#MonONF : quand le film Bydlo a croisé mon chemin

Du début de la programmation du matin de Radio-Canada à la machine Disney, en passant par Soupe Opéra, du plus loin que je me souvienne, l’animation m’a toujours plu, mais je ne m’en étais jamais rendu compte. Même après des études en cinéma… Même pendant un cours d’introduction à l’animation, à l’université.

Jusqu’au jour où Bydlo, de Patrick Bouchard, a croisé mon chemin. C’était en 2012, au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, par une belle fin d’octobre pas pire froide.

Quelle illumination j’ai eue là… Le voyage entre le Théâtre du cuivre et le Cabaret de la dernière chance n’a pas été tellement ardu, cette fois-là. Je me souviens avoir beaucoup recommandé ce film à mon entourage et l’avoir porté aux nues longtemps auprès de mon amoureux.

Bydlo nous entraîne dans un univers de quasi-mythologie russe. C’est une fable animée avec plus de 500 kilos de pâte à modeler, où un bœuf enchaîné à un chariot émerge de la terre accompagné de clans de petits humains en guerre.

Les uns aident à pousser le chariot enlisé, les autres le retiennent. Le tout est présenté avec une œuvre musicale de Modeste Moussorgski : Tableaux d’une exposition. Un tel titre devait se marier à ce court métrage!

J’ai tout aimé, et aime tout encore, de Bydlo : l’univers sombre, le récit apocalyptique, la lumière brillamment utilisée, le son… Que Patrick Bouchard ait travaillé à partir d’une œuvre musicale m’a fait réaliser que procéder de la sorte me plaisait, que j’adorais l’animation et qu’un jour j’en ferais.

C’est ce jour-là que j’ai embrassé cet amour du film animé, pour découvrir que le réalisateur était aussi celui de Dehors novembre — basé sur une chanson des Colocs, bien entendu. Il n’en fallait pas plus pour toucher ma corde sensible, puisque, lorsque tu es une fille qui s’appelle Julie et que tu es née à la fin des années 1980, tu as les Colocs dans la peau.

D’autant plus que ce sont avec leurs vidéoclips que j’ai compris pour la première fois comment le cinéma fonctionnait. J’ai souvenir d’avoir posé la question : « Comment c’est fait? » du haut de mes six ans!

Encore aujourd’hui, je suis un peu sidérée de voir tout ce qui m’enlignait vers l’animation, sans que j’en prenne jamais conscience! Merci, Bydlo!

Par Julie Dallaire

Bydlo, Patrick Bouchard, offert par l’Office national du film du Canada