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Ciné-vendredi | Voyez deux films sur le boulevard Saint-Laurent à Montréal

Ciné-vendredi | Voyez deux films sur le boulevard Saint-Laurent à Montréal

Ciné-vendredi | Voyez deux films sur le boulevard Saint-Laurent à Montréal

Allez-vous sur La Main régulièrement, parfois, rarement, ou jamais ?
Toutes les réponses  sont bonnes pour voir ces deux films de l’ONF. Deux films totalement différents, tournés à différentes époques, mais en même temps plein de similarités.

Durant les 20 dernières années, j’ai fréquenté le boulevard Saint-Laurent suivant le fil de mon évolution. Comme les vagues d’immigration qui l’ont construite, mes escapades sur la Main ont été du sud au nord, selon l’époque. De l’adolescence, ère pré-Internet,  où il était nécessaire de parcourir  le quartier chinois à la recherche de mangas, de japanimations et de films de kungfu.

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À  la  vingtaine, où au nord de Sherbrooke, l’exploration de cette nouvelle liberté insouciante devient la routine des bars,  clubs,  cafés et pizzas à  99 cents. Et enfin, assagi par les responsabilités de la vie,  je me contente maintenant des bagels et des boutiques indépendantes de BD du Mile-End et des cafés expressos de la Petite-Italie.

Depuis maintenant plus de sept ans, mon travail à l’ONF consiste à numériser les films de notre collection, des productions courantes et du matériel promotionnel; de les encoder pour archivage et pour la diffusion sur tous les supports existants. Il va de soi que cette expérience me permet d’accroitre de jour en jour mes connaissances des œuvres de l’ONF.

Une rue de lait et de miel (1973)

Le titre original anglais Our street was paved with gold est à mon sens plus évocateur, du fait qu’il indique le sentiment d’appartenance à cette rue, à ce quartier. Je sens beaucoup que ce film est en continuité directe avec une autre œuvre faite deux ans plus tôt par le même auteur : This Is a Photograph (aussi à  voir). Je trouve aussi intéressant de noter que ce film est un des premiers qui furent produits par le tout nouveau « Programme Multiculturel de l’ONF » créé en 1972.

Le réalisateur, Albert Kish, arrive à Montréal à 8 ans. C’est la fin de la Deuxième Guerre mondiale et le boulevard Saint-Laurent devient sa terre d’accueil, comme beaucoup d’autres immigrants de diverses nationalités.

Déjà, en 1973, le quartier a changé à ses yeux. Les églises portugaises ont remplacé les synagogues et la communauté juive s’est déplacée plus au nord. Mais comme il dit : « Sur la Main, on peut ne pas connaître les gens et ne pas comprendre leur langue, mais on a un lien de nostalgie et d’espoir qui nous rattache. »

J’aime ce film, car en plus d’être typiquement montréalais, il est un autoportrait de ces gens qui ont dû survivre, rebâtir leur vie de zéro, et quand même réussir. Ce qui n’est malheureusement pas le cas de tous, comme le prochain film nous le démontre…

Une rue de lait et de miel, Albert Kish, offert par l’Office national du film du Canada

Adultes avec réserve…[Boulevard Saint-Laurent] (1962)

Adultes avec réserve est l’envers de la médaille du film précédent, Une rue de lait et de miel.

Cet autre court métrage sur le boulevard Saint-Laurent se penche sur la marginalité, la criminalité, la prostitution, l’alcoolisme, des vices qui infestent la Main. Cette insistance est là pour mettre mal à l’aise. Et les auteurs, bien sûr,  maîtrisent parfaitement ces émotions et jouent avec.

La Main la nuit, où les néons de bars cachent l’exploitation des faiblesses humaines, où la musique de jazz incite inévitablement à la débauche.

La Main, là où vont tous les ex-détenus pour s’abreuver de leur liberté retrouvée, pendant que les robineux goûtent à d’autres nectars.

Voilà un peu le sentiment qui ressort de ce film. Bien qu’il semble porter un regard extérieur et un ton moralisateur, c’est un film de son temps, qui tente de délaisser l’époque de la Grande Noirceur de Duplessis.

Évidemment, je pense qu’il faut voir se film comme une caricature. Et 50 ans plus tard, cette caricature peut encore avoir un fond de réalité.

Adultes avec réserve…[Boulevard Saint-Laurent], Jack Zolov et Marc Beaudet, offert par l’Office national du film du Canada

Alors voilà! C’est le boulevard  Saint Laurent de jour et de nuit.
Quartier d’espoir et désespérant.
Artère principale de la ville qui réunit et sépare.
Comme on dit, « Plus ça change, plus c’est pareil ».

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