Essai photographique: Ferme Zéro

L’ONF présente un nouvel essai photographique en collaboration avec Le Devoir intitulé Ferme Zéro. Cet essai photographique, accompagné de témoignages audio, relate la tranquille disparition des fermes familiales au Québec.

À 42 ans, Alain Houle doit vendre sa ferme : celui-ci croule sous les dettes et une charge de travail impraticable. La ferme appartient à sa famille de Saint-Rosaire depuis quatre générations, et bien que le départ d’Alain soit triste, c’est surtout le témoignage de son père qui se révèle particulièrement déchirant. À l’entendre déplorer l’absence de relève, tout en larmes, on constate que c’est effectivement la fin d’un monde.

Il existe toujours ceux qui profitent des crises économiques, majeures comme mineures. C’est le cas de Daniel l’encanteur, un sympathique cowboy dont la présence est le signe de la fin d’une époque pour de multiples familles. En soi, il ne fait rien de mal; c’est comme un médecin qui s’empresserait de donner l’heure de décès d’un patient épuisé.

À noter ici le travail merveilleux de la photographe Joanie Lafrenière, capable de saisir la boue, l’amour, la poussière et les larmes retenues de ces territoires et ces êtres désolés.

Tandis que les fermes familiales luttent pour leur survie, il y a trente ans la lutte était différente : les épouses des fermiers se battaient pour une égalité juridique et financière. Bien que partenaires à part entière de la ferme familiale, celles-ci étaient pourtant considérées comme de simples employées, ou pire, comme des ménagères qui contribuaient à temps partiel; en cas de divorce elles se retrouvaient souvent démunies. Le combat féministe omniprésent dans le documentaire « Madame, vous avez rien » est un d’exemple de force et d’entêtement pour la reconnaissance de ses droits.

« Madame, vous avez rien », Dagmar Teufel, offert par l’Office national du film du Canada

Je vous suggère également les documentaires Bacon, le film et Pas de pays sans paysans, question de découvrir des histoires intéressantes qui nous racontent le parcours difficile de ceux et celles qui s’occupent à nous nourrir!