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Mai 68 et le passage de Jean-Luc Godard au Québec

Mai 68 et le passage de Jean-Luc Godard au Québec

Mai 68 et le passage de Jean-Luc Godard au Québec

Au printemps 1968, un vent de contestation souffle en France. Il se rendra jusqu’ici quelques mois plus tard. Retour sur cette année mouvementée avec le film Mai en décembre (Godard en Abitibi), de Julie Perron.

À l’époque, des étudiants parisiens et des ouvriers déclenchent des grèves qui vont s’étendre à d’autres régions françaises par la suite. Le réalisateur franco-suisse Jean-Luc Godard et d’autres cinéastes, comme François Truffaut, Roman Polanski et Claude Lelouch, se joignent au mouvement et provoquent l’interruption du Festival de Cannes cette année-là.

Au même moment, au Québec, la montée du nationalisme conduit à des affrontements lors des festivités du 24 juin 1968. Surnommée le Lundi de la matraque, une émeute est déclenchée à la veille d’une élection fédérale lors du défilé de la Saint-Jean-Baptiste, à Montréal. Les affrontements violents entre les manifestants et les policiers feront 125 blessés.

C’est dans ce climat que l’on organise « Les 10 jours du cinéma politique » au Cinéma Verdi, à Montréal, qui accueille Jean-Luc Godard, auréolé du succès de ses films À bout de souffle (1959) et Pierrot le Fou (1965). Loin de s’en tenir à des rencontres avec ses admirateurs, le cinéaste de la Nouvelle vague caresse l’idée d’un projet.

Peu de temps après, il se rend à Rouyn-Noranda, où la télévision locale lui offre carte blanche, et prépare une série de 10 reportages avec l’aide d’une équipe de cinéastes français et canadiens. À ce moment, Godard rêve d’ouvrir le médium de la télévision, « contrôlé par 2% de la population », et de le rendre plus accessible à ceux qui en sont généralement exclus, c’est-à-dire les étudiants, les ouvriers et les militants politiques.

Pierre Harel dans le documentaire « Mai en décembre (Godard en Abitibi) » (Photo : Caroline Hayeur)

Il est accompagné d’une équipe dont fait partie Pierre Harel. Ce dernier se rappelle que Jean-Luc Godard « a été le catalyseur d’une série d’événements qui ont mené à la création du projet Bloc, projet de télévision communautaire qui a été un des premiers en Amérique du Nord ».

C’est donc dire que, malgré la fin abrupte du projet de Godard, son passage, ses idées et son énergie ont apporté beaucoup de changements positifs dans la région. Sa visite a aussi inspiré plusieurs personnes, notamment le réalisateur Éric Morin, qui a fait un film autour de son mythique séjour : Chasse au Godard d’Abbittibbi.

Visionnez Mai en décembre (Godard en Abitibi) :

Mai en décembre (Godard en Abitibi), Julie Perron, offert par l'Office national du film du Canada

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    1. Bonjour Julie, je ne suis pas au courant, mais je vais m’informer auprès de nos conservateurs de collection. Je vous reviens rapidement avec une réponse. Merci pour votre question.

      — Catherine Perreault,
  1. Pendant ce temps à Rouyn-Noranda, la fonderie Horne pollue comme dans les années 1970 et tout le monde s’en fout! Quelle évolution…
    Jean-Luc Godard ne serait pas trop dépaysé en 2013.

    — Danny M.Langevin,
  2. Un éveilleur de consciences en effet, que ce Godard qui venait prendre la température de l’eau par l’analyse du degré de politisation de la population de cette région du Québec. Lorsqu’il dit à Harel de tourner en Super 8 afin de prendre tous les moyens pour donner une voix à l’observation directe, il manifeste son désir de donner une parole aux petits. Mais Harel répond à Godard comme l’aurait fait un colonisé en réaction à l’agresseur. Harel s’est trompé de cible, ce faisant.

    — Paul Dussault,
  3. Intéressant ce film sur Jean-Luc Godard à Rouyn-Noranda. Je crois qu’il a contribué à faire bouger des choses et développer la conscience populaire. Cela s’est vu notamment, dans le début des années 1970 par le mouvement contre la pollution à Rouyn-Noranda et le développement extra-ordinaire du milieu culturel. Mais on s’endort facilement. en 2013 les médias régionaux se font le porte-parole du milieu socio-économique pour que l’industrie minière ne paye pas de redevances sur le minerai extrait. Duplessis demandait un cent par tonne de minerai de fer extrait. Serait-il exagéré de demandé 10 $ par once d’or extrait (prix actuel environ 1600$ de l’once)?

    — André Goulet,

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