais ont persisté. Le choix qui s’offrait au grand-père Fukushima était « un pays où il ne serait jamais accepté ou le Japon, dont il n’avait que de vagues souvenirs puisqu’il l’avait quitté depuis 25 ans ». Ceux qui sont retournés au Japon ont subi un nouveau déplacement et un choc culturel. Comment ce groupe a-t-il encore connu l’« exil »?
Approfondir
Le 24 janvier 1947, le Canada suspendait sa politique d’expulsion des Japonais pour se conformer à l’accord des Nations unies. Si vous en avez le temps, jetez un coup d’œil sur l’article de la Charte canadienne des droits et libertés (1982), qui traite de la liberté de circulation et d’établissement. Si les Canadiens tiennent aujourd’hui ce droit pour acquis, la possibilité de circuler librement d’une province à l’autre a été refusée aux Canadiens japonais, qui n’ont pas pu retourner à Vancouver après la guerre. Pire encore, le rapatriement est l’une des rares options qui leur ont été offertes à l’époque. Ceux qui ont choisi de s’établir dans une autre province canadienne ont continué de faire face à la discrimination et au ressentiment.
Activité no 3
Décrivez votre réaction quand vous avez appris que le Canada a voulu enrôler les Canadiens japonais dans la guerre de Corée, ou que 40 Canadiens japonais exilés se sont portés volontaires.
Approfondir
Servir dans l’Armée canadienne semblait l’unique moyen de regagner le Canada. En dépit des pertes, des camps d’internement, du déplacement des familles et du rapatriement, les Canadiens japonais avaient toujours le souhait et le besoin de prouver leur loyauté, de rétablir leur réputation et de revenir au Canada. Ce n’est pas le seul exemple de groupes minoritaires qui se sont enrôlés dans l’armée pour prouver leur valeur à titre de citoyens canadiens et reconquérir leurs droits (pensons aux Canadiens chinois pendant la Deuxième Guerre mondiale).
Remarque
En 1988, le premier ministre Brian Mulroney a présenté ses excuses officielles aux survivants canadiens-japonais et à leur famille. Bien que personne n’ait jamais été accusé de trahison ou de quoi que ce soit en matière de sécurité nationale, 22 000 Canadiens japonais ont été chassés de leur maison, séparés de leur famille et confinés dans des camps éloignés. Outre ses excuses officielles, le gouvernement a versé 300 millions de dollars en dédommagement.
Jse-Che Lam est une enseignante au secondaire qui vit à Toronto. Elle a enseigné l’anglais, l’histoire, la science politique, l’éducation civique et divers cours de sciences sociales. Elle s’intéresse notamment aux récits sur l’immigration, aux enjeux urbains et à tous les sujets qui se rapportent au cinéma, à la littérature et aux politiques produits au Canada.
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