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Hot Docs rend hommage à Michel Brault

Hot Docs rend hommage à Michel Brault

Hot Docs rend hommage à Michel Brault

C’est à Michel Brault que le Festival international de documentaire Hot Docs a décidé de remettre son « Outstanding Achievement Award », un prix qui récompense un cinéaste canadien pour l’ensemble de son œuvre. Dans le cadre de cet honneur, Hot Docs propose également une rétrospective des films du récipiendaire. Dès mercredi, les festivaliers pourront voir quelques films importants du cinéaste québécois. La liste des films présentés et le détail des projections sont disponibles ici.

La contribution de Michel Brault à la cinématographie canadienne est immense. Directeur photo et caméraman hors pair, producteur, scénariste, cinéaste maîtrisant autant la fiction que le documentaire, pionnier de l’équipe française à l’ONF dans les années 1950, chef de file du cinéma directe, l’influence de Michel Brault s’étend au-delà des frontières du pays. Il a travaillé en France avec, notamment, Jean Rouch, Edgar Morin et Mario Ruspoli. Son nom figure au générique de plus de 200 films. Il a réalisé ou collaboré à plusieurs films marquants de notre cinématographie : Pour la suite du monde (1962), chef d’œuvre du cinéma direct, qu’il coréalise avec Pierre Perrault, Les ordres (1974), film pour lequel il obtient le Prix de la mise en scène au festival de Cannes, Mon oncle Antoine (1971) de Claude Jutra, sacré meilleur film canadien de tous les temps, où il assure la direction photo et la caméra, Les bons débarras (1980) de Francis Mankiewicz, un joyau de la cinématographie québécoise écrit par l’auteur Réjean Ducharme, dont il signe les images.

Pour la suite du monde, Pierre Perrault et Michel Brault, offert par l’Office national du film du Canada

Michel Brault découvre la photographie et le cinéma avec son ami d’enfance Claude Jutra, avec qui il entretiendra, tout au long de sa carrière, une fructueuse collaboration. Il tourne d’ailleurs son premier film avec lui, Le dément du lac Jean-Jeunes (1948). Photographe de formation, il entre à l’ONF en 1956, alors que l’institution vient tout juste de s’installer à Montréal. Il collabore à la série Candid Eye, une série de films pour la télévision mise sur pied par les cinéastes anglophones du studio B. Il y découvre une nouvelle technique de tournage basée sur l’idée d’une captation du moment présent et sur la manipulation d’une caméra légère et plus mobile. Mais c’est avec l’équipe française, dont il sera l’un des pionniers, qu’il fera surtout sa marque. Il contribue à inventer une nouvelle manière de faire du cinéma à l’ONF, tant au point de vue technique (caméra mobile et participante, éclairage ambiant, son en synchronie avec l’image) qu’au point de vue de l’approche (fréquentation préalable des gens filmés, travail d’équipe).

C’est dans ce cadre qu’il tourne, avec Gilles Groulx, Les raquetteurs (1958), un film presque clandestin, qui deviendra le symbole du renouveau que veut insuffler l’équipe française à la production de l’ONF. Suivront Félix Leclerc troubadour (1958), Jour de juin (1959), Golden Gloves (1961), La lutte (1961), À Saint-Henri le cinq septembre (1962), Les enfants du silence (1962), Québec-USA ou l’invasion pacifique, courts métrages documentaires où, à titre de caméraman ou de réalisateur, il expérimente les techniques du cinéma direct. Cette expérimentation trouvera son aboutissement avec le long métrage documentaire Pour la suite du monde (1962). Durant cette période, Michel Brault se consacre également à la fiction avec les courts métrages Le temps perdu (1964) et Geneviève (1965), ainsi que le long métrage Entre la mer et l’eau douce (1965).

Les raquetteurs, Gilles Groulx et Michel Brault, offert par l’Office national du film du Canada

Dans les années 1970, il participe à deux documentaires importants sur les notions d’identité et de pays, Un pays sans bon sens! (1970) de Pierre Perrault, comme caméraman, et L’Acadie l’Acadie?!? (1971) comme coréalisateur, toujours avec Perrault. Il signe également les images de films de fiction importants, comme Mon oncle Antoine (1971) de Claude Jutra, Le temps d’une chasse (1972) de Francis Mankiewicz et Mourir à tue-tête (1979) d’Anne Claire Poirier, pour ne nommer que ces quelques titres.

L’Acadie, l’Acadie?!?, Michel Brault et Pierre Perrault, offert par l’Office national du film du Canada

Dans les années 1980 et 1990, il se tourne vers la réalisation de films pour la télévision. Mentionnons Les noces de papier (1989), un long métrage de fiction avec Geneviève Bujold, et Ozias Leduc… comme l’espace et le temps (1996), un documentaire sur le célèbre peintre de Saint-Hilaire. Il réalise également deux longs métrages de fiction pour les salles de cinéma : Mon amie Max (1994) et Quand je serai parti… vous vivrez encore (1999). En 2002, il réalise son dernier film, La Manic, un documentaire sur la construction du barrage Manic 5 dans les années 1960.

En 1986, le gouvernement du Québec lui remet le Prix Albert-Tessier, la plus haute distinction dans le domaine du cinéma. Il est également récipiendaire du Jutra-Hommage (2005) et de l’Iris Hommage (2005), remis par le Festival international de films de Montréal (FIFM).

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