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La réalité virtuelle pourrait changer la manière de faire de l’animation

La réalité virtuelle pourrait changer la manière de faire de l’animation

La réalité virtuelle pourrait changer la manière de faire de l’animation

Comment deux informaticiens — l’un vivant en Allemagne et l’autre, au Danemark — en sont-ils venus à s’associer pour créer un outil qui fait le pont entre le cinéma d’animation et la réalité virtuelle (RV)?

Récemment de passage aux studios de l’ONF à Montréal, Milan Grajetzki et Dario Seyb nous ont révélé les secrets derrière la création d’un système qui pourrait changer la manière dont les cinéastes d’animation travaillent. Voici AnimVR!

« C’est grâce aux jeux vidéo que nous nous sommes rencontrés, puis recroisés de nombreuses fois par hasard avant d’entamer notre collaboration il y a un an et demi », explique Milan, un concepteur de logiciels qui a fait ses débuts en musique et en jeux.

Après des études en arts médiatiques, il a bifurqué vers la programmation, intéressé par les nouveaux moyens d’expression qu’offre la technologie.

Au bon endroit, au bon moment

C’est à Copenhague, dans le cadre d’un programme de la Danish Film School, que Milan a rencontré son associé Dario. Ils faisaient partie des nombreux étudiants issus de partout en Europe que l’établissement avait invités pour travailler pendant cinq mois sur un film d’animation et un jeu.

« Le projet n’a pas nécessairement été un grand succès, mais ce sont surtout les rencontres qui ont été formidables, s’exclame Dario. Nous étions plusieurs du même âge à être très passionnés par notre travail et dont les compétences étaient complémentaires. »

« Une révélation! »

Avant d’étudier l’informatique, Dario avait envisagé de devenir artiste 3D ou animateur.

« J’ai appris par moi-même à utiliser les programmes de 3D, ce qui m’a justement permis de mieux comprendre les frustrations de ceux qui emploient les outils existants! »

Milan raconte pour sa part avoir eu la piqûre de la réalité virtuelle en développant un jeu vidéo : « C’était une révélation! Ça me permettait d’explorer tellement de nouvelles idées, du jamais fait. Et je suis comme resté coincé avec la RV depuis! »

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AnimVR voit le jour

Après la réalisation de leur projet à Copenhague, les deux concepteurs se sont recroisés dans quelques game jams… jusqu’à ce que Milan, alors au Festival d’Annecy, ait l’idée de base derrière AnimVR.

« Je logeais avec des amis animateurs, et ils m’ont vu utiliser des outils comme Tilt Brush. Ils étaient très intéressés! Alors, je suis resté à l’appartement pendant un jour entier pour créer un petit prototype appliqué à leur travail, juste pour leur montrer. J’étais curieux de savoir si ça fonctionnerait bien pour eux! »

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Le Laboratoire de création et de formation sur le système AnimVR, organisé à l’ONF, à Montréal

Yannick Grandmont

Milan raconte avoir poursuivi le travail dans l’autobus en rentrant du festival, pour enfin lancer un prototype sur Internet. L’accueil a surpassé toutes ses attentes.

Inspiré par toutes ces réactions positives, il a continué à réfléchir aux besoins réels des animateurs. C’est en écoutant une conférence de Media Molecule sur la création de formes 3D qu’il a senti que tout se précisait.

« C’était tellement plus intuitif et flexible, un peu comme de l’argile en stop motion. Je me suis tout de suite dit que ce serait très cool de faire ça en RV! »

Et la meilleure personne qu’il connaissait pour implémenter le tout était Dario.

C’est ainsi que Milan et Dario ont commencé à travailler ensemble sur un logiciel de sculpture pour la RV. Puis Oculus a lancé un outil similaire, ce qui les a incités à bifurquer vers AnimVR : un logiciel qui permet plutôt aux animateurs de dessiner et d’animer en RV, à l’aide d’une série d’outils directement inspirés des méthodes d’animation traditionnelles.

L’importance de la participation des artistes

Même si les deux créateurs d’AnimVR (qui ont plus tard fondé ensemble l’entreprise NVRMIND) comprennent bien les besoins des cinéastes d’animation, l’apport de ces derniers est essentiel à leur démarche.

« Nous ne sommes pas des artistes, rappelle Milan. Nous souhaitons simplement mettre au monde quelque chose qui leur est destiné. Leur rôle est donc primordial! »

C’est ainsi qu’ils sollicitent la participation des animateurs, que ce soit en ligne ou dans le cadre des conférences ou ateliers qu’ils présentent, pour connaître leurs impressions sur la version bêta d’AnimVR actuellement disponible.

Le cinéaste Theodore Ushev, lors du Laboratoire de création et de formation sur le système AnimVR (Photo : Yannick Grandmont)

Le Laboratoire de création et de formation sur le système AnimVR, organisé à l’ONF, a ainsi permis à 40 participants de se familiariser avec le nouvel outil, puis de se l’approprier dans le cadre de séances d’expérimentation individuelle supervisées par Milan et Dario.

À toutes les étapes de l’activité, les participants étaient invités à formuler leurs commentaires directement aux deux concepteurs du logiciel. Une occasion en or, selon Dario.

« Pour un développeur, c’est super de voir les personnes en train d’utiliser l’outil qu’on a créé! s’exclame-t-il.  Ici, à l’ONF, c’est vraiment live. Je pense que les outils traditionnels ont habitué les gens à des trucs très énervants et on est là pour leur rendre la vie plus facile! »

Le développeur rappelle que, depuis un an, plusieurs personnes testent aussi l’outil en continu et que la sortie de la version officielle est prévue début juillet.

Dans un monde dominé par de grands joueurs comme Google, Oculus et Facebook, le duo travaille donc d’arrache-pied pour perfectionner sa création, dont les retombées potentielles sont immenses.

« Mon objectif est d’explorer de nouveaux modes d’expression, et je veux que les outils que je crée soient intuitifs, sans intermédiaire entre la pensée et l’action. Je ne peux pas prétendre qu’on va transformer le monde de l’animation : je crois que c’est un effort collectif. C’est la communauté de l’animation qui est en train de révolutionner le monde de l’animation en ce moment », conclut Milan.

Photo d’en-tête : Milan Grajetzki, Marc Bertrand (producteur à l’ONF), Nick Ladd (illustrateur et finissant en animation au Collège Dawson) et Dario Seyb (Crédit : Stephan Ballard)

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