La série des maîtres : Michèle Cournoyer
À l’idée du mot « maîtres » et de tout ce qu’il implique, on a tendance à penser à des personnes âgées, du passé. Pas moi. Cette série a été créée pour mettre en lumière des cinéastes influents réputés pour leurs œuvres. D’ailleurs, elle ne s’appelle pas la série des vieux maîtres.
Cette semaine, nous nous intéressons à Michèle Cournoyer, qui est arrivée à l’ONF en 1992 dans le cadre d’un programme destiné à la relève. Les souvenirs de cette époque font chaud au cœur de l’animatrice, qui côtoyait alors les Jacques Drouin, Co Hoedeman et autres artistes de même calibre. L’ONF vivait une période d’effervescence, et Michèle Cournoyer s’y est épanouie.
Et 25 ans plus tard, elle figure parmi les maîtres. Ses films ont un caractère unique; ils ont quelque chose de brut et d’authentique. Le monde de l’animation en est enrichi.
Une histoire du cinéma – Michèle Cournoyer
Avant de plonger dans la collection de films signés Michèle Cournoyer, prenez six minutes pour mieux connaître la cinéaste. Dans cette entrevue, elle parle de ses premiers pas à l’ONF, de ce que c’est que d’apprendre auprès des maîtres et enfin, de l’évolution de son style d’animation.
Une histoire du cinéma : Michèle Cournoyer, Denys Desjardins, offert par l’Office national du film du Canada
La basse cour
Ce premier film de Michèle Cournoyer à l’ONF est produit dans le cadre d’un programme destiné à la relève. Même s’il fait appel à la rotoscopie, il donne une bonne indication du style qu’elle adoptera et du sujet qui dominera toute son œuvre. Un film puissant, mais difficile, qui porte sur les répercussions de part et d’autre quand une femme succombe aux fantasmes humiliants de son amoureux.
La basse cour, Michèle Cournoyer, offert par l’Office national du film du Canada
Le chapeau
La première fois que j’ai essayé de regarder ce film, ma fille n’avait que neuf mois. Au bout d’une petite minute, j’ai arrêté le visionnage. Assise à mon bureau, tentant de reprendre mon souffle, j’ai réalisé tout le pouvoir de l’œuvre si elle avait eu un tel effet sur moi. C’était le premier film de Michèle Cournoyer que je voyais, ce qui m’a familiarisée avec son approche caractéristique.
Le regarder n’a jamais été facile, mais c’est une œuvre hors du commun. Cœurs sensibles s’abstenir.
Le chapeau, Michèle Cournoyer, offert par l’Office national du film du Canada
Accordéon
Le film suivant explore le lien entre l’amour et la technologie. Ou la sexualité et la technologie. Ou les trois à la fois. En tout cas, il s’agit manifestement d’une prise de position sur les relations en général. Le film revisite les thèmes de la femme, de la sexualité et de certaines situations assez avilissantes. Il est désormais évident que Michèle Cournoyer a imprimé sa marque et s’impose comme une des grandes animatrices de l’ONF.
Accordéon, Michèle Cournoyer, offert par l’Office national du film du Canada
Robe de guerre
Réalisé près de dix ans après Le chapeau, ce film montre que le travail de Cournoyer demeure cohérent et authentique tout en évoluant. On y voit les conséquences de la guerre sur les femmes, sur leur corps et sur leur famille. Cournoyer aborde le sujet d’un œil féministe, exposant ainsi la guerre sous un tout nouvel éclairage. Comme toujours, l’histoire est racontée à grands traits fluides en utilisant la technique de la métamorphose pour relier les éléments.
Robe de guerre, Michèle Cournoyer, offert par l’Office national du film du Canada