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Trésor d’archives – Une lettre de Roberto Rossellini

Trésor d’archives – Une lettre de Roberto Rossellini

Trésor d’archives – Une lettre de Roberto Rossellini

La collecte d’informations parmi les incommensurables pages de nos archives papiers peut parfois s’avérer fastidieuse. Contrats, factures, budgets, correspondances de toute sorte, je n’en finis plus d’éplucher des documents qui trop souvent n’ont pas ou peu d’intérêt pour quiconque veut en savoir un peu plus sur un film. Mais il arrive parfois que je fasse des découvertes. De petits trésors d’archives enfouis sous des pages jaunies par le temps, cachés à l’intérieur de vieilles enveloppes friables, dissimulés derrière une énième version de scénario, camouflés par une lettre officielle qui de prime abord ne semble indiquer rien d’important.

Quelle ne fût pas ma surprise en feuilletant le dossier de production de Cinéma et réalité (1967), un film sur le néoréalisme italien (courant cinématographique) et ses principaux artisans, présenté cette semaine sur ONF.ca dans le cadre de notre programmation sur les grands cinéastes étrangers, de trouver une lettre écrite de la main du célèbre cinéaste italien Roberto Rossellini!

Rome, 2 février 1966

Par la présente, j’autorise IDI Cinematografica à faire tirer chez vous une copie en 16 mm de quelques extraits de Paisà et d’Amore. Cependant, il faudra effectuer une copie de bobine complète, c’est-à-dire qu’on devra reproduire entièrement la bobine comprenant l’extrait qui intéresse IDI Cinematografica. Cette dernière devra payer vos factures pour les travaux ci-dessus mentionnés.

Salutations distinguées,

Roberto Rossellini

Le contenu de la lettre, me direz-vous, n’a rien d’exaltant (voir la traduction française ci-dessus), mais en cette ère numérique où toute communication écrite passe obligatoirement par un clavier d’ordinateur ou de téléphone, une lettre manuscrite, rédigée de surcroit par un géant du cinéma mondial, vaut le détour!

En consultant les archives, il est parfois difficile de comprendre la genèse d’un film, d’en retracer l’histoire. J’ai l’habitude de comparer mon travail de recherche à celui d’un archéologue. En m’appuyant sur quelques artéfacts trouvés ici et là au hasard de mes fouilles, je dois reconstituer l’histoire d’un film. Celle qui se cache derrière cette lettre a été facile à dénicher. En décembre 1965, le producteur exécutif du film Cinéma et réalité André Belleau écrit directement à Roberto Rossellini afin de lui demander la permission d’utiliser des extraits de deux de ses films, Paisà (1946) et L’amore (1948). En février 1966, le cinéaste italien, détenteur des droits et des négatifs originaux des deux films, répond et donne son autorisation à l’ONF via la compagnie italienne IDI Cinematografica, associée au projet.

 

 

Cinéma et réalité par Georges Dufaux et par Clément Perron, Office national du film du Canada

 

 

Ce billet n’a d’autre prétention que de partager avec vous le plaisir de ma découverte! Je vous invite également à visionner Cinéma et réalité. Vous ferez la rencontre d’à peu près tous les grands cinéastes italiens de l’époque, comme Rossellini, De Sica, Fellini, Antonioni, qui s’expriment presque tous en français. Une autre découverte partagée!

Merci à mes collègues Stefania Colantonio, Marianne Di Domenico et Sophie Quevillon pour leur aide!

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