Hommage au génie de la comédie Buster Keaton
Il y a 50 ans nous quittait le grand Buster Keaton, un génie de la comédie et, à mon avis, l’un des meilleurs cinéastes de tous les temps. J’ai voulu rédiger cet hommage pour dire qu’il n’est pas tombé dans l’oubli et qu’ici, à l’ONF, nous nous considérons honorés d’avoir produit un film avec lui.
J’ai découvert Buster Keaton à l’Université Concordia en voyant Cops (Frigo déménageur) (1922), un court métrage de 22 minutes très denses dans lequel s’enchaînent les gags désopilants alors que tous les policiers de Los Angeles sont à ses trousses. Par la suite, j’ai vu The General (Le Mécano de la « General ») (1926), que la majorité des gens considèrent comme son chef-d’œuvre, et je suis devenu accro pour la vie.
Imaginez mon euphorie lorsqu’à mon arrivée à l’ONF, j’ai découvert que Keaton tenait la vedette d’un récit de voyage de 24 minutes réalisé par l’institution en 1965. À sa sortie, The Railrodder a reçu un accueil enthousiaste de la part de la critique et du public dans le monde entier (le film a été projeté dans plus de 50 pays dans les 5 premières années de sa carrière). Empruntant le style du cinéma muet, le film ne comporte aucun dialogue et laisse toute la place à Keaton qui exécute impeccablement plusieurs gags et cascades tandis qu’il traverse le Canada d’est en ouest à bord d’une draisine (une performance impressionnante quand on sait qu’il avait déjà 69 ans à l’époque). Le film demeure un favori du public, tant au Canada que dans le reste du monde, et ne manquera pas de vous faire sourire. (Pour en savoir plus sur la production, consultez le billet de blogue suivant [en anglais seulement] que j’ai rédigé il y a quelques années.)
The Railrodder, Gerald Potterton, offert par l’Office national du film du Canada
Pendant le tournage de The Railrodder, une deuxième équipe suivait Keaton ainsi que le réalisateur Gerald Potterton et son équipe, afin de faire un documentaire de tournage. Le résultat, Avec Buster Keaton, a été diffusé à la télévision canadienne pendant la présentation en salle de The Railrodder. Le film montre Keaton au travail et dans des moments de détente où on le voit notamment chanter et jouer du ukulele. De belles scènes avec sa femme Eleanor témoignent du plaisir manifeste que leur procure leur expérience canadienne. Le documentaire contient des scènes tirées de plusieurs des classiques de Keaton et retrace son ascension au sommet de la gloire, son déclin et son regain de popularité dans les années 1950.
Gerald Potterton m’a confié que Buster Keaton était l’une des personnes les plus charmantes qu’il ait eu l’occasion de rencontrer et qu’il a eu beaucoup de bonheur à travailler avec lui. Le documentaire montre d’ailleurs plusieurs scènes savoureuses où Potterton et Keaton s’amusent à élaborer des gags et se régalent manifestement de leur collaboration.
Je vous invite à regarder ce portrait rafraîchissant d’une icône du cinéma exerçant son art. Buster Keaton, nous ne vous oublierons jamais. Merci de nous avoir fait l’honneur de tourner un film à l’ONF.
Avec Buster Keaton, John Spotton, offert par l’Office national du film du Canada